[Note des spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Kursk
Père : Thomas Vinterberg
Date de naissance : 2018
Majorité : 07 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h57 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller
Livret de famille : Matthias Schoenaerts, Léa Seydoux, Colin Firth…
Signes particuliers : Un film trop paresseux pour convaincre.
LA TRAGÉDIE DU KURSK RACONTÉE AU CINÉMA
LA CRITIQUE DE KURSK
Synopsis : KURSK relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver.Il est loin le temps où Thomas Vinterberg brillait avec la rage du Dogme danois. Aujourd’hui, le réalisateur de Festen est sur courant alternatif, capable du bon (La Chasse, La Communauté) comme du pire (Loin de la Foule Déchaînée). Avec Kursk, on retrouve le metteur en scène là où on ne l’aurait pas forcément attendu il y a encore quelques années, dirigeant un thriller catastrophe basé sur l’histoire vraie de ce sous-marin russe victime d’une avarie au fond de la mer de Barents. À l’époque, en août 2000, l’affaire avait fait grand bruit dans les médias, notamment quant à la manière dont la Russie avait géré la situation. Encore aujourd’hui, plusieurs théories circulent, beaucoup contredisant la version officielle d’un Kremlin alors dirigé par un Poutine tout fraîchement élu. Explosion d’une vieille torpille chimiquement instable, test raté d’un nouveau type de missile, collision accidentelle avec un sous-marin américain, le mystère reste entier et la vérité est jalousement gardée par le Kremlin. Basé sur un livre d’investigation du journaliste Roger Moore, qui a élaboré un récit plausible de l’accident grandement basé sur la version officielle douteuse, Kursk embarque Matthias Schoenaerts dans les profondeurs du Nord, pendant que Léa Seydoux incarne son épouse dans l’attente.On espérait de Kursk un film aussi haletant qu’intelligent, exploitant à la fois l’aspect efficace du drame et les innombrables possibilités narratives qui se cachaient derrière lui. Venant d’un auteur souvent engagé comme Thomas Vinterberg, Kursk aurait surtout pu dépasser sa fonction de simple thriller reconstituant un drame humain, pour bousculer la thèse officielle et mettre en exergue les nombreuses questions encore en suspens 18 ans après la tragédie. Malheureusement, le scénario signé Robert Rodat (Il Faut Sauver le Soldat Ryan, The Patriot) ne s’aventure que trop rarement si loin et se contente d’un minimum qui ne rend pas justice au film, l’empêchant de prendre de la hauteur autant qu’il ne frustre un Vinterberg souvent abonné au rôle de faiseur illustratif.Pour éviter au film de sombrer dans l’ennui passée sa séquence d’explosion sous-marine redoutée qui fait grimper le spectaculaire à son paroxysme dès la première demi-heure, le scénario de Kursk imagine un récit multipliant les allers retours entre les survivants du submersible bloqué sous la mer et les proches des malheureux prisonniers qui luttent sur la terre ferme pour obtenir des informations sur ce qu’il se passe. Et l’entreprise d’esquisser de loin derrière le film catastrophe, un léger côté thriller politique sur les manœuvres de la Russie pour empêcher que le fin mot du drame ne soit connu, le Kursk renfermant plusieurs décennies de secrets militaires explosifs. Malheureusement, de l’aveu d’EuropaCorp qui produit le film, Kursk n’avait pas pour vocation d’être un thriller politique, mais se concentre uniquement sur l’opération de sauvetage. Fort dommage car c’est dans ce premier angle que résidait l’histoire la plus intéressante à raconter. Les rumeurs font état d’un remodelage de dernière minute du scénario afin de gommer cet aspect politisé s’attardant sur un Kremlin qui a tout fait pour laisser volontairement périr ses marins plutôt que de prendre le risque que fassent surface des informations top-secrètes. Sans être honteux dans le résultat qui parvient à retenir l’attention du spectateur, Kursk passe toutefois à côté de son sujet faute d’ambitions audacieuses et d’une réelle volonté de « remuer la merde » qui cache la vérité pour explorer le meilleur visage de cette histoire. Bilan, le film reste finalement bloqué en mode très mineur.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley