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LOVE, SIMON de Greg Berlanti : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Love, Simon
Père : Greg Berlanti
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 juin 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre
: Comédie romantique

Livret de famille : Nick Robinson, Katherine Langford, Jennifer Garner, Josh Duhamel, Alexandra Shipp, Jorge Lendeborg Jr…

Signes particuliers : Un joli film, naïf mais attachant.

UN TEEN MOVIE POUR FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉS

LA CRITIQUE DE LOVE, SIMON

Résumé : On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille qu’il adore et entouré d’amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret: personne ne sait qu’il est gay et il ne connait pas l’identité de son premier coup de cœur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante… Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour.

Avec ses couleurs qui pètent au visage, sa brochette de teenagers tout beaux tout souriants (dont Katherine 13 Reasons Why Langford) et sa légende fabriquée dans un bon moule à marketing, Love, Simon laissait augurer rien de plus qu’un énième teen movie romantique à l’américaine, avec des ados attachants, une histoire gentiment cucul, de l’amour, de l’humour et un soupçon d’émotion pour mouiller les yeux. Bref, une teen comédie comme on a vu des tonnes, et comme on n’a pas fini d’en voir pour le meilleur (parfois) et pour le pire (souvent). D’autant qu’il était difficile d’être rassuré par la présence de Greg Berlanti aux commandes, réalisateur de Bébé Mode d’emploi il y a huit ans, mais surtout scénariste spécialisé dans le navet qui tâche comme en atteste son glorieux CV : Green Lantern, La Colère des Titans et Pan. Sacré combo.

Sorti en mars dernier aux Etats-Unis, Love, Simon s’est rapidement imposé comme un petit phénomène de société dont l’écho s’est déporté du côté des réseaux sociaux, qui auront beaucoup fait pour sa notoriété à l’image du message posté par Xavier Dolan sur Twitter, qui disait en substance à quel point il aurait aimé voir ce film quand il avait 15 ans. Pourquoi ? Tout simplement parce que Love, Simon parle d’un adolescent qui cache son homosexualité à tout son entourage, par peur des conséquences auprès de sa famille et de ses amis s’il faisait son coming out. On connaît le sens de l’exagération du québécois sur le réseau social (ce n’est quand même pas le premier film sur la question) mais il faut bien reconnaître que si Love, Simon a reçu pareil accueil, c’est parce que Greg Berlanti a réussi à bien capter les contours du sujet qu’il prend à son compte, parvenant à merveilleusement équilibrer son film entre la légèreté du feel good movie drôle et tendre, et la gravité d’une thématique sérieuse qui méritait un peu plus qu’une banale comédie insouciante.

Autour d’un Nick Robinson (Jurassic World) plutôt crédible en ado banal étouffant ses sentiments, Love, Simon parle avec justesse des problèmes de l’adolescence, des premiers émois, de l’acceptation de soi, de l’homosexualité chez les jeunes et de la difficulté à avouer sa différence dans un monde moderne jamais avare en jugement. Pour l’homosexualité, comment le dire à ses parents, avec le risque de lire une pointe de déception involontaire dans leur regard ? Comment le dire à ses amis, sachant que cela changera inéluctablement le quotidien ? Comment le vivre à l’école et surmonter les moqueries et la petite méchanceté crasse ? Derrière son côté « jolie sucrerie au positivisme fleuri », Love, Simon sait poser les bonnes questions, que ce soit sur l’homosexualité ou sur l’adolescence en général. Savoir y répondre est en revanche un autre débat. Car dans sa logique de teen movie distribué par un gros studio (c’est l’une des particularités du film qui témoigne d’un début d’ouverture d’esprit de la part d’Hollywood), Love, Simon n’évitera pas l’écueil de la naïveté, enjolivant une réalité qui est rarement aussi belle, simple, facile et magique. Mais en même temps, le film de Greg Berlanti n’avait pas pour vocation de verser dans le drame écorché. Bienveillant, ludique, amusant et attendrissant, Love, Simon avait pour but de rendre belle et romantique une histoire gay, en somme de reprendre tous les codes traditionnels de la romcom hétéro pour les inviter dans la romcom gay. Espérons qu’à son modeste niveau, il aidera à faire évoluer les mentalités et que l’on verra des salles applaudir devant un baiser homo très attendu.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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