[note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Transformers 5
Père : Michael Bay
Date de naissance : 2017
Majorité : 28 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h30 / Poids : 217 M$
Genre : Action, SF
Livret de famille : Mark Wahlberg, Isabela Moner, Anthony Hopkins, Laura Haddock, Josh Duhamel, Santiago Cabrera, Jerrod Carmichael…
Signes particuliers : Michael Bay visait l’apothéose, il signe une catastrophe qui détruit tout l’univers de sa franchise.
HEUREUSEMENT QUE LE RIDICULE NE TUE PAS
LA CRITIQUE DE TRANSFORMERS 5
Résumé : The Last Knight fait voler en éclats les mythes essentiels de la franchise Transformers, et redéfinit ce que signifie être un héros. Humains et Transformers sont en guerre. Optimus Prime n’est plus là… La clé de notre salut est enfouie dans les secrets du passé, dans l’histoire cachée des Transformers sur Terre. Sauver notre monde sera la mission d’une alliance inattendue : Cade Yeager, Bumblebee, un Lord anglais et un professeur d’Oxford. Il arrive un moment, dans la vie de chacun, où l’on se doit de faire la différence. Dans Transformers: The Last Knight, les victimes deviendront les héros. Les héros deviendront les méchants. Un seul monde survivra : le leur… ou le nôtre.
Mais qu’est-il arrivé à Michael Bay ?!! Si ce n’était pas encore assez clair pour tout le monde, maintenant c’est une évidence : la saga Transformers est à bout de souffle, lessivée, usée jusqu’à l’os, et il est grand temps que Bay range ses gros joujoux robotisés au placard avant de sombrer avec eux. Après un quatrième opus nettement en-dessous de ses prédécesseurs, le cinéaste a voulu tirer sur la corde et c’est désormais trop tard. Le constat est sans appel. Avec Transformers 5, le pape du super-blockbuster a coulé à pic et s’est noyé dans une gigantesque bouillie pétaradante, qui s’embourbe dans ce qu’Hollywood peut faire de pire quand le mauvais goût s’invite à la fête. Ce nouveau chapitre censé redonner un coup de fouet à une franchise programmée pour évoluer sans Bay aux commandes, est une purge hallucinante, limite surprenante venant du réalisateur tant il rate même ses fondamentaux les plus élémentaires.On peut reprocher mille et une choses au cinéma de Michael Bay, mais avec un brin d’honnêteté, force est de reconnaître quelques qualités indéniables. Chez lui, le spectacle pop corn est généralement carré, généreux, efficace, visuellement époustouflant et porté par un grand sens de l’épique. Mais avec The Last Knight, tout fout le camp. On est même surpris de voir le californien afficher aussi peu de maîtrise à tous les niveaux. Totalement en roue libre et à la ramasse, Michael Bay torche un nouvel opus poussif, bordélique, incroyablement mal branlé sur la forme comme sur le fond. Côté script, ils s’y sont mis à trois scénaristes pour nous pondre l’intrigue de ce cinquième volet. Etonnant car The Last Knight est un espèce de gros fourre-tout informe aussi débile qu’incompréhensible. A tel point que l’on décroche très très vite de ce qu’il nous raconte. Au mieux, on se contentera d’essayer de suivre les images frénétiques qui défilent à l’écran, au pire, on somnolera d’ennui devant ce portnawak en délire aussi agréable qu’un bain d’acide sulfurique.
Adieu spectacle régressif et bonjour tristesse. The Last Knight est sans nul doute, l’un des pires blockbusters depuis le début de l’année. Une sorte de méga-compilation de tous les défauts possibles et imaginables, concentrés en un seul film porté par son grotesque constant. Personnages effacés, comédiens aux abois, nouvelle potiche qui a dû gagner un concours du meilleur sosie de Megan Fox, scénario multipliant les intrigues dans les intrigues au point que l’on n’y comprend plus rien, incohérences massives, accumulations de facilités sorties du chapeau, effets spéciaux d’une laideur affligeante, dialogues ringards et punchline bêtes à bouffer du foin, mise en scène et montage totalement à la rue, humour lourdingue et terriblement pas drôle, bande originale catastrophique qui pompe sans vergogne… La liste pourrait être interminablement longue si l’on se mettait à souligner tous les disfonctionnements qui traversent cet échec risible. Mais la vraie question persistance, est de savoir si Michael Bay avait vraiment la tête à ce qu’il faisait avec ce Transformers 5 qui ne lui ressemble pas. Ou du moins, pas complètement. On perçoit en filigrane toutes les caractéristiques de son cinéma habituel, mais le cinéaste semble s’auto-caricaturer lui-même, comme s’il avait une irrépressible envie de donner le bâton pour se faire battre. Et The Last Knight de tomber dans le comique à ses dépends tant il s’applique à multiplier les scènes bouffonnes qui prêtent à l’hilarité pour leur ridicule impayable. Rien que ça, il faut voir comment sont traités Anthony Hopkins, John Turturro ou Stanley Tucci pour le croire.
Avec Transformers 5, la franchise aux Autobots et aux Decepticons touche le fond de la piscine et fort à parier qu’elle peinera à s’en relever. En panne totale d’inspiration, Michael Bay fait dans l’écologie et recycle à tout-va pour alimenter son foutoir pachydermique qui n’hésite pas à piocher volontiers dans Star Wars, dans Star Trek, dans Independence Day 1 et 2, dans Indiana Jones, et on en passe. En prime, le cinéaste va même jusqu’à dupliquer des plans piqués à ses propres Bad Boys ou Rock. Tout est brouillon, inefficace, saoulant, et le film réussit même l’exploit de passer à côté de son intention première : le fun. En une vingtaine minutes d’introduction, The Last Knight a déjà convaincu que la traversée va être longue. Il s’appliquera à en faire la démonstration durant les 2h10 restantes, avec en point d’orgue, un final surdimensionné à la médiocrité surréaliste, faisant passer le premier tâcheron hollywoodien venu, pour un génie de la mise en scène. C’est bien simple, Transformers 5 est tellement raté, qu’il faut le voir pour le croire. Et dire que la belle 3D démultiplie par trois, le pouvoir repoussant de l’affaire. On en serait presque gêné pour ce pauvre Michael tant la débâcle est proportionnelle au budget pharaonique du (très) long-métrage.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux