Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Lights Out
Père : David F. Sandberg
Date de naissance : 2016
Majorité : 24 août 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h21 / Poids : 5 M$
Genre : Horreur-épouvante
Livret de famille : Teresa Palmer, Maria Bello, Alicia Vela-Bailey…
Signes particuliers : Le court-métrage était génial, le long-métrage est un bon film d’épouvante.
L’ÉTERNELLE PEUR DU NOIR
LA CRITIQUE DE DANS LE NOIR
Résumé : Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir. Mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines. Désormais, c’est au tour de son petit frère Martin d’être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison. Car une créature terrifiante, mystérieusement liée à leur mère Sophie, rôde de nouveau dans la maison familiale. Cherchant à découvrir la vérité, Rebecca comprend que le danger est imminent… Surtout dans le noir.
Quand un petit court-métrage génial se met à voir grand. Les amateurs de cinéma de genre n’auront sans doute jamais oublié Lights Out, ce modeste effort bien malin et méga-effrayant qui avait créé un buzz retentissant sur le net en 2014 avec plus de 20 millions de vues. Une femme seule dans son appartement, une ombre qui apparaissait seulement dans l’obscurité, et un sacré moment de trouille étiré sur un peu plus de deux minutes mémorables. Deux ans plus tard, son auteur David F. Sandberg, rapidement recruté par la machine hollywoodienne (il sera d’ailleurs le futur réal de Annabelle 2), livre la version longue de sa pépite d’anthologie. Dans le noir s’apprête ainsi à terroriser les salles de cinéma cet été, dans la foulée duConjuring 2 de James Wan, d’ailleurs producteur du film. Mais avant toute chose, petite mise en garde contre les imbroglios possibles. Premièrement, ne pas confondre David F. Sandberg et David Sandberg tout court (le bonhomme derrière l’excellent moyen-métrage Kung Fury). Deuxièmement, ne pas confondre son Dans le Noir avec In the Dark, autre film d’épouvante attendu en septembre prochain, mais signé Fede Alvarez (le remake d’Evil Dead).
Ce n’est pas une nouveauté mais on aime se faire peur au cinéma (et dans la vie en général d’ailleurs) pour le plaisir que procurent les montées d’adrénaline nées des sensations fortes. C’est ce qui explique l’éternel succès du cinéma d’épouvante d’hier et d’aujourd’hui. Et quoi de plus effrayant que les ombres qui se dessinent dans l’obscurité, l’une des rares terreurs enfantines qui fonctionne toujours aussi bien à l’âge adulte. C’était de ce postulat ô combien simple qu’était parti David F. Sandberg pour élaborer son terrifiant Lights Out, must à la fois épuré et terriblement efficace. La bonne nouvelle, c’est que Sandberg ne s’est pas pris les pieds dans le tapis au moment d’étirer son court pour en faire un long. On en a connu des courts-métrages ultra-sympathiques qui sombraient lors de leur adaptation en format long. Pas Lights Out. Et même si le bijou de terreur qu’il était sur deux minutes ne devient qu’un bon film de genre une fois rallongé, son potentiel angoissant ne disparaît pas en fumée. Rien que pour ça, David F. Sandberg peut être fier d’avoir réussi son pari, malgré les