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POLTERGEIST de Gil Kenan : la critique du film [Sortie Cinéma]

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poltergeist_affichenote 3.5 -10
Nom : Poltergeist
Père : Gil Kenan
Date de naissance : 2014
Majorité : 24 juin 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : 62 M$
Genre : Epouvante

Livret de famille : Sam Rockwell (Eric), Rosemarie DeWitt (Amy), Jared Harris (Carrigan Burke), Jane Adams (Dr Powell), Saxon Sharbino (Kendra), Kyle Catlett (Griffin), Kennedi Clements (Madison)…

Signes particuliers : La mode est au remake des classiques de l’épouvante américaine. C’est au tour du Poltergeist de Tobe Hooper de passer sur la table d’opération pour un lifting… raté ou réussi ?

ON L’A TOUJOURS DIT, L’HORREUR EST DANS LA TÉLÉVISION !

LA CRITIQUE

Résumé : Lorsque les Bowen emménagent dans leur nouvelle maison, ils sont rapidement confrontés à des phénomènes étranges. Une présence hante les lieux. Une nuit, leur plus jeune fille, Maddie, disparaît. Pour avoir une chance de la revoir, tous vont devoir mener un combat acharné contre un terrifiant poltergeist…poltergeist_gil_kenan_photo8L’INTRO :

1982. Steven Spielberg… Non pardon, Tobe Hooper (ne trahissons pas un secret de polichinelle jalousement gardé de puis 33 ans) réalisait Poltergeist, classique emblématique du cinéma d’épouvante des années 80. Un chef d’œuvre, que certains trouveront peut-être un peu daté aujourd’hui, mais qui n’en demeure pas moins, un monument d’inventivité et de créativité dans un must du cinéma fantastique aux allures d’entertainment familial, porté par une ambiance frissonnante et des scènes iconiques restées cultes dans l’histoire. 2015. Alors qu’Hollywood est inarrêtable dans sa frénésie de remake, et plus particulièrement des classiques du cinéma de genre, trahissant non seulement le terrible manque d’inspiration des scénaristes actuels, mais également le cynisme mercantile de l’industrie du cinéma considérant les « vieilleries » comme non-adaptées à un jeune public auquel elle donne raison en répondant à sa logique du « Mieux vaut du neuf vite fait/vite expédié, que du vieux rafistolé« . Le statut de film culte du Poltergeist de 1982 était d’emblée une entrave à la bonne marche de ce reboot pensé depuis longtemps mais qui avait du mal à se lancer. Finalement, le mieux serait probablement d’essayer d’occulter le film originel pour donner sa chance à cet effort qui, peut-être, saura surprendre en proposant quelque-chose de vraiment neuf. On l’espérait en tout cas car le projet était le théâtre d’une réunion de talents intéressante. Derrière la caméra d’abord, avec Gil Kenan (l’animé Monster House) à la mise en scène et rien de moins que Sam Raimi à la production, mais aussi devant, avec les toujours très bons Rosemarie DeWitt et Sam Rockwell dans le rôle des parents Bowen (qui remplacent les Freeling de 1982).poltergeist-3dL’AVIS :

Un peu comme dans le cas de Jurassic World à l’égard de Jurassic Park, le reboot de Poltergeist par Gil Kenan pose un problème de références. En clair, on aurait aimé le détacher de l’ombre dominante du classique originel pour essayer de l’appréhender pour ce qu’il est, mais le cinéaste suit tellement à la loupe son tracé, que forcément il devient difficile au bout d’un moment de résister aux sirènes de l’inévitable comparaison. D’un côté, on serait tenté de saluer le respect du metteur en scène pour le film de 1982 et pour ses fans, mais de l’autre, à ne rien proposer de personnel en dehors d’une refonte modernisant juste le look visuel, on en vient à se demander finalement quel était l’intérêt de cette entreprise. Une question bête puisque la réponse est écrite sur des billets de banque… Poltergeist 2015 est non seulement un effort à la pertinence discutable, mais de surcroît un film globalement raté. Certes, l’aventure fantastique proposée par Gil Kenan est trépidante, et il ne sera jamais question de lui retirer cela, mais son efficacité est limitée par tous les défauts qui jonchent son parcours tels des cadavres gisant, flingués à la mitraillette du manufacturé à l’hollywoodienne. Poltergeist version 1982 et Poltergeist version 2015, c’est toute la nuance qui sépare en couture, le cousu-main du prêt-à-porter. D’un côté, un film étudié, travaillé, confectionné avec soin pour résister au temps. De l’autre, de la production industrielle vite expédiée et destinée seulement à satisfaire le client dans l’instant, certainement pas dans le long terme. Ainsi, on aura oublié ce remake de Poltergeist dès la prochaine sortie horrifique.poltergeist2015Dans le détail, on reprochera au film de Gil Kenan une absence totale de scènes emblématiques, des personnages soit sans charisme soit insupportables, un lissage général de tout, une sur-écriture tellement mécanique qu’elle étouffe le déploiement de toute atmosphère angoissante (l’opposé donc de la philosophie de l’original), des comédiens catastrophiques, des enfants qui n’ont pas une once de la présence de ceux d’il y a 33 ans, une philosophie de l’efficacité outrancière au détriment de l’ambiance… Piochant ses idées dans 40 ans de cinéma fantastique, du Prince des Ténèbres de Carpenter au Conjuring de James Wan, en passant par toutes les intentions du cinéma d’épouvante d’avant mais soumis aux codes du cinéma d’épouvante de maintenant, Poltergeist 2015 manque de saveur, déballe de beaux effets spéciaux (du moins, aléatoirement beaux car certains sont d’une laideur coloré déconcertante à se demander comment l’affaire a pu coûter la bagatelle de 62 M$) mais assujettis à rien si ce n’est un film superficiel, standardisé, fade où même les scènes cultes n’ont plus d’emprise (comme celles dans le téléviseur où la pauvre gamine est terrifiée… En même temps si c’est pour y croiser Cyril Hanouna, on la comprend). Son seul avantage sera d’être une distraction efficace et ludique qui pourra faire son effet sur la nouvelle génération méconnaisseuse du film de 1982. Après tout, il y en a bien pour adorer voire préférer le Carrie de 2013… Et sinon, un mot de la 3D pour dire qu’elle est là. Utile, c’est une autre histoire, mais elle est là.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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