Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : The Wolverine
Père : James Mangold
Livret de famille : Hugh Jackman (Wolverine), Tao Okamoto (Mariko), Rila Fukushima (Yukio), Hiroyuki Sanada (Shingen), Svetlana Khodchenkova (Viper), Brian Tee (Noburo), Famke Janssen (Jean), Hal Yamanouchi (Yashida), Will Yun Lee (Harada)…
Date de naissance : 2013
Nationalité : États-Unis
Taille : 2h08
Poids : 100 millions $
Signes particuliers (+) : Un divertissement spectaculaire globalement d’honnête facture, ayant au moins deux mérites. Un, de ne pas se prendre trop au sérieux et deux, de remonter le niveau par rapport au raté précédent opus.
Signes particuliers (-) : Avec un scénario sous-écrit, mécanique et redondant, The Wolverine ne propose rien de plus que le remplissage du chier des charges à la mode entre action spectaculaire et introspection du super héros torturé. Lassant en plus de manquer de personnalité, d’épaisseur et d’un peu plus d’argent pour se payer des effets spéciaux digne de son standing de blockbuster.
THE WOLVERINE : UN COCKTAIL MONOTOVE
Résumé : Après avoir dû tuer son amour le Docteur Grey lors d’une grande bataille entre mutants, Wolverine s’est retranché du monde. Il est finalement retrouver dans un bled enneigé par une jeune femme ninja qui a pour mission de le conduire à son employeur, un homme qu’il a bien connu pendant la guerre et à qui il a sauvé la vie. Wolverine est alors plongé au milieu d’une terrible bataille dans le Japon contemporain…
Si ça continue, viendra le jour où chaque mois aura son film de super héros. L’ouragan Man of Steel étant passé, place maintenant au retour de Wolverine, l’un des X-Men les plus célèbres et charismatiques, une nouvelle fois interprété par le tombeur de ses dames Hugh Jackman pour la sixième fois, réenfile son marcel, son vieux blouson, se recoiffe comme chanteur de country la barbe taillée bizarre en plus et surtout, reprend son air de « je fais la gueule en permanence parce que je suis tout colère ». Logan et ses griffes en adamantium sont donc de retour dans un nouveau film qui ne prend pas place là où on l’attendait dans la saga X-Men puisque cet opus signé James Mangold (3h10 Pour Yuma, Identity, Walk the Line) vient se positionner après les évènements de X-Men : L’Affrontement Final (de Brett Ratner) et non comme une suite directe au précédent X-Men Origins : Wolverine, que le studio Marvel souhaiterait vite oublier après son désastreux accueil public et critique. Direction le pays du soleil levant cette fois pour Wolverine : Le Combat de L’Immortel où l’on retrouve un Logan plus isolé et torturé que jamais après avoir dû tuer son amour de toujours Jean Grey (Famke Janssen) lors du final (pas) épique de X-Men 3. Comme souvent, on connaît la rengaine, son passé le rattrape et notamment un événement pendant la seconde guerre mondiale et il va être question cette fois de fêlure dans ses super-pouvoirs en somme : et si Logan redevenait mortel, lui l’être indestructible ?
James Mangold, qui enchaîne un second blockbuster estival après Night and Day il y a trois ans, dispose d’un budget étonnamment « réduit » compte tenu du genre et qui en prime est en 3D. Alors que ces temps-ci, les récents films de super héros faisaient flamber les chéquiers des studios (The Avengers ou Man of Steel dépassant allégrement les 200 millions alors que le précédent Wolverine était budgété à 150 millions), le cinéaste hérite d’une enveloppe de seulement 100 millions, la preuve étant que Marvel et la Fox sont assez prudents sur ce coup-là, échaudés par l’échec artistique du premier volet sorti en 2009. Il faut dire aussi que le casting ne fourmille pas de stars à payer outre Jackman et éventuellement Famke Janssen pour ses apparitions puisque l’essentiel est composé d’acteurs novices ou un peu plus confirmés japonais avec une belle russe méconnue en méchante de service.
Mieux reçu que son prédécesseur sans toutefois être vraiment loué non plus, Wolverine : Le Combat de L’Immortel n’avait pas de mal à dépasser qualitativement le ratage signé Gavin Hood il y a quatre ans. Il le fait donc sans peine mais reste néanmoins loin d’être un bon film. Si James Mangold fait un bon boulot de faiseur en accouchant d’un film d’honnête facture, réalisé proprement mais sans génie, reste que ce nouveau Wolverine s’inscrit dans une « moyenne » des blockbusters américains, ni trop en-dessous, ni trop en-dessus. Divertissement passe-plat enchaînant ses séquences dans un scénario bien ficelé mais très mécanique, ces nouvelles aventures de Logan la griffure sont spectaculaires, essaient de s’octroyer un certain souffle et ont un seul mérite, celui d’éviter le ridicule, remontant un peu le niveau de la saga (envisagée ?). S’il est un peu long à supporter (pas loin de 2h10 avec du gras à tailler), Wolverine n’ennuie pas vraiment. Mais son problème est qu’il ne passionne pas non plus. Parce que c’est très à la mode, le script sur-appuie le côté héros torturé pour donner une illusion de profondeur derrière le spectacle mais l’astuce sent le préfabriqué surjoué surfant sur la tendance appréciée dans les derniers films de super héros. Certes, on ne peut ôter cette caractéristique fondamentale du personnage du comic originel mais une fois de plus, ce trait de caractère est tellement mis en avant, qu’il en devient lassant de déjà-vu et déjà-fait. D’autant qu’il ne le fait pas avec un talent, une habilité et une subtilité folle au point que ce distraction semble tourner rapidement en rond dans son arc narratif, ne trouvant guère de porte de sortie pour faire évoluer son histoire cousue de fil blanc. Wolverine : Le Combat de L’Immortel manque d’une vraie épaisseur sans cynisme autant qu’il manque de personnalité, Mangold assignant sa mise en scène entre le hideux (certaines scènes d’action sont très moches) et le correct en mode « faiseur », alors qu’on lui connaît des qualités de réalisateurs nettement supérieures à ce qu’il démontre ici. Dans cette foire alternant indestructibilité du personnage, faiblesse, indestructibilité, faiblesse etc… Jackman, lui, fait du Jackman de base (c’est à dire qu’il fronce les sourcils et fait son ours mal léché avec une pointe de caricature) et l’affaire est bouclée poussivement avec en prime, quelques effets spéciaux pas vraiment digne du standing de ce genre de production.
Wolverine brasse de l’air pendant plus de deux heures et même si le spectacle souvent second degré ne se prenant pas au sérieux, peut divertir les encore impressionnables par ce genre de fête foraine sans grande imagination, on reste très loin d’un bon traitement de l’homme aux griffes métallisées alliant puissance spectaculaire et émotion (autre point négatif d’un film qui en manque terriblement). Bavardage, vulnérabilité et introspection d’un héros torturé, voilà le cocktail « monotove » (comprenez à mi-chemin entre le Molotov explosif et le monotone chiant) proposé, remplissant un cahier des charges qui semblait manquer d’ambitions. Wolverine : Le Combat de L’Immortel ne sera donc pas l’un des grands blockbusters à retenir de l’été 2013. Ah, et sinon, c’est un Marvel donc on vous conseille vivement de ne pas vous lever tout de suite à la fin et de rester pour la traditionnelle séquence post-générique annonciatrice…
Bande-annonce :