Question : Vous êtes aujourd’hui une artiste accomplie avec un parcours assez singulier, vous êtes partie de la télévision où vous avez gravi tous les échelons avant de passer au cinéma et quand on regarde votre carrière depuis, on a l’impression que vous ne courrez pas après les rôles pour suivre une trajectoire définie mais que vous recherchez avant tout à vous amuser…
Géraldine Nakache : Bah ce sont les rôles qui courent pas après moi, surtout ! Non, moi je ne cours après rien, je cours après le travail et payer mon loyer, tu vois. Jeune, j’ai eu un métier passionnant auquel probablement je reviendrai. Je faisais de la production à la télé. Et avant ça, je faisais des conneries toujours à la télé. Je faisais du casting, j’ai été assistante, je faisais beaucoup de photocopies et j’ai apporté beaucoup de café aussi ! Mais j’ai apporté des cafés à des gens formidables sur une chaîne qui est Comédie Et c’était génial. Après, les rôles et être comédienne, c’est venu un peu par hasard et j’ai transformé l’essai. J’ai écrit mon premier film, Tout ce qui Brille et voilà…
Aujourd’hui vous avez l’air quand même vraiment concentrée sur l’écriture et la réalisation…
Géraldine Nakache : Concentrée, c’est un peu mon deuxième prénom. Même quand j’apportais des cafés, j’étais concentrée à apporter les bons cafés ! Je suis d’une nature très travailleuse. Après, j’ai pas de don, j’ai pas de génie, donc il faut que je travaille. C’est sûr qu’il faut que je travaille. Et avec le travail, tu arrives parfois à des choses qui peuvent être réussies.
Pourtant, il y avait un peu de talent dans « Tout ce qui Brille », c’était vraiment un premier film formidable qui a d’ailleurs reçu un très bel accueil mérité…
Géraldine Nakache : C’est très gentil mais en réalité, il y avait surtout du travail. Énormément de travail.
Bientôt, on va vous retrouver dans « Sous les Jupes des Filles », qui a tout du vrai « film de filles » mais qui pourtant n’égratigne pas que la gente masculine, la gente féminine aussi. On a presque l’impression au final, que toutes les femmes sont un peu tarées, non ?
Géraldine Nakache : En fait, les femmes dans ce film-là sont toutes prises à un moment clé de leur vie donc naturellement, comme il y a onze portraits de femmes, elles ne sont pas forcément calmes, elles sont toutes à un moment charnière de leur vie. Parfois, c’est un peu Femmes au Bord de la Crise de Nerfs… Mais le titre était déjà pris.
En regardant de plus près vos derniers rôles, on relève une petite similitude dans deux d’entre eux. Le rôle que vous aviez dans un des segments des « Infidèles » et celui que vous tenez dans « Sous les Jupes des Filles ». Dans les deux, il s’agit d’une femme à la vie de couple compliquée, qui n’en peut plus de la pression de son quotidien harassant, mari, enfants, corvées etc…
Géraldine Nakache : Je ne sais pas, j’ai pas fait attention. Dans Les Infidèles, c’est surtout une femme avec du caractère qui ne veut pas se faire enfumer par son mari. Bon, qui l’enfume quand même mais bon… Peut-être qu’il y a un lien car je les interprète toutes… C’est votre analyse mais peut-être en effet, il faudrait que je regarde ça de plus près. J’ai pas l’habitude d’analyser ce que j’ai fait…
Quels sont vos projets d’avenir, une troisième réalisation en préparation ?
Géraldine Nakache : Ah j’espère ! J’essaye d’écrire là. Mais entre le moment ou j’écris et le moment où je tourne, il se passe toujours beaucoup de temps.
Et vous seriez plus tentée de poursuivre dans la réalisation ou dans la comédie ?
Géraldine Nakache : Les deux. J’adore vraiment les deux en fait.
Un grand merci à Géraldine Nakache.