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Mr WOLFF de Gavin O’Connor : la critique du film

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note 1.5 -5
Carte d’identité :
Nom : The Accountant
Père : Gavin O’Connor
Date de naissance : 2015
Majorité : 1er novembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : 44 M$
Genre : Thriller, Action

Livret de famille : Ben Affleck, Anna Kendrick, J.K. Simmons, Jon Bernthal, John Lithgow, Cynthia Addai-Robinson…

Signes particuliers : Un thriller d’action à côté de la plaque.

BEN AFFLECK, COMPTABLE, ASSASSIN ET AUTISTE

LA CRITIQUE DE Mr WOLFF

Résumé : Petit génie des mathématiques, Christian Wolff est plus à l’aise avec les chiffres qu’avec les gens. Expert-comptable dans le civil, il travaille en réalité pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Lorsque la brigade anti-criminalité du ministère des Finances s’intéresse d’un peu trop près à ses affaires, Christian cherche à faire diversion : il accepte de vérifier les comptes d’une entreprise de robotique ayant pignon sur rue. Problème : la comptable de la société a décelé un détournement de fonds de plusieurs millions de dollars. Tandis que Christian épluche les comptes et découvre les rouages de l’escroquerie, les cadavres s’accumulent…mr_wolff

Scénario figurant depuis 2011 sur la fameuse blacklist hollywoodienne regroupant les bons scripts n’ayant pas encore trouvé preneur, Mr Wolff a fini par se décanter avec l’arrivée du monolithe Ben Affleck en tête de la distribution. Restait à trouver un solide réalisateur chevronné capable d’emballer proprement l’affaire, et c’est finalement Gavin O’Connor qui a hérité du poste. Fort de son travail sur le très sympathique et mésestimé Warrior avec Tom Hardy et Joel Edgerton, le réalisateur américain a démontré qu’il était capable d’un cinéma nerveux et humain. Tout ce qu’il fallait à ce Mr Wolff, qui conjugue « action » avec son histoire de comptable-assassin pourchassé par ses ex-employeurs (rien de bien neuf) et drame avec son héros au lourd passé d’autiste. Après avoir fourni ses services sur le cauchemar Jane Got a Gun et sa production chaotique, Gavin O’Connor pouvait ainsi se concentrer sur ce thriller/actioner et l’on ne doutait pas qu’il serait l’homme de la situation. Encore fallait-il pouvoir se reposer sur un scénario dont la valeur suivait…the-accountant-sniper-rifleAvec Mr Wolff, et surtout après une campagne marketing qui le vendait comme un thriller d’action efficace et brut de décoffrage seulement nuancé par la « particularité » de son protagoniste principal, on s’attendait à une bonne vieille série B alliant solidité et nervosité. Les espoirs auront vite tourné court. Passé une première heure et demi occupée à explorer les limites de l’ennui abyssal, Mr Wolff décide enfin de s’exciter sur la toute fin. Espérons que le spectateur ne sera pas encore tombé dans les bras de Morphée, ce serait dommage de louper, à la fois la meilleure séquence d’action du mois au cinéma (étant donné que le pétard mouillé Jack Reacher 2 n’a pas su nous l’offrir) mais aussi, le twist le plus débile de la décennie ! Deux effets kiss cool diamétralement opposés, le premier sortant enfin le film de son épouvantable léthargie en balançant une fusillade dantesque et jouissivement hard-boiled, le second tuant dans l’œuf cette belle envolée spectaculaire par son astuce de scénario tellement grotesque, qu’il en est difficile de contenir ses larmes de rire. En même temps, Mr Wolff avait déjà su nous préparer au pire bien avant.The AccountantPour quelques rares passages pas trop mal emballés voire même inspirés disséminés ça et là dans le flot de ses très loooooongues 2h10, Mr Wolff nous gratifie d’un amoncellement d’incohérences égrenées tout au long d’une intrigue confuse et brouillonne, de ficelles scénaristiques aussi grossières qu’hallucinantes, de dialogues bêtes à bouffer du foin ou, à l’inverse, connement sur-compliqués. A cela vient s’ajouter des comédiens complètement à la ramasse (Ben Affleck jouant l’expert-comptable-assassin-autiste avec la finesse d’une patate froide), des moments involontairement risibles de ringardise (le coup de l’entraînement avec l’espèce de moine shaolin pour endurcir un gamin autiste, fallait oser) et un festival de scènes complètement what the fuck à s’en manger la main pour être bien sûr que l’on ne rêve pas éveillé et que ce qui s’étale à l’image est bien réel, qu’un mec a vraiment eu l’audace d’écrire des trucs aussi fumeux et bidonnants. accountant1Malgré sa bonne volonté de se la jouer thriller à intrigue faussement complexe, ponctué de touches d’humour qui fonctionnent à merveille (l’une des rares qualités de l’affaire), Mr Wolff n’évite pas le panneau « navet », qu’il percute de plein fouet sans réussir le passage au crash test. Non pas qu’il étale une médiocrité sans nom à chaque instant, le film de Gavin O’Connor n’étant foncièrement mauvais sur le fond, mais il se paye une collection d’idées d’une bêtise effarante à ce niveau cinématographique là, n’hésitant pas à aller flirter avec la zéderie narrative incroyablement nanarde. Navet, Mr Wolff ne l’est que par intermittence mais il pousse le bouchon tellement loin dans ses embardées grotesques, qu’il finit par détruire toute l’éventuelle crédibilité de l’ensemble. Ennuyeux, poussif et surréalistement aberrant quand il s’y met, Mr Wolff assène un cocktail dont on ne se relève pas, et sombre non loin d’une espèce de « Jean-Claude Van Damme movie » dans l’âme, avec juste plus de pognon et d’allure. Reste que pour les courageux, on ne saura que trop vous conseiller d’aller le voir (et de vous taper consciemment ce tunnel interminable), juste histoire de vous régaler de ce twist magique, prêt à entrer dans la légende du twist le plus grotesque de l’histoire du « tatam, suuuuprise ! »

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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