A l’occasion de la sortie de Dracula Untold de Gary Shore, sur les écrans à partir du 1er octobre prochain, nous avons pu nous entretenir avec Luke Evans (The Hobbit, Fast & Furious 6, Les Immortels) et Sarah Gadon (Enemy, Maps to the Star, Cosmopolis), de passage à Paris pour la promotion du film. Interview dans une bonne humeur palpable, avec deux stars adorables…
Bonjour…
Pour commencer Luke, comment vous vous êtes préparé pour le rôle, ne serait-ce que physiquement, car c’est un film exigeant ?
Luke Evans : J’ai passé environ 8 à 9 semaines à m’entraîner, notamment sept semaines avant le tournage, du côté de Belfast. Chaque jour, j’allais bosser avec les cascadeurs et le coordinateur des cascades. On passait plus d’une heure à apprendre et travailler les combats, puis on mangeait, ensuite gym avec mon coach etc… Et rebelote le lendemain, mémoire à zéro et on recommençait en en faisant de plus en plus. C’était comme un ballet quotidien…
Sarah Gadon : Moi, tout pareil, sept semaines, les combats tout ça… (éclats de rires)
Luke Evans : Ouais, c’est bizarre d’ailleurs, j’ai pas vu tes combats dans le film, ils ont tout coupé…
Sarah Gadon : Je sais ! C’est hyper frustrant. J’ai tellement travaillé ces combats… (fou rire général). Je crois que le problème, c’est que j’étais trop douée pour eux, en fait.
Luke Evans : Ça doit être ça, ils ont dû se dire « c’est quoi cette kick ass girl ? »
Luke Evans : Non mais après, ça s’est déplacé pendant tout le tournage. J’avais ma loge pour me reposer, me changer etc.. et une autre loge pour la gym et tout.
Sarah Gadon : Mais Luke a du coup développé ce talent incroyable pour faire des micro-siestes entre les prises. 5 minutes par-ci, 10 minutes par-là. On aurait dit une machine qu’on pouvait éteindre et rallumer.
Luke Evans : Mais je n’avais pas le choix ! Je devais trouver un peu de temps pour ça alors… D’ailleurs, si vous ne posez vite une autre question, je vais m’endormir devant vous ! (rires)En fait, c’est la méthode japonaise…
Luke Evans : Ah bon ? Ils dorment comme ça ?
Oui, ils font parfois des micro-siestes de quelques minutes la journée.
Luke Evans : Mais c’est ça, je dois avoir des origines japonaises. Je suis peut-être japonais, en fait. (rires)
Vous avez lu des livres ou regardé des films sur Dracula avant de commencer le tournage ?
Luke Evans : Oui, enfin non. J’ai lu des trucs mais par exemple, je n’ai pas lu le Dracula de Bram Stoker parce qu’on raconte une toute autre histoire, en fait. Le récit de notre film se passe avant les évènements du livre de Stoker. Mes références étaient plus des livres sur Vlad Tepes, l’époque où il vivait, comment il était etc… C’était une époque très trouble de l’histoire de l’Europe de l’Est. Le pays où il vivait était minuscule sur une carte du monde. Il y avait la Roumanie, la Bulgarie et au milieu, cette petite contrée. Et historiquement, il a résisté à l’invasion ottomane. Bon, pas comme on le raconte dans le film en devenant un vampire bien sûr, mais le contexte historique repose sur des faits réels. Et je me suis documenté sur ça, sur sa vie, sur sa jeunesse où il avait été « offert » à Mehmet II (sultan ottoman). Il en a ramené avec lui des techniques de torture etc.. Il s’en est même servi comme punition dans son propre pays par la suite…
Sarah Gadon : J’ai regardé beaucoup de films. Gary Shore est un grand fan de Steven Spielberg. Je crois que ça se voit un peu par moments dans le film. Donc, j’ai regardé pas mal de choses de Spielberg, notamment pour étudier la relation entre le personnage masculin et le personnage féminin. Gary voulait vraiment développer ça dans Dracula Untold. C’était important pour lui. Et j’ai regardé aussi pas mal de films de samouraïs. Parce qu’il y a un peu de ça aussi dans la sensibilité du film.
