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HARRY BROWN (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Harry Brown
Père : Daniel Barber
Livret de famille : Michael Caine (Harry Brown), Emily Mortimer (Frampton), Charlie Creed-Miles (Hickock), Liam Cunningham (Sid), Ben Drew (Noel), David Bradley (Leonard), Sean Harris (Stretch), Joseph Gilgun (Kenny)…
Date de naissance : 2011 / Nationalité : Angleterre
Taille/Poids : 1h43 – 7,3 millions $

Signes particuliers (+) : Un vigilante flick à l’ancienne, porté par un excellent Michael Caine.

Signes particuliers (-) : Daniel Barber emprunte malhonnêtement des chemins de traverse pour ne pas assumer le discours de son film et/ou pour esquiver le débat de fond.

 

UN VIEUX JUSTICIER DANS LA VILLE

Résumé : Le vieil Harry Brown vit dans un quartier londonien chaud où la criminalité est grandissante. Lorsque son meilleur ami, Léonard, est assassiné, Harry est sous le choc. Se retrouvant un soir à la sortie du pub, face à un junkie le menaçant avec un couteau, Harry ne va pas esquiver cette fois la confrontation comme il a appris à le faire…

Harry Brown, c’est le retour d’un certain cinéma à l’ancienne, tant esthétiquement que thématiquement. S’apparentant au vigilante flick, ce séduisant thriller renoue avec la grande tradition des Justicier dans la Ville avec Charles Bronson et autres, où la violence était montrée sans complaisance, de façon brutale et directe. L’originalité du produit tient essentiellement autour de la présence de Michael Caine, d’une part pour le plaisir de retrouver cet immense acteur légendaire mais également par le personnage qu’il campe. Loin du héros viril à la Bronson, Harry Brown est un vieux papy de 80 balais, esseulé, tentant de survivre comme il peut dans sa petite banlieue pauvre. Un léger aspect Ken Loachien semble sous-tendre ce Harry Brown. La banlieue difficile où vit le héros est une sorte de désolation citadine abandonnée à elle-même, où la délinquance foisonne, où les trafics ont pris le pas sur la sociabilité et où les habitants n’ont plus d’autre choix que de fermer les yeux sur tout ce qu’il se passe autour d’eux, tentant tant bien que mal d’éviter les ennuis.

Et c’est là que le bas blesse. Sous un discours ultra-réac, Harry Brown semble dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, sans oser le dire sous peine d’être taxé de nationaliste de droite extrême. Mais son défaut n’est pas de le faire mais la façon dont le cinéaste Daniel Barber s’y prend. Car son scénario se contente de discourir d’un sujet sensible de façon arrêtée, en esquivant, sans jamais ni évoquer ou ne serait-ce même qu’effleurer le contexte qui l’enveloppe et surtout le façonne. Ce discours sécuritaire sur la violence urbaine dans les citées s’en trouve dès lors faussé par une occultation des causes, des tenants et des aboutissants d’une telle situation. Presque valorisant ou défendant l’auto-défense face à la criminalité galopante, Harry Brown a cette malhonnêteté de ne pas vraiment assumer ce qu’il est, de ne pas savoir se situer clairement entre simple polar urbain efficace et film discourant sur la société violente d’aujourd’hui, tout en tenant un sous-texte fait de raccourcis évidents.

Si l’on occulte ces points résonnant avec le Gran Torino de Clint Eastwood, reste néanmoins un honnête thriller à l’ancienne, sombre et sauvage, sans manières et viril ou Michael Caine en ange de la vengeance, fait dans le old school intense et règle ses comptes de manière jouissive.

Bande-annonce :

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