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ET LES MISTRALS GAGNANTS d’Anne-Dauphine Julliand : la critique du film [Blu-ray]

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Carte d’identité :
Nom : Et les mistrals gagnants
Père : Anne-Dauphine Julliand
Date de naissance : 2017
Majorité : 02 novembre 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : France
Taille : 1h19 / Poids : NC
Genre
: Documentaire

Signes particuliers : Un joli documentaire sur un sujet grave abordé avec beaucoup de lumière.

« ÊTRE MALADE, ÇA N’EMPÊCHE PAS D’ÊTRE HEUREUX ! »

LA CRITIQUE D’ET LES MISTRALS GAGNANTS

Résumé : Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils vivent dans l’instant. Avec humour et surtout l’énergie optimiste de l’enfance, ils nous prennent par la main, nous entraînent dans leur monde et nous font partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves, leur maladie. Avec beaucoup de sérénité et d’amour ces cinq petits bouts d’Homme nous montrent le chemin du bonheur. Un film à hauteur d’enfant, sur la vie tout simplement. 

Des enfants, la maladie, un combat quotidien entre moments de joie et de tristesse. Le sujet de Et les Mistrals Gagnants est imparable, inattaquable. Comment critiquer un tel documentaire, sur un tel sujet, mettant en scène de tels bouts de chou injustement meurtris par des neuro-blastomes, des insuffisances rénales, des tumeurs et autres leucémies ? Ils s’appellent Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual, ils ont entre 7 et 12 ans, et au lieu de profiter de l’insouciance de leur âge, leur quotidien est rythmé par la douleur, l’hôpital, les soins. Mais pas seulement. « Quand on est malade, ça n’empêche pas d’être heureux. Je pense que rien n’empêche d’être heureux. » C’est un enfant de même pas 10 ans, atteint d’un cancer, qui clame cette phrase sonnant comme une magistrale leçon de vie venant du coeur. Imparable, inattaquable disait-on.

Pourtant, en mettant de côté toute considération émotionnelle, on pourrait. On pourrait refuser cette prise en otage jouant sur les sentiments pour accomplir sa proposition. On pourrait refuser ce flirt avec le pathos facile ou la place purement spectatorielle que nous réserve ce coup d’œil sur le quotidien d’enfants frappés par un destin tragique. Mais c’est justement parce que Anne-Dauphine Julliand ne fait rien de cela qu’Et les Mistrals Gagnants est si touchant. Pudique, délicat, juste, la plupart du temps à distance respectable pour éviter le voyeurisme malaisant, le documentaire préfère mettre en avant la vie plutôt que de coincer le spectateur dans les cordes d’un chantage affectif. Tour à tour drôle ou émouvant, Et les Mistrals Gagnants dégage davantage le lumineux dans la résilience de ces enfants courageux confrontés à la douleur, plutôt que l’horreur de leur combat.

Un sujet en or, de formidables protagonistes et une approche intelligente, Anne-Dauphine Julliand avait presque tout juste. Dommage que la puissance de son bel effort soit amoindrie par une écriture et une construction maladroite. Sans doute gênée par une inexpérience évidente (mère d’un enfant malade, Anne-Dauphine Julliand n’est pas réalisatrice de métier), par des difficultés à raconter une histoire et une relative incapacité à faire des choix de montage pertinents devant une matière précieuse et riche, la néo-documentariste n’a pas su assembler ses scènes de vie pour créer un tout homogène, et s’est un peu trop reposée sur son sujet imparable sans chercher une quelconque ambition cinématographique. Et Et les Mistrals Gagnants de manquer de fluidité, ce qui perturbe l’attachement tant à son beau message, qu’à ces gamins pourtant si attachants. Mais l’entreprise était noble et sa sincérité fait quand même mouche.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

 

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