C’est justement l’une des choses intéressantes dans le film, il réécrit pas mal la vraie histoire de Vald Tepes. Le personnage est moins cruel que dans la réalité par exemple etc. Mais dans le même temps, beaucoup de choses sont basées sur ces véritables faits historiques…
Luke Evans : J’avais été assez clair avec Gary sur le fait que je ne voulais pas qu’on ignore le fait que Vlad Tepes, à un moment donné de sa vie, était un guerrier dur et brutal, assoiffé de sang. Il ne faut pas oublier son surnom de « l’empaleur ». Mais il y a aussi beaucoup d’autres parties dans sa vie. Il a régné sur une longue période et pendant un temps, dans un royaume en paix, sans invasion. Son peuple a eu une période où il vivait en paix. Mais tout ça a été fait assez intelligemment d’un point de vue historique. On aurait pu fictionnaliser tout le film mais pourquoi faire ça quand on vous avez un personnage historique aussi passionnant, sur lequel on a beaucoup d’informations intéressantes. Ce que j’aime dans l’histoire de Vlad Tepes, c’est de voir le type de personnage qu’il a été, le personnage sinistre qu’il est devenu… Il était souvent enfermé dans le donjon d’un monastère et il a dû faire face après avoir affronté la mort de l’amour de sa vie…
Sarah Gadon : Je pense que l’histoire a été un bon point de départ et d’appui pour créer cette histoire. On sait qu’il vient des ténèbres (élevé dans l’Empire Ottoman, loin des siens après avoir été donné en tribut au Sultan – ndlr), qu’il était capable de toute cette violence. Il a trouvé la lumière et la paix avec sa famille. Commencer le film à ce moment là, tout en connaissant son passé, lui donne un début très intéressant.
Luke Evans : C’est une histoire très humaine. Dans les émotions, dans les relations entre les personnages… Ce n’est pas juste un film de vampire. Le parcours d’un homme est vraiment au centre du récit. Toutes les choses pas très catholiques que Vlad Tepes fait, c’est avant tout par amour pour sa femme, son enfant, son peuple. Ça conditionne tout ce qu’il va faire.
Sarah Gadon : Oui, il va devenir vraiment badass après…
Luke Evans : Je suis très badass, alors déconnez pas avec moi hein ! (rires)
En fait, c’est vraiment « The Untold Story », ce que l’on ne sait pas forcément de l’histoire de Vlad Tepes… Ce qui est bien, c’est que le film dévoile une partie de l’histoire de Dracula que la plupart des films avant n’ont jamais vraiment abordé…
Luke Evans : Exactement. Coppola a peut-être été le premier a évoqué l’histoire derrière Dracula. Mais ce n’était que quelques minutes au début, une minuscule partie du film. Et les gens aiment bien les prequels. Ils aiment bien connaître les origines d’une histoire dont ils connaissent le présent. Comment tout ça est arrivé, pourquoi est-il devenu comme ça, pourquoi s’est-il transformé en une créature comme ça, pourquoi est-il si mauvais, l’était-il depuis toujours etc… Le film répond un peu à tout cela.
Sarah, vous avez essentiellement joué dans des productions plus indépendantes auparavant (dans la plupart des films récents de Cronenberg, dans Enemy de Jacques Villeneuve…). Dracula Untold a dû être une expérience intéressante pour vous ?
Sarah Gadon : Oui, c’est le premier gros film de studio auquel je prenais part. Ça a définitivement renforcer mon fantasme sur le rêve hollywoodien. Se balader sur les grands plateaux de cinéma, c’est à couper le souffle, c’est incroyable. Ça faisait un moment que j’avais envie d’un film racontant une histoire romantique. C’est comme ça que Gary Shore m’a présenté le film la première fois où l’on s’est rencontré. En dehors du côté action et aventure épique, il y a une base de romance classique. Ça m’a intrigué. D’habitude, les romances sont un peu sirupeuses. Mais le personnage de Vlad est tellement sombre, violent… Mais Luke est aussi capable de jouer aussi le côté romantique. J’ai su dès les essais qu’on allait créer quelque-chose de…
Luke Evans : Parce qu’on voulait que le public soit de notre côté, croit en notre relation et dans cette connexion qu’ont ces deux personnages. Même quand elle découvre qu’il boit du sang par addiction, elle reste à ses côtés, elle le protège, elle l’assiste. Parce qu’elle comprend pourquoi il a fait ce qu’il a fait. Sans cette dimension, ça n’aurait été qu’un gros film d’action.
