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LOGAN de James Mangold : la critique du film

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Logan affiche filmMondomètre
note 3 -5
Carte d’identité :
Nom : Logan
Père : James Mangold
Date de naissance : 2016
Majorité : 01 mars 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : 127 M$
Genre : Action, Fantastique

Livret de famille : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Boyd Holbrook, Dafne Keen, Stephen Merchant, Eriq La Salle, Richard E. Grant…

Signes particuliers : Un ultime chapitre de la saga Wolverine très audacieux… mais lassant.

LES ADIEUX À WOLVERINE

LA CRITIQUE DE LOGAN

Résumé : Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui. Logan_film_2Wolverine a toujours eu la particularité d’être le personnage le plus sombre de la galaxie X-Men. Forcément, l’idée de voir un nouveau Wolverine encore plus sombre que les autres Wolverine, avait de quoi séduire ; surtout par ces temps où les films de super-héros ont la fâcheuse tendance à être aussi aseptisés que formatés (merci Marvel). Avec Logan, troisième et dernier chapitre de la saga consacrée au mutant aux griffes de métal, autant dire que les choses changent un peu. Sombre, oui. Violent, aussi. Radical, un peu. Bref, Logan avait tout pour plaire après deux opus chapitres bien foireux, où l’homme en adamantium n’avait jamais vraiment connu les honneurs qu’il méritait. Réalisateur du précédent (et abominable) Le Combat de l’Immortel, James Mangold rempile aux manettes de cet ultime volet de la franchise avec Hugh Jackman, avant que ce dernier ne raccroche ses griffes.Logan_2Avec Logan, James Mangold signe un actioner super-héroïque passablement crépusculaire, sorte de projection dramatique et désespérée, dans le futur d’un Wolverine auquel les fans vont pouvoir dire au revoir, du moins sous cette forme et avec Hugh Jackman. Logan, c’est l’histoire d’un Wolvie sur la fin, alcoolique, épuisé et abîmé, s’occupant d’un Charles-Xavier mourant, dans un monde où les mutants comme eux n’ont plus leur place. C’est aussi l’histoire d’une rencontre avec une fillette étrange, porteuse des mêmes griffes que notre anti-héros badass, et enfin, c’est l’histoire d’une traque. Surtout l’histoire d’une traque d’ailleurs, et c’est là que le bas-blesse.Logan_filmDans sa première moitié, Logan accroche et séduit grâce à l’originalité de son approche et traitement. Finie l’époque où Wolverine était ce charismatique et intouchable héros hard-boiled à la personnalité aussi acérée que ses lames. Dans cette première partie, Logan flirte davantage avec le drame de super-héros triste et terriblement mélancolique, sans toutefois céder place à l’ennui, l’action rageuse éclaboussant l’ambiance tragique avec des gerbes de sang au lyrisme ultra-violent. Au-delà du simple récit où s’affrontent gentils et méchants, c’est la radicale différence avec laquelle Mangold embrasse son univers qui intéresse. Ce troisième volet s’inscrit aux antipodes de ce que l’on a coutume de voir dans le genre, plus humain dans le surhumain, et déploie un large éventail de thématiques fortes, sur la vieillesse, les temps qui changent, ou encore (chose audacieuse) sur les liens qui unissent la réalité et la fiction, la seconde ayant cette tendance à souvent travestir la première pour l’améliorer. En somme, Logan est un drame très noir, un film d’action très fou, et un blockbuster allant jusqu’à s’offrir le luxe d’une réflexion presque méta sur le cinéma lui-même ! Le tout, en s’inscrivant dans une dynamique placée sous l’ombrage du devoir de transmission, alors qu’une génération s’apprête à céder sa place à une autre.Logan_3Mis en orbite par ses idées fabuleuses et sa détonante différence, Logan passionne et James Mangold a la main ferme sur son film, sachant dégainer des scènes qui défouraillent sévère, entre deux passages habités par la déchéance et le sentiment que l’on est proche de l’épilogue de quelque-chose, qu’une page va se tourner, entraînant avec elle la fin d’une époque. Puis tout s’emballe. Des méchants s’invitent au portrait amer et déliquescent, une traque se met en branle, et Logan perd progressivement de vue le meilleur de sa raison d’être, se mettant à tourner en rond et à vide, recyclant la même essence usagée pendant tout le reste du (très) long-métrage. Interminable avec ses bien trop longues 2h15, le film de James Mangold vire à la boucle perpétuelle. Notre équipée est pourchassée, rattrapée, elle se bagarre, prend la fuite, se fait rattraper à nouveau, se re-bagarre, reprend sa fuite et ainsi de suite… Le rythme finit par devenir frénétiquement monotone et Logan glisse à côté de son alléchant et original postulat de départ, pour tomber dans la fadeur d’une traque effrénée mais épuisante de redondance, seulement relevée par quelques scènes inspirées, dispersées ça et là.Logan6Au fond, c’est presque un miracle qu’un studio ait pu miser sur un tel projet, loin de tout cynisme, loin de tout lissage de la violence, et habité par une terrible et âcre cruauté narrative. Presque un anti-film de super-héros dans l’absolu. Sur certains points, Logan est un bel adieu fait à Wolverine, courageux, lyrique, rendant hommage à son essence hyper-nerveuse. Mais le film ne tient pas ses promesses sur la durée, et s’affaiblit au fil de son déroulé, pour laisser une impression mitigée, entre l’œuvre épique méritante et la réussite en demi-teinte.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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