Si l’on pense immédiatement au chanteur aux 110 millions de disques vendus dans le monde, Johnny Hallyday a aussi eu sa carrière cinématographique, avec quelques bas mais surtout quelques hauts. « L’idole des jeunes » avait fait des débuts très précoces devant les caméras, même si ce n’était alors qu’une petite expérience anecdotique, puisqu’il n’était qu’un enfant figurant dans le classique de Clouzot, Les Diaboliques (1954). Johnny avait à peine 11 ans. Bien plus tard, une fois devenu une superstar parmi les plus célèbres de France et d’ailleurs, Johnny ne lâchera pas le cinéma, art qui l’aura toujours fasciné parallèlement à la chanson. On verra le rockeur dans de nombreux longs-métrages, sous la direction de metteurs en scène aussi divers et variés que Godard, Johnnie To, Claude Lelouch ou Costa-Gavras, en passant par Patrice Leconte ou Leatitia Masson. Johnny était un monstre de la variété, mais c’était aussi un amoureux du septième art. Un artiste complet en somme.
Véritable bête de scène, Johnny était également une sacrée gueule de cinoche. Il avait su surprendre en tournant dans le Détective de Jean-Luc Godard, il avait étonné avec sa coiffure blond platine dans la série B de science-fiction Terminus, il avait ému dans le Love Me de Laetitia Masson, il avait fait rire dans l’excellente comédie Jean-Philippe, aux côtés de son éternel fan Fabrice Luchini. Il avait aussi vampirisé l’écran avec sa carcasse mélancolique dans le Vengeance de Johnnie To, autant qu’il avait régalé face à Rochefort dans L’Homme du Train de Leconte. En 2017, on l’avait vu dans deux films, deux rôles délicieusement comiques, d’abord une apparition dans le Rock n’ Roll de Guillaume Canet, puis dans l’une des histoires du Chacun sa Vie de Lelouch, piètre film choral mais qui valait le détour uniquement pour son segment dans lequel il était irrésistible. Johnny s’en est allé, emporté par un cancer, dans la nuit du 05 au 06 décembre. Adieu Johnny, adieu l’artiste, adieu l’acteur.