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SMILEY (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Smiley
Père : Michael J. Gallagher
Livret de famille : Caitlin Gerard (Ashley), Melanie Papalia (Proxy), Shane Dawson (Binder), Andrew James Allen (Zane), Roger Bart (Pr. Clayton), Michael Taynor (Smiley)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Etats-Unis
Taille/Poids : 1h30 – Budget NC

Signes particuliers (+) : Du potentiel, des séquences horrifiques bien flippantes et un boogeyman terrifiant et original.

Signes particuliers (-) : Une déception à la hauteur de son potentiel, manquant de générosité et se fourvoyant dans de mauvaises idées de scénar.

 

SOURIEZ, VOUS ÊTES FILMÉS !

Résumé : Caitlin, nouvelle étudiante à l’université, quitte le nid familial et son père avec qui elle vivait seule depuis la mort de sa mère. Elle emménage sur le campus et fait la connaissance de Proxy, sa nouvelle colocataire dévergondée. Un soir de beuverie dans une fête, elles entendent parler de la légende urbaine de Smiley, humanoïde terrifiant qui tue sur demande les gens sur internet. Le principe est simple, se connecter avec quelqu’un par webcam et lui écrire « I did it for the lutz » trois fois…

Michael Gallagher est l’exemple même du geek fan de cinoche depuis sa tendre enfance et qui accomplit un rêve en réalisant là son premier long-métrage de cinéma après avoir gravi un à un les échelons qui l’ont mené à son but. Études de cinéma en cours d’été, petits boulots puis un passage par la case « court-métrage » où il a été très productif. Les choses sérieuses commencent et tout s’emballe quand il intègre le circuit professionnel par le biais de la série télé, assistant sur un épisode de Entourage avant de signer quelques épisodes sur Valentine’s Day Rises, The Station et Totally Sketch. Et vient l’année 2012, enfin, le rêve pour ce gamin tout fier de se retrouver au marché du film à Cannes avec son petit film d’horreur bien léché et au look pas cheap pour un sou : Smiley. D’autant que la bande-annonce qui commence à circuler sur le net a de quoi faire saliver les amateurs de slasher et créé le buzz autour de son bébé qui a tout l’air d’être bien respectueux du genre : des bombasses, des meurtres bien rentre-dedans et un boogeyman plutôt attirant avec son look d’émoticon à la fois marrant et terrifiant.

« La peur a un nouveau visage » arbore fièrement l’affiche américaine. Une tagline classique mais qui pour le coup ne ment pas, le pas très gentil Smiley en question avec son sourire furieux inspirant la crainte de meurtres bien méchants commis sur de jeunes étudiants qui sont bien partis pour prendre cher. Mélange de surnaturel et de slasher, Smiley s’annonçait bien. « S’annonçait » malheureusement car était-ce parce que l’attente était trop forte ou parce que Gallagher n’a pas su tirer le meilleur de sa petite péloche mais le résultat est là : le film déçoit. Pas très bien accueilli aux États-Unis, le film traîne d’ailleurs à sortir à l’international, même en DTV, seule issue possible de toute manière.

Pourtant, il y avait tout ce qui fallait dans Smiley. Deux petites nanas fort mignonnes, les éternelles « blonde » et « brune » (Caitlin Gerard, la blonde, pure et virginale, vaguement aperçue dans The Social Network ou Magic Mike et Melanie Papalia, la brune dévergondée, de passage dans plein de séries, quelques bisseries et plus récemment dans la série Endgame), une caution « connue » avec Roger Bart (le héros de Hostel II, rôle récurrent également dans Desperate Housewives et qui a tourné dans pas mal de choses), du gore, de la flippe, un beau méchant esthétisé et une légende urbaine qui traîne… Tout ce qu’on demandait. Sauf que Gallagher est parti dans une autre direction.

Au lieu de se cantonner à un bon gros slasher qui dépote, registre successfull pour lequel il y a une forte demande tant les métrages de qualité sont finalement assez rares au milieu de nombreuses cheaperies banales et pourries qui abondent, le jeune cinéaste en herbe d’à peine 24 ans a voulu faire on-ne-sait-pas-trop-quoi. Si, il a voulu faire un film s’inspirant de Candyman et de Freddy et mélangeant les styles, tout à tour slasher classique, film fantastique et thriller horrifico-psychologique fumeux. A trop vouloir bien faire, Gallagher se plante et Smiley retombe comme un coup d’épée dans l’eau. Dommage car il y a de bonnes choses dans son contenu et qu’objectivement, le résultat n’est pas non plus une purge catastrophique sondant les abysses de la nullité. Smiley pâtit surtout de ce que l’on en attendait par rapport au produit livré.

Pour de bonnes séquences de trouille, pour quelques meurtres efficaces et pour quelques séquences bien troussées, Smiley se perd régulièrement dans des tunnels de dialogues désespérants, dans une tentative de film psychologique qui prend trop de place nuisant à son but, et dans des twists censés être surprenants mais qui décrédibilise l’entreprise. A cet égard, le final est un modèle (nous ne le dévoilerons évidement pas ici pour vous ménager la dite surprise) à la fois confus et tirant dans la direction opposée à l’idée mise en place jusque là, faisant retomber le tout comme un soufflé qui n’a pas pris.

Smiley n’est pas désagréable mais manque de hargne, de poigne et surtout d’intelligence à se trop se la jouer premier degré au lieu de rechercher le fun. C’est ballot car du haut de son jeune âge, Gallagher avait surmonté l’un des points les plus durs : avoir de la maîtrise pour un résultat assez « cinématographique ». Mais avec ses comédiens assez mauvais, sa psychologie de comptoir, sa morale prise au sérieux sur les dangers du net et ses trop récurrents ressorts/effets sur-éculés (un bon gros « boom » musical censé nous faire sursauter de peur panique alors qu’en fait, c’est juste un crétin qui débarque au second plan… facile), Smiley se coltine dans le même temps, et surtout, un manque de générosité fatal. Tout ça conjugué et voilà que la pépite attendue ne devient au final qu’un pétard mouillé, plombé par se velléités de se sortir du carcan du slasher surnaturel de base pour amener à un « autre chose » dont on se serait bien passé : cet épilogue qui manque à la fois de tension et de roublardise scénaristique pour fonctionner. Tant pis.

Bande-annonce :

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