Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Tron : Legacy
Père : Joseph Kosinski
Livret de famille : Garrett Hedlund (Sam Flynn), Jeff Bridges (Kevin Flynn / Clu), Olivia Wilde (Quora), James Frain (Jarvis), Bruce Boxleitner (Tron/Bradley), Beau Garrett (Sirène Jem), Michael Sheen (Castor)…
Date de naissance : 2010
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 2h06 – 170 millions $
Signes particuliers (+) : Une expérience visuelle et sonore superbe.
Signes particuliers (-) : Un divertissement limité, excessivement long, fatigant et abrutissant. Comme l’original, il est amené à devenir dans un futur proche, un nanar kitsch désuet.
GAME OVER
Résumé : Sam Flynn, jeune prodige de l’informatique, a hérité de la société de son père mais peine à se remettre de sa disparition. Il se retrouve un soir aspiré dans un monde cybernétique où vit son père depuis 25 ans maintenant, coincé dans cet univers parallèle dangereux…
Presque 20 ans ont passé depuis le visionnaire Tron de Steven Lisberger, film produit par Disney en 1982 et effleurant le monde alors inconnu du grand public de l’informatique. En avance sur son temps à l’époque, le film est l’objet d’un culte à la fois nostalgique et à la fois geek aujourd’hui pour son incroyablement foisonnant univers et ses thématiques éternelles des dangers de la montée en puissance de la technologie dans la vie de l’homme. Avant-gardiste, Tron fut un demi-succès mais s’est imposé ironiquement (pour un Disney) au fil des ans, comme une œuvre phare de la contre-culture pop. Le cinéma étant à comme à court d’idées depuis quelques années, c’est dans les vieux pots que l’on ressort et ressert les meilleures recettes et Disney d’exhumer son vieux classique pour une relecture se voulant à nouveau post-moderniste. Mode oblige et volonté d’être au-devant de la technologie, c’est en 3D que cette suite se fera portée par une musique électro confiée aux bons soins des Daft Punk.
Esthétiquement, cette nouvelle version de Tron est belle. Très belle. On ne pourra lui ôter ces qualités visuelles, son production design et son graphisme pensés et ultra-stylisés, son utilisation des couleurs (qui va par ailleurs lancer comme une mode futuriste vite reprise à commencer par le groupe des Black Eyed Peas) et bien entendu, sa BO qui va devenir finalement le principal argument marketing du film. Mais au-delà de la prouesse technique et plastique ? Au-delà, pas grand-chose et c’est bien là tout le problème. Si le script écrit à plusieurs mains tient à peu près la route, ce remake moderne déguisé en séquelle manque cruellement de souffle, d’émotion, de lyrisme, d’épique, se reposant de trop sur sa technique irréprochable et encore que.. Et encore que car bien mal exploitée, la 3D en vient à ne servir finalement à pas grand chose dans un film qui pourtant aurait bine justifié l’emploi du procédé à la mode actuellement. Et ce Tron de devenir un blockbuster aseptisé, virant parfois au foutoir complet dans des scènes d’action bien mal gérées qui croissent en débilité au fur et à mesure du film. Le charme n’y est plus. Et la profondeur de même. Loin de s’embarrasser d’une quelconque réflexion à l’instar de son étonnant modèle, Tron ne dépasse jamais son statut de film d’action futuriste bêta.
Frustrant, Tron version 2011 est au final un divertissement de plus, pas désagréable bien qu’épuisant (2h06, c’est bien long) au point de décrocher sous les coups de boutoir de l’efficacité et du spectaculaire, mais qui peut impressionner par ces qualités visuelles et sonores. On aurait aimé tellement plus…
Bande-annonce :