Mondociné

VACANZE PER UN MASSACRO de F. Di Leo
critique DVD (thriller/horreur)

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RaroFilm_vacanze-per-un-massacroMondo-mètre :
note 2.5
Carte d’identité :
Nom : Vacanze per un Massacro
Pseudonyme : Madness (titre international)
Père : Fernando Di Leo
Livret de famille : Joe Dallessandro (Joe), Lorraine de Selle (Paola), Gianni Macchia (Sergio), Patrizia Behn (Liliana)…
Date de naissance : 1979
Majorité au : 1980
Nationalité : Italie
Taille : 1h26
Poids : Micro-budget

Signes particuliers (+) : Lorraine de Selle nue sous toutes ses coutures ? Sinon, on cherche…

Signes particuliers (-) : Une purge emblématique du pire du recyclage-copiage des succès du cinéma de genre à la sauce bis italienne. Acteurs mauvais, mise en scène inexistante, scénario minimaliste et souvent incohérent, musique additionnelle insupportable et absence totale de tension et d’enjeux, incarnés avec une mollesse effarante. Un Di Leo a zapper à moins d’apprécier le mauvais cinéma érotique caché derrière un cinéma de genre servant uniquement d’excuse.

 

MAIS QUEL MASSACRE ??!

Résumé : Un dangereux criminel évadé de prison gagne la maison de campagne dans laquelle il a planqué un juteux butin plusieurs années auparavant. Aujourd’hui, elle est la propriété d’un couple bobo de la ville qui est justement venu passer le weekend en compagnie de la belle-sœur avec qui le mari a une liaison…

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L’INTRO :

On le sait tous pour l’avoir constater à mainte et mainte reprises, le cinéma de genre fonctionne par cycle et surtout, aime à décliner sous toutes ses coutures le moindre classique un tant soit peu original et fondateur, le réduisant au statut de pionnier d’une mode. Massacre à la Tronçonneuse, Black Christmas, Halloween ou The Thing, pour ne citer qu’eux, ont connu ça. Autre film culte et précurseur à s’être retrouvé au départ d’une vague, La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven (1972) qui a enclenché la mode des thrillers glauques, brutaux et complaisant, mêlant sexe et violence avec souvent une histoire de viol pas loin. I Spit on Your Grave de Meir Zarchi est peut-être le meilleur exemple de ce phénomène. Autre point, à l’opposé de la production américaine, de l’autre côté de l’Atlantique, il était une cinématographie qui se faisait, elle, un malin plaisir de copier le moindre succès yankee dans des sous-versions cheap et parfois bien amusante. C’était l’Italie. La conjugaison de ces deux faits nous a conduit vers la vague italienne des films inspirés du film de Craven. On pourrait ainsi citer La Maison au fond du Parc de Ruggero Deodato ou ce présent Vacanze per un Massacro de l’ex-grand bonhomme du western transalpin Fernando Di Leo (scénariste émérite de classiques comme Pour une Poignée de Dollars, Et Pour Quelques Dollars de Plus, Navajo Joe) et du policier à l’italienne (Milan Calibre 9, Passeport pour Deux Tueurs) reconverti par la suite en cinéaste de genre avec un fort penchant pour l’érotisme façon Jesus Franco ou Tinto Brass.

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Vacanze per un Massacro est un thriller recyclant pour la énième fois l’éculée histoire d’un criminel évadé de prison qui atterrit dans une famille qu’il va traumatiser par son passage en leur faisant vivre un calvaire. Que ce soit Madness (son titre anglophone) ou Vacanze per un Massacro (son titre original) annonce un thriller sous très tension, quasi un huis-clos terrifiant et âpre où la violence croisera la route du sadisme et de la nudité, bien entendu. La nudité, elle viendra surtout de la comédienne Lorraine de Selle, une incontournable du bis italien, qui avait la charmante habitude de nous faire profiter de son corps de déesse, notamment du côté de l’ami Bruno Mattei (avec qui elle tournera Cannibal Ferox, Pénitencier de Femmes, Révolte au Pénitencier de Filles ou le naziploitation K19, Camp d’Extermination) ou tout simplement dans des films érotiques. La violence, elle, était censée venir du truand campé par Joe Dallessandro (Chair pour Frankenstein ou Du sang pour Dracula), une brute épaisse musclée au charisme de buffle sous prozac, sorte de croisement entre Jean-Pierre Léaud et Beigbeder, qui se glisse dans le jean moulant et le marcel noir du tueur échappé à la recherche d’un butin qu’il a planqué des années auparavant. Deux autres protagonistes complètement l’histoire qui tournera essentiellement à quatre comédiens, dans un quasi décor unique et avec un budget ultra-minimaliste. Du bon bien choc, bien voyeuriste et pas cher, voilà le but espéré par cette bisserie méconnue malgré la notoriété de son metteur en scène auprès des amateurs de bis italien, et on comprend finalement pourquoi.

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L’ersatz qu’est Vancanze per un Massacro est déjà à la base, une arnaque. S’il vous vient à l’idée de chercher le soi-disant « massacro » du titre, pensez à prendre une loupe, elle vous sera utile. Globalement assez monotone dans on rythme et péchant surtout par absence de tension dan un récit qui n’a aucune emprise sur le spectateur, cette modeste péloche de genre cumule les défauts que l’on peut craindre d’une bonne vieille bisserie italienne obscure. Ce qui est le cas ici avec une réalisation très mineure de la carrière de Di Leo assez nonchalant dans ce qu’il propose. Techniquement déjà, Vancanze per un Massacro est un métrage médiocre (cadrages hasardeux, faux raccords, photo très approximative).vacanze31On pourrait passer et seulement se concentrer sur le spectacle rugueux attendu mais encore faut-il pouvoir se concentrer en parvenant à occulter l’insupportable musique qui sous-tend en permanence le film, à se demander si le compositeur ne se livrerait pas par hasard à un concerto personnel sans se préoccuper une seule seconde du film. Cela dit, pas sûr qu’il soit responsable de tous les maux et que Di Leo n’est pas sa part de responsabilité dans cette omniprésence jamais en accord avec le contenu visuel et partant régulièrement dans des solos à la guitare ou au piano assez surréaliste. Mais bon… Vient alors le contenu en question. Ou grosso modo un film particulièrement vide, d’une platitude exaspérante, ne proposant guère mieux côté suspens, et peuplé de personnages totalement inintéressants et dont on n’a que faire. L’achèvement viendra de la nudité, composante habituelle du cinéma de genre et plus particulièrement de ce courant là. On ne va pas dire qu’elle nous offusque, en tant qu’amateurs de genre (pervers ?), on serait même plutôt enclin à l’attendre comme un gimmick classique, mais là… La frontière entre la nudité gratuite et l’érotisme virant presque au porno est allègrement franchie par un Di Leo qui balance son film entre le thriller de genre et le cinéma carrément sexuel au point que l’on se demande qu’est-ce qui brode autour de quoi ? L’érotisme autour du thriller où le thriller autour de l’érotisme. Tout est prétexte à déshabiller cette chère Lorraine de Selle qui, pas pudique, ne cache aucune partie de son anatomie joyeusement filmée en gros plan (buisson très eighties compris). Une exagération lourde nivelant le film vers le bas au point de frôler le moment où on lui ôterait même le statut de « film traditionnel » pour le ranger dans la catégorie des films spécialisés et pour adultes. Sans compter que cet excès de nudité traîne avec elle un flot d’incohérence au niveau de l’histoire mais bon, on a rapidement bien intégré le fait que l’histoire n’est pas la préoccupation première ici. Pour l’anecdote, on notera au passage une séquence intrigante et amusante avec le recul de croisé-décroisé de jambes sur un fauteuil par miss De Selle, visant à déstabiliser son geôlier. Une scène qui préfigurerait presque le Basic Instinct de Verhoeven avec le passage culte version Sharon Stone.

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Vacanze per un Massacro peine à compter pour lui quelques rares passages corrects relevant son niveau extrêmement bas pour essayer de remonter du « piètre » au « mauvais ». On aurait aimé évoquer par exemple son final un brin cynique et amoral (typique du cinéma bis italien) où Di Leo essaie soudainement de faire preuve de stylisation par contraste avec le reste du film brillant par son absence totale de mise en scène seulement fonctionnelle, mais encore une fois, en voulant se la jouer mi-Leone mi-Peckinpah, le cinéaste plombe l’impact de son « réveil » par tout un passage tourné au ralenti enfonçant plus qu’autre-chose le résultat cruellement faiblard et anecdotique. Le destin de cette purge bis d’exploitation aura été de tomber aux oubliettes et à juste titre car il n’y a vraiment pas grand-chose à y sauver.

Bande-annonce :

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