Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : What Just Happened ?
Père : Barry Levinson
Livret de famille : Robert De Niro (Ben), Catherine Keener (Lou), Sean Penn (lui-même), Bruce Willis (l’acteur), Kristen Stewart (Zoe), Stanley Tucci (Scott), John Turturro (Dick), Robin Wright (Kelly), Michael Wincott (Jeremy Brunell)…
Date de naissance : 2008
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h46 – 25 millions $
Signes particuliers (+) : Une comédie au vitriol délicieuse passant au crible les coulisses du milieu hollywoodien avec humour moqueur et une pointe de caricature. Sympathiquement drôle et plein de stars.
Signes particuliers (-) : Un peu inégale dans son ensemble.
ATTENTION, LE RIDEAU TOMBE !
Résumé : Ben est un grand producteur de cinéma hollywoodien. Et en tant que tel, il se doit de gérer un grand nombre de paramètres en même temps : sa vie personnelle avec l’échec de son second mariage, la production laborieuse de son nouveau film avec un réalisateur à moitié fou et un acteur rebelle et capricieux. Ben n’en peux plus mais c’est toute sa vie…
Barry Levinson n’en est pas à son premier coup d’essai dès lors qu’il s’agit de cerner avec ironique lucidité et malice mordante les coulisses de son propre métier. Douze ans après son fabuleux Des Hommes d’Influence dénonçant l’hypocrisie et les mensonges éhontés de l’industrie du divertissement peu consciencieux et ne reculant devant rien pour spectaculariser le moindre événement, Levinson repasse derrière la caméra pour scruter l’envers du décor d’un Hollywood faisant rêver, distribuant des étoiles dans les yeux de millions de fans du système strass et paillettes. Un système scintillant par devant mais bien différent dans son envers.
Armé d’un casting monstrueux et jubilatoire entre un De Niro rempilant en producteur nabab puissant, un Bruce Willis en star mégalo et insupportable, le trop rare Michael Wincott en réalisateur ingérable mais aussi Sean Penn, John Turturro, Robin Wright Penn, Stanley Tucci etc. Levinson s’amuse comme un petit à caricaturer (si peu) et à brocarder un petit monde Hollywood cachant bien sa sombre facette entre jalousies, mesquineries, coups bas, crises de stars mégalomanes ayant pris la grosse tête, combats d’égo idiots etc. Un monde qui a tout l’air d’être le paradis question boulot mais qui se révèle ici, sous la caméra grinçante du cinéaste, le monde idéal pour les ulcères à l’estomac, les burn out et les pétages de plomb menant à la dépression nerveuse. Car plus il y a d’argent en jeu et bien entendu, plus il y a de stress palpable à encaisser. Et c’est par un génial Robert De Niro qui enfin trouve un bon rôle, lui qui semble être en perdition depuis quelques années entre comédies ultra-commerciales indigne de son talent et petits films d’horreur ratés, que Levinson nous permet d’accéder à ce monde, de passer derrière la toile du cinéma pour découvrir ce dont il en retourne, comment ces beaux et grands films qui nous parviennent sont faits avec les éternelles batailles artistiques, les déboires diverses et la gestion de mille choses en même temps, techniques ou humaines, qu’importe.
Panique à Hollywood est au final une belle petite peinture au vitriol de ce joli petit monde hollywoodien, faisant tomber le masque par le biais d’un humour noir pointant les travers et les dérives d’un univers presque flippant ! Levinson ou le projet en lui-même, toujours est-il qu’un grand nombre de stars acceptent de venir se mêler à la farce à commencer par les Sean Penn et Bruce Willis campant leur propre rôle avec humour jouissif (surtout Willis, jamais en reste dès qu’il s’agit de déconner). On aurait presque envie de se rassurer sur ce monde merveilleux en partant du principe qu’il s’agit d’une comédie fictive mais… mais la réalité est que l’on est tout proche du documentaire où Levinson ne fait que grossir le trait (et encore de bien peu) en concentrant ensemble tous ces moments qui sonnent presque le vécu ! La caricature n’es pas si évidente que cela et Panique à Hollywood d’être un bon petit moment pour amateur de cinéma en plus d’être une intelligente comédie sur le passage de flambeau et la psychologie d’un monde décidément bien à part. Un peu trop inégal dans son ensemble, on apprécie quand même la délicieuse introspection.
Bande-annonce :