[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Le Retour du Héros
Père : Laurent Tirard
Date de naissance : 2017
Majorité : 14 février 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Féodor Atkine…
Signes particuliers : Une comédie amusante et loufoque.
UN OSS 117 D’ÉPOQUE
LA CRITIQUE DE LE RETOUR DU HÉROS
Résumé : Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais en faisant de lui un héros d’opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d’une imposture qui va très vite la dépasser…
Après en avoir fait un homme tout petit dans Un Homme à la Hauteur, le réalisateur Laurent Tirard retrouve Jean Dujardin, et en fait cette fois-ci un capitaine de l’armée napoléonienne aussi vaillant et admirable en façade, que lâche et menteur dans l’ombre. Dans la comédie Le Retour du Héros, le comédien affronte Mélanie Laurent, une jeune et jolie ennemie déterminée à faire éclater la vérité. Cette vérité, c’est qui est vraiment le fier Capitaine Neuville, héros factice adulé par tout le village, mais en réalité pure création d’Elizabeth ! 1805, alors qu’il vient de se fiancer à la jeune écervelée Pauline, Neuville est envoyé à la guerre en Autriche. Les années passent et personne n’a de nouvelles. Rongée par la tristesse, Pauline se laisse dépérir. Pour convaincre sa petite sœur de ne pas sombrer dans le désespoir, Elizabeth prend des mesures d’urgence et se fait passer pour Neuville, écrivant régulièrement des lettres où elle en fait un héros intrépide aux aventures incroyables. La supercherie fonctionne. Jusqu’au jour où Neuville revient… en mendiant, sale, déchu et déserteur. Tout le contraire du héros intrépide qu’en a fait Elizabeth ! Piégée et impuissante face à son propre mensonge, elle va devoir assister à l’imposture d’un homme qui va se faire passer pour ce qu’il n’a jamais été, ironie du sort, un homme qu’elle a créé de toute pièce !
Avec Le Retour du Héros, Laurent Tirard signe une comédie historique proche du vaudeville à l’ancienne, où truculence, quiproquos, chassés-croisés et marivaudage s’entremêlent dans une farce souvent délirante, qui n’est pas sans rappeler l’esprit des films d’un Sacha Guitry. Toutes proportions gardées, cela va s’en dire. Porté par un Jean Dujardin qui fait du pur Jean Dujardin (exactement ce que l’on attendait de lui, en somme), Le Retour du Héros amuse par sa légèreté, par son univers, par la vivacité de son intrigue et de ses dialogues, par les situations ubuesques qu’il tricote, et par l’esprit de décalage qui teinte certains de ses ressorts comiques. Mais justement, si l’on sent bien la volonté de flirter avec le second degré façon OSS 117 ou les comédies d’un Alain Chabat, on reprochera à ce Retour du Héros de ne pas avoir su vraiment s’abandonner à ce style, de seulement « flirter avec » au lieu d’ouvrir les vannes d’un humour totalement farfelu. Le film de Laurent Tirard reste sans cesse dans une sorte d’entredeux, à la fois amusant et désireux de se laisser emporter par le non-sérieux, et dans le même temps, comme hésitant à vraiment donner la pleine mesure de ce qu’il aurait pu être. Clairement, davantage de second degré ne lui aurait pas fait de mal au lieu de ce dosage timoré.
Reste que l’ensemble a un charme non négligeable, et ne faillit pas à sa mission première : faire rire. Si certains pourront rester de marbre devant un long-métrage atypique dans la comédie française (le pari est d’ailleurs assez risqué), beaucoup devraient se régaler devant cette fantasque excentricité qui oppose une héroïne droite et sérieuse et un cavaleur d’opérette fourbe et couard dans un affrontement drôlement épique. Pour bien savourer ce joyeux délire, il faudra juste passer outre une interprétation inégale, une reconstitution historique qui sent le toc, et une inspiration intermittente. Mais quand Jean Dujardin entre en piste, comment résister ?
BANDE ANNONCE :
Par David Huxley