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FLORENCE FOSTER JENKINS de Stephen Frears : la critique du film

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note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Florence Foster Jenkins
Père : Stephen Frears
Date de naissance : 2015
Majorité : 13 juillet 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique, biopic

Livret de famille : Meryl Streep, Hugh Grant, Simon Helberg, Rebecca Ferguson…

Signes particuliers : Après le Marguerite de Xavier Giannoli, Stephen Frears s’empare de l’histoire de Florence Foster Jenkins, amusante et culte « pire cantatrice de l’histoire ».

JE M’VOYAIS DÉJÀ EN HAUT DE L’AFFICHE

LA CRITIQUE DE FLORENCE FOSTER JENKINS

Résumé : L’histoire vraie de Florence Foster Jenkins, héritière new-yorkaise et célèbre mondaine, qui n’a jamais renoncé à son rêve de devenir une grande cantatrice d’opéra. Si elle était convaincue d’avoir une très belle voix, tout son entourage la trouvait aussi atroce que risible. Son “mari” et imprésario, St Clair Bayfield, comédien anglais aristocratique, tenait coûte que coûte à ce que sa Florence bien-aimée n’apprenne pas la vérité. Mais lorsque Florence décide de se produire en public à Carnegie Hall en 1944, St Clair comprend qu’il s’apprête à relever le plus grand défi de sa vie…Florence_Foster_Jenkins_2L’INTRO :

L’histoire d’une héritière mondaine passionnée d’opéra donnant de petits concerts auprès d’un cercle d’habitués peu enclins à lui avouer qu’elle chante horriblement faux, qui se lance dans la folle réalisation de son rêve, donner une vraie représentation devant un grand public dans un lieu prestigieux… Le pitch de Florence Foster Jenkins ne manquera pas d’interpeler bien des spectateurs, en leur rappelant vaguement quelque-chose. Logique, il ne s’agit là ni plus ni moins que d’une version anglaise du récemment césarisé Marguerite de Xavier Giannoli. Mais attention, « version anglaise » ne veut pas dire « remake » et il serait inutile de faire un faux procès d’intention au nouveau film de Stephen Frears, puisqu’il ne s’agit aucunement d’une « relecture » anglo-saxonne de son homologue français, les deux projets ayant été développés quasiment en même temps, sans que personne n’ait copié personne. Simple hasard cinématographique, en somme. Outre-manche, c’est à Meryl Streep que Frears aura confié le soin de personnifier sa Florence Jenkins, face à un Hugh Grant sorti occasionnellement de sa pré-retraite pour donner la réplique à l’immense comédienne américaine.Florence_Foster_Jenkins_3L’AVIS :

Si Xavier Giannoli avait pris de grosses libertés dans son adaptation « librement inspirée », Stephen Frears, qui commence à être un fin spécialiste des « biopic » (The Queen, Philomena, The Program, Lady Vegas) recolle davantage à la vie de la véritable Florence Foster Jenkins, étonnant personnage du New-York des années 40, souvent désignée comme « la pire cantatrice de l’histoire ». Le cinéaste aura rapidement été séduit par le récit de cette femme excentrique et généreuse, dont le charme lumineux s’est incarné dans la sincérité tragi-comique avec laquelle elle a pu embrasser sa passion. Touchante comme pas deux, l’histoire de Florence Foster Jenkins est de ces belles épopées intimistes restées dans l’histoire non pas pour la noblesse de l’art, mais pour une question d’amour. L’amour d’une femme pour un art qu’elle ne maîtrisait pas, mais qu’elle aura adoré de toute son âme, quitte à faire fi du ridicule (dont elle ne se rendait pas compte à vrai dire) pour vivre ce qu’elle avait à cœur de vivre. En définitive, au-delà d’une affaire de passion, il s’agit aussi d’une histoire de liberté chez Florence Jenkins.Florence_Foster_Jenkins_5La douce folie rétro de ce récit plein de tendresse et de drôlerie, aurait bien pu coller à un Woody Allen qui aime tant ce genre d’univers, mais qui manque parfois d’histoires fortes pour meubler son décorum et y intégrer sa verve délectable. On ne saura sans doute jamais ce que cette rencontre aurait pu donner mais toujours est-il qu’avec Stephen Frears, l’illustration de la vie de Florence Foster Jenkins gagne en tendresse, le cinéaste ayant toujours eu un talent inné pour dresser des portraits de femmes subtilement croqués. Malheureusement, en dépit des qualités qu’il apporte à cette belle histoire au délicieux pouvoir grisant, le britannique ne réussit pas pleinement son coup. Emmené par un Frears que l’on a eu connu moins pantouflard, Florence Foster Jenkins manque de rythme, de consistance, il peine à susciter l’émotion pourtant associé à son sujet, et suit un parcours narratif étrangement à la fois balisé, superficiel et décousu. Curieusement, il se dégage finalement presque plus d’intensité rien que dans la bande-annonce de Marguerite que dans tout ce Florence Foster Jenkins, long-métrage ampoulé et pas toujours passionnant, qui ne convainc qu’à moitié, bien qu’en partie sauvé par la superbe composition de Meryl Streep. Sans être un échec, Florence Foster Jenkins est une petite déception, peut-être aussi le contrecoup de l’effet de redite dont il est victime à ses dépends.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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