Sarah Gadon : Ce que j’aime, c’est le large spectre qu’offre le fait de tourner dans des films. Je me sens vraiment chanceuse de vivre toutes ces expériences, de pouvoir travailler avec différents réalisateurs, dans différents films, dans différents pays etc… En tout cas, j’ai beaucoup appris de ce tournage.
Luke Evans : Tous les deux, je crois.
J’ai lu une interview de vous Sarah (dans Elle UK), où vous disiez que vous étiez un peu effrayée pendant le tournage ?
Sarah Gadon : Oui.. je ne sais pas en fait. Je pense que dès fois, on se trouve confronté à des challenges et… Il y a beaucoup d’effets spéciaux, on tournait dans beaucoup d’endroits différents, je devais courir dans une forêt au milieu de la nuit… Et il pleuvait, je traînais mon costume… Il y avait beaucoup d’intensité pendant le tournage, c’était physique. Et physiquement et émotionnellement, j’étais crevé à la fin de la journée.
Luke Evans : Une fois, tu étais couverte de bleus… J’avais jamais vu ça.
Sarah Gadon : Je ressemblais un peu à une banane abîmée ! (fou rire). Et puis Luke était flippant en plus ! Il fait peur dans le film !
Luke, pour vous, c’est une nouvelle incursion dans le cinéma de genre. Vous aviez déjà fait l’excellent No One Lives de Ruyhei Kitamura. Vous aimez le cinéma d’horreur et fantastique en général ?
Luke Evans : A vrai dire… Pas du tout. Je n’aime pas ça. J’ai une imagination trop débordante pour sortir d’un film juste après. Donc, je n’arrive pas voir ce genre de film…
Sarah Gadon : je suis pareille !
Luke Evans : Pour moi, No One Lives était une expérience hyper fun et drôle.
Et flippante un peu quand même !
Luke Evans : Vous aviez trouvé ça flippant ?
Vous, vous étiez flippant dedans !
Luke Evans : (rires) Pour moi, je l’avais vu comme une grosse comédie. C’est le truc le plus fun que j’ai fait dans ma vie. C’était hilarant, c’était de l’horreur pop corn. Du genre, « Bon, et si on me foutait encore un peu plus de sang dessus ? Allez, fous toi au milieu d’une pile de cadavres, tranche des gorges etc… » Franchement, c’était une grosse blague réalisée par un célèbre réalisateur japonais et voilà. C’était juste marrant. Mais je suis ravi de avoir fait flipper en tout cas, job accompli.
En tout cas, c’était fun à regarder.
Luke Evans : Exactement.
Quelle a été pour vous la meilleure scène à tourner sur Dracula Untold ?
Luke Evans : Difficile à dire… Il doit y en avoir 4 ou 5, je pense. Les scènes avec Charles Dance, déjà. Il a été sur le tournage pendant 3-4 jours et c’était une superbe expérience. Il était vraiment terrifiant en plus avec sa grande stature, les sons qu’il émettait, sa façon de se tenir, ses dents etc… Être face à lui et voir ce qu’il vous donne n tant que comédien, c’est un vrai cadeau. Ça a été parmi mes meilleurs moments sur le tournage.
Sarah Gadon : J’ai beaucoup de scènes en tête… La première qui me vient est la scène d’ouverture. Ça a été l’une des plus fun à tourner. Il y avait les costumes, tout ce monde, le château de Dracula… C’était génial.
Luke Evans : Je crois qu’il a fallu presque deux mois pour construire le plateau pour cette scène. Le résultat était incroyable.
Crédits photos : © Universal Pictures
DRACULA UNTOLD au cinéma le 1er octobre. Bande-annonce :
Merci à Sarah Gadon, Luke Evans, Universal Pictures, et notamment Florence et Sylvie pour cette interview.
BEAU GOSSSSSE LUKE MON ACTEUR PRÉFÉRÉ