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VENOM de Ruben Fleischer : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Venom
Père : Ruben Fleischer
Date de naissance : 2018
Majorité : 10 octobre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h52 / Poids : 100 M$
Genre
: Super-héros

Livret de famille : Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed…

Signes particuliers : Un ratage total.

VENOM D’UN CHIEN !

LA CRITIQUE DE VENOM

Synopsis : Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom. Alors que Sony est bien décidé à exploiter à fond les ballons et de concert avec Marvel, le filon d’un Spiderman récemment relancé au cœur du MCU, le studio lâche enfin sa bête noire : Venom. Par bête noire, on entend certes l’alien symbiotique, mais surtout une production mal barrée, qui a subi de nombreux reshoot et un gigantesque remontage pour en faire un bidule gentillet et quasi tout-public. Les fans ont hurlé, mais peut-être pas autant que la critique américaine qui a découvert le film en premier avant de rétamer une « chose » présentée comme abominable. À juste titre, car à sa découverte, le film rappelle des désastres du niveau de Catwoman ou Green Lantern. Comme eux, il peut se regarder d’un œil distrait, parfois même amusé, mais comme eux, il est impossible de parler de réussite acceptable tant il flirte souvent avec le nanar regardable mais objectivement foiré.L’horrible Venom débarque donc sur grand-écran. Par horrible, on parle de l’affreux super-vilain extra-terrestre… mais aussi du film de Ruben Fleischer (Zombiland, Gangster Squad) qui est à son image, moche, baveux et brailleur. À l’heure où Marvel a considérablement peaufiné son MCU et la mécanique des films qui l’animent, on est en droit de se demander qui a bien pu valider une peau de banane pareille. C’est bien simple, Venom ressemble plus a un très mauvais DC qu’à un petit Marvel, le film cumulant toutes les tares qui broient les tentatives du studio concurrent. À commencer par une écriture d’une débilité comme on en a rarement vu au cinéma, cumulant énergiquement incohérences, raccourcis et facilités grotesques. Pour ceux qui continuent encore de se moquer du twist de Batman V Superman à base de « Quoi, ta mère s’appelle Martha aussi ? Soyons copains alors ! », attendez seulement de voir celui du Venom, qui enterre tout sur place pour devenir instantanément le roi du retournement le plus abruti de l’histoire du cinéma de super-héros. Et dans la même veine, pour ceux qui critiquaient encore le film de Sam Raimi, autant dire que ce Venom fait furieusement regretter son imparfait Spiderman 3 !Véritable dégueuli de CGI tous plus fades les uns que les autres, salement sublimés par une caméra hyperactive incapable de trop savoir ce qu’elle filme, Venom est un ratage esthétique mais dont on pourrait excuser la mise en scène impersonnelle et brouillonne, si seulement le fond était là pour combler les carences. Sauf que derrière, le scénario de Venom ne se mue jamais en liane a laquelle on pourrait se raccrocher à défaut. D’un super-vilain sauvage et incontrôlable posé en alternative aux super-héros classiques, Venom fait de son parasite effrayant un non-sens absolu flirtant avec le pathétique consternant. Le choix d’avoir lissé l’entreprise pour la rendre PG-13 en sacrifiant l’horreur sur l’autel du rigolo transforme radicalement le visage du film, lequel vire au pseudo buddy movie ridicule. Venom n’est plus une angoissante entité extraterrestre impitoyable mais un sympathique copain intérieur un brin lourdingue, sorte de super-bestiole apprivoisée avec laquelle on déconne en vivant des aventures surréaliste. Sérieusement ? Oui, Venom est devenu ça, une créature éviscérée et vidée de toute sa substance, parce qu’il ne fallait surtout pas trop marcher en dehors des clous de l’entertainment lambda, désormais propulsée par un humour à réaction dès plus puéril.Et au milieu de ce bordel géant qui réussit même l’exploit d’ennuyer par sa fadeur, Tom Hardy s’époumone seul en donnant du second degré à un film qui globalement, en a soit trop soit pas assez, on ne sait jamais. C’est d’ailleurs un autre des défauts de cette entreprise savonneuse, ne jamais savoir vraiment ce qu’elle fait, ce qu’elle propose, vers quoi elle se dirige. Venom est une sorte de bolide hystérique totalement en roues libres, qui avance frénétiquement sans maîtrise ni sans trop savoir quoi faire. Pendant la promo, un Tom Hardy presque résigné évoquait le fait que 30 ou 40 des meilleures minutes du métrage où ont été coupées au montage. On veut bien le croire, c’est peut être elles qui étaient garante de la cohérence absente de ce naufrage artistique, parfois capable (et coupable) de furieux élans vers le hideux ou le visuellement incompréhensible. Reste enfin l’ultime question, est-ce que c’était une réelle bonne idée de détacher Venom de son antagoniste Spiderman ? Compte tenu de l’esprit très familial du MCU auquel Spidey est désormais trop rattaché, il aurait été difficile d’y inviter le sombre Venom. En tout cas en version solo, Venom méritait clairement autre chose que ce type de blockbuster qui tourne à vide, fabriqué selon des considérations très marketing plus que selon l’envie d’être audacieux et de lui rendre justice.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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