Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Slaughter High (alias April Fool’s Day)
Père : George Dugdale, Mark Ezra, Peter Mackenzie
Livret de famille : Caroline Munro (Carol), Simon Scuddamore (Marty), Carmine Iannaccone (Skip), Donna Yeager (Stella), Gary Martin (Joe), Billy Hatman (Frank), John Segal (Ted), Michael Safran (Carl)…
Date de naissance : 1986
Majorité au : 28 février 2012 (ressortie en DVD)
Nationalité : Angleterre, USA
Taille : 1h30
Poids : Budget NC
Signes particuliers (+) : Un slasher sans prétention (ni génie) plutôt sympathique, ressassant l’essentiel des ingrédients attendus pour le genre. Correct avec en cerise sur le gâteau, quelques meurtres follement bien sentis ! Sinon, caroline Munro est aussi un argument.
Signes particuliers (-) : Tout aussi divertissant qu’il soit, Le Jour des Fous reste très surcoté et nous promène dans un parcours balisé sans grande originalité.
SLASHER MASS-EXPLOITATION
LA CRITIQUE
Résumé : Marty, souffre-douleur du lycée, est victime d’une farce organisée qui tourne au drame, le laissant défiguré. Quelques années plus tard, il compte bien se venger en piégeant les coupables dans une réunion d’anciens élèves aux allures d’impasse mortelle…
Attention, gros bordel propice à la confusion en perspective… Le Jour des Fous est un slasher sorti en 1986 et signé d’un trio de scénaristes/réalisateurs à savoir George Dugdale, Mark Ezra et Peter McKenzie. Son titre original en VHS était Slaughter High mais son véritable titre d’origine était April Fool’s Day. Sauf qu’April Fool’s Day, c’était aussi le titre d’un autre slasher, sorti lui aussi en 1986 et signé Fred Walton. Vous suivez ? Concrètement, deux films d’horreur, jouant dans le même registre, sortis la même année, et possédant le même titre. Pas banal. Et voilà qui explique du coup ses nombreuses déclinaisons de titres.
Dugdale et consort étaient tous auteurs de leur premier long-métrage avec Le Jour des Fous (et avant-dernier pour un Dugdale qui n’en tournera que deux dans sa carrière). Outre la tagline mensongère évoquant les auteurs de Vendredi 13 (en réalité seul le compositeur de la musique est commun), le principal argument de vente de ce slasher exagérément considéré comme « culte » avec le recul, est qu’il est porté par la célèbre pin-up Caroline Munro, petite-amie de ce veinard de Dugdale, ce qui donne une vague indication sur le pourquoi du comment la belle plante joue le rôle d’une jeune femme de 18 ans alors qu’elle en avait déjà 35 à l’époque, mais aussi sur le fait qu’elle ne se déshabille jamais dans le film, ce qui est bien dommage pour nous. Dugdale est un égoïste, et ça c’est fait.
Le Jour des Fous (quel titre franchement idiot pour un film tournant entièrement sur le concept des blagues du 1er avril) marque à la fois l’apogée de la production de slasher et son début de déclin amorcé. Le film est à la fois parfaitement représentatif des canons du genre, plutôt sympathique au demeurant, mais dans le même temps terriblement associé à une impression permanente de déjà-vu qui en atténue l’intensité tant tout est prévisible à des kilomètres. Et dire qu’ils s’y sont mis à trois pour pondre ça ! Mais ne boudons pas notre plaisir, il offre tout ce que bon amateur du genre recherche : jeunes stupides, meurtres bien graphiques et nudité gratuite qui fait plaisir (sauf miss Munro, oui, on peste encore là-dessus).
Pur slasher bisseux d’exploitation à la chaîne, Le Jour des Fous ressemble dans les faits à quelques petites pépites bien connues des fans. On ne peut notamment pas s’empêcher de penser au Monstre du Train de Roger Spottiswoode, dont il reprend grosso modo la mécanique avec un petit côté Prom Night au passage et un soupçon de Carrie et de Vendredi 13 justement. Un lycéen martyrisé par ses camarades relativement inspirés dès qu’il s’agit de lui faire des crasses foireuses, décide de se venger quelques années plus tard en organisant une fausse soirée « retrouvailles entre anciens du bahut »… le même jour où une de leur blague est allé trop loin. Vous l’aurez compris, c’était un fameux 1er avril.
Si dans le réservoir à slasher on a généralement à boire et à manger, on rangera Le Jour des Fous dans la bon panier du genre. La production de masse dans les années 80 se distinguait en trois catégories. Les rares chefs d’œuvre (Halloween ou Black Christmas), les bons représentants de la caste, résolument funs et divertissants, et enfin les médiocres productions tournées en mode copié-collé et guère palpitantes. Le Jour des Fous appartiendrait ainsi à la deuxième section, régiment « correct ». George Dugdale empile les clichés par paquets de douze, façonne son affaire pour qu’il colle parfaitement aux demandes du public et emballe le tout avec efficacité, en l’agrémentant de quelques séquences fraîchement inventives (l’ingestion d’une bière explosive, l’électrocution au plumard ou le bain d’acide). On est rarement dans le génie pur, le film se traîne un peu sur la fin et se termine de manière assez absconse (comme souvent). Mais globalement, Le Jour des Fous remplit sa partie du contrat même si l’on aurait davantage de régularité dans la créativité de ses meurtres, sachant qu’on est là pour ça. A part ça, festival d’incohérences, dialogues raz des pâquerettes, distributions ne faisant pas dans le surdoué de l’acting, budget très limité et tournage vite emballé vite pesé… Bref que du traditionnel auquel on est habitué mais entre ses séquences horrifiques bien senties relevées par un soupçon d’humour noir et la bonne tenue du rythme de l’ensemble, on prend volontiers. Ne serait-ce qu’à la mémoire du comédien Carmine Iannaccone qui s’est suicidé juste après le tournage…
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux