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SOLO : A STAR WARS STORY de Ron Howard : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Solo
Père : Ron Howard
Date de naissance : 2018
Majorité : 23 mai 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : 200 M$
Genre
: SF

Livret de famille : Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover, Paul Bettany, Thandie Newton…

Signes particuliers : La catastrophe redoutée est confirmée, Solo est aussi désertique que Tatooine.

DISNEY A RATÉ SON SOLO

LA CRITIQUE DE SOLO : A STAR WARS STORY

Résumé : Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus marquants de la saga Star Wars.On redoutait tellement le pire avec cet étrange Solo, exhumé de l’enfer au terme d’une production particulièrement houleuse, qu’au moment de le découvrir, on en venait presque à se dire que le résultat ne pouvait être finalement qu’au-delà des attentes. Il faut avouer que le dernier-né de l’univers étendu Star Wars aura tout connu et plus encore, entre l’improbable licenciement du duo de réalisateurs Phil Lord et Chris Miller après une brouille irréversible avec le scénariste Lawrence Kasdan, puis l’arrivée de l’obéissant Ron Howard dont la mission de terminer le film s’est transformée en un re-tournage de près 80% du long-métrage doublant ainsi le budget initial ! Et c’est sans parler d’un acteur principal tellement à la peine qu’un coach a dû être engagé pour l’aider sur le plateau, d’une première affiche tellement atroce que beaucoup croyaient à une blague, ou des premières images du film laissant entrevoir un désastre artistique. On rigole encore de ce logo dans la bande-annonce avec son animation « After Effect pour débutants » sur une musique pondue avec un clavier Bontempi. Bref, Solo partait de tellement loin qu’il ne pouvait être que mieux que redouté. Mais non. Il est pire. Pire que tout ce que l’on avait pu imaginer en terme de ridicule, de fainéantise et de non-intérêt.

Dès ses premières minutes, Solo donne le ton. Le film va être un long supplice insupportable, confirmant les craintes d’une débâcle XXL. Ces premières minutes posent d’emblée certains problèmes qui vont jalonner le parcours du film tout entier. D’un côté, une mise en scène foutrement impersonnelle, incapable du moindre trait de génie, ou juste d’un soupçon de caractère. On aurait su s’en contenter à la limite. Mais après un Rogue One à la personnalité affirmée -quoiqu’on pense du film en soi-, la descente est rude avec ce second spin-off voyant un Ron Howard se régler en mode tâcheron de la pire espèce. Puis il y a le casting, le drame absolu de cette pantalonnade qui gesticule pendant deux heures en brassant de l’air comme un ventilateur dans une pièce chauffée. Entre une Emilia Clarke irréellement fausse et un Alden Ehrenreich dont le charisme ne dépasse pas celui d’une commode Conforama, Solo est handicapé par ce mélange de médiocrité de jeu et de talents en roue libre (Woody Harrelson, Thandie Newton), les seuls parvenant à tirer leur épingle du jeu étant Donald Glover en Lando Calrissian et Paul Bettany en méchant de service. Ces maux seront les fers de lance d’un film qui va vite dérailler, pour se crasher droit dans un mur à la vitesse supra-lumière du Faucon Millenium.

C’est simple, tout ce que l’on attend d’un film sur Han Solo est loupé dans les grandes largeurs. Le (trop) long-métrage est incapable de nous attacher à ses personnages dont on se contrefout éperdument, pas plus qu’il ne nous attache à son histoire d’ailleurs, laquelle sombre dans l’anecdotique au point qu’on la traverse sans la moindre émotion… autre que la colère. L’humour, la nonchalance cynique et la présence charismatique du célèbre contrebandier de l’espace sont autant d’éléments absents, et les tentatives pour caresser la fibre des fans échouent, ne provoquant qu’agacement et dépit consterné. On veut bien qu’il ne s’agisse pas du Han Solo que l’on a connu mais de sa jeunesse, période au cours de laquelle il a forgé sa personnalité à venir, mais il y a quand même des limites aux bornes. Pourquoi Han Solo s’appelle « Solo » ? D’où vient-il ? Comment a t-il rencontré Chewbacca ? Pourquoi le surnom de Chewie ? D’où viennent leurs accessoires emblématiques ? Comment a t-il connu Lando Calrissian ? Comment a t-il eu le Faucon Millenium ? Solo : A Star Wars Story explique tout cela. Problème, on aurait préféré ne pas savoir plutôt que d’avoir à ingérer autant de couillonnades grotesques. Car nombre de ses questions trouvent des réponses d’une stupidité crasse tant Solo se coltine une écriture manifestement pondue entre deux Spritz par un Kasdan bourré en vacances au bord de sa piscine (faire de Lando Calrissian un baiseur de droïde attifé comme un gugusse de la Fashion Week, fallait vraiment n’avoir peur de rien). Mais si l’on partait de loin côté script avec des idées à s’en retrousser les cheveux à l’intérieur du crâne, autant dire que la direction artistique d’une mocheté à piquer les yeux n’arrange pas les choses, pas plus que la déplorable photo vomie par un chef op’ qui devait avoir une gastro oculaire (trop éclairé, pas assez, ou mal étalonné en post-prod, le bon rendu n’y est jamais), pas plus que la molle mise en scène inapte à injecter du souffle ou les vagues raccords pour tenter des clins d’œil poussifs à la saga (on vous laisse la surprise des caméo). Résultat, on se retrouve devant une espèce de tambouille bidon, mélangeant la comédie romantique niaiseuse et l’aventure spatiale d’une faiblesse sans nom, qui pille dans la mythologie de l’anti-héros au grand cœur pour cultiver des champs de bêtises. RIP Han Solo.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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