Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Le gang des antillais
Père : Jean-Claude Barny
Date de naissance : 2016
Majorité : 30 novembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Djedje Apali, Eriq Ebouaney, Adama Niane, Romane Bohringer, Zita Hanrot, Matthieu Kassovitz, Lucien Jean-Baptiste, Zoé Charron, Vincent Vermignon…
Signes particuliers : Un gros potentiel si mal exploité…
UNE HISTOIRE DE BRAQUAGES POLITIQUES
LA CRITIQUE DE LE GANG DES ANTILLAIS
Résumé : Dans les années 70, le BUMIDOM promettait de favoriser l’insertion en métropole des français des DOM-TOM. Jimmy Larivière, arrivé à Paris pour refaire sa vie, ne parvient pas à trouver sa place dans la société. Sa rencontre avec un groupe de trois jeunes Antillais va l’entraîner dans une série de braquages retentissants.Baroudeur du cinéma et de la télévision, que l’on aura connu acteur ou assistant (sur La Haine par exemple), Jean-Claude Barny semble avoir trouvé sa voie avec la mise en scène. Le Gang des Antillais, son second long-métrage de cinéma après Nèg Maron, est l’adaptation de l’histoire vraie de Loïc Léry, que ce dernier avait couché dans un roman alors qu’il végétait en prison. Martiniquais d’origine, Loïc Léry avait migré vers la métropole dans les années 70, bercé d’illusions comme beaucoup de jeunes de la génération Bumidom, ces antillais, réunionnais ou guadeloupéens qui avaient cru dans les promesses du Gouvernement Debré. Croyant rejoindre une sorte d’Eldorado où la vie serait meilleure, ils n’ont pu que constater l’effondrement de leur idéal, lorsque débarqués, ils ont dû faire face à la solitude, le rejet et la misère, loin de chez eux. Si Jean-Claude Barny n’est pas tombé dans le banditisme à portée politique comme Loïc Léry, il s’est en tout cas retrouvé dans cette histoire qui résonne avec la sienne.
Avec Le Gang des Antillais, Jean-Claude Barny tenait un sujet en or mêlant petite histoire de la France, film de gangster et prise de parole engagée pour toute une génération venue des territoires d’outre-mer, abandonnée à son propre sort dans une métropole qui les aura fait venir, mais qui aura aussi vite fait de doucher leurs rêves et espoirs. Et par association d’idées entre le passé et le présent, Barny d’avoir également l’opportunité de mettre en exergue le sentiment de dizaines de milliers de gens vivant dans ces îles à la fois françaises et étrangères, parties intégrantes du pays et pourtant si souvent inconsidérées tant elles sont lointaines. Malheureusement, le cinéaste n’exploite que trop peu ce beau potentiel, noyé dans un film cumulant les maladresses, d’écriture, de mise en scène, artistiques ou dans la direction d’acteurs. D’un film qui aurait pu être passionnant avec davantage de maîtrise et de talent, Jean-Claude Barny tire un drame à cheval entre tellement de choses, qu’il peine au final à être quelque-chose.
Confus et laborieux avec sa construction elliptique mal maîtrisée, peinant à dominer son sujet et manquant autant de caractère que d’un angle fort dirigeant l’entreprise, Le Gang des Antillais est une déception d’autant plus triste, que l’on perçoit bien les nobles intentions de son auteur en filigrane d’un film qui entend afficher une certaine singularité si mal gérée, qu’elle ne lui rend au final pas service. Utilisant le polar comme un vecteur pour illustrer un drame de société avec l’envie de prendre de la hauteur sur l’épisode historique pour parler de quelque-chose de plus important, Jean-Claude Barny se perd et ne parvient jamais à cristalliser son propos autour d’un film passionnant, alors qu’il avait tout pour l’être.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux