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ON THE ROCKS de Sofia Coppola : la critique du film [Apple TV+]

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Carte d’identité :
Nom : On the Rocks
Mère : Sofia Coppola
Date de naissance : 2019
Majorité : 23 octobre 2020
Type : sur Apple TV+
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de Famille : Bill Murray, Rashida Jones, Marlon Wayans, Jenny Slate, Jessica Henwick…

Signes particuliers : Les retrouvailles Sofia Coppola & Bill Murray, 17 ans après Lost in Translation.

 

 

LA PARENTHÈSE ENCHANTÉE DE SOFIA COPPOLA

NOTRE AVIS SUR ON THE ROCKS

Synopsis : Une jeune mère de famille reprend contact avec son extravagant playboy de père pour une aventure à travers New York.

Le principe d’une muse au cinéma, c’est qu’elle est capable de sublimer le cinéma de l’auteur qui la fait tourner. Et vice versa, l’auteur sublime son travail de comédien(ne) à chaque nouvelle collaboration. Pour Sofia Coppola, sa muse pourrait être Bill Murray. Ce n’est que la seconde fois que le duo se retrouve et après le magnifique Lost in Translation (17 ans déjà), On The Rocks est une nouvelle magie composée ensemble. Disponible sur Apple TV+ sans passer par la case salles obscures (comme beaucoup de films cette année), On The Rocks est une comédie filiale. L’histoire d’une mère de famille déstabilisée quand son mari hérite d’une nouvelle collègue de bureau aussi jolie que sexy. Sa légère inquiétude va se transformer en obsession sous l’impulsion de son père, un extravagant playboy riche et coureur de jupons, qui va l’entraîner dans une « enquête ».

Avec On The Rocks, Sofia Coppola laisse un peu de côté (mais pas complètement) le spleen mélancolique qui a souvent jalonné son cinéma, pour une petite parenthèse inscrite du côté de comédie truculente. Mais on ne se refait pas et si le film pourra paraître plus léger de premier abord, On The Rocks est loin d’être futile. Sofia Coppola utilise la comédie à tonalité vaudevillesque pour parler en creux de la maturité, de l’érosion du couple, du poids des années et de la routine d’une vie de mère. Mais aussi, de l’amour face au temps, des relations père-fille, de la peur de vieillir. Et c’est dans ces sous-textes qui accompagnent l’aventure rieuse, que la cinéaste réinjecte son éternelle mélancolie tamponnée d’une subtile amertume. D’une douceur qui n’a d’égale que sa sensibilité tragicomique, l’histoire de On The Rocks bouleverse autant qu’elle amuse. Balancé entre le rire et l ‘émotion, le film dégage une poésie diffuse à laquelle n’est pas étranger Bill Murray. Fabuleux, le comédien régale à chaque seconde passée à l’écran dans ce rôle de vieux tombeur amusément fantasque voire inconséquent mais dont les actions sont constamment dictées par un amour filial protecteur envers sa fille merveilleusement incarnée par Rashida Jones.

On The Rocks a un charme fou et une intelligence véritable qui se niche dans des instants de grâce, dans des réflexions jamais forcées sur l’existence. Tous les motifs du cinéma de Sofia Coppola sont finalement là, et pourtant, ils jaillissent avec une certaine forme de nouveauté, comme si la metteur en scène s’offrait une escapade inspirée du côté de Woody Allen avec une œuvre presque « feel good movie » là où imagine traditionnellement Coppola comme la poétesse de la déprime. Un régal.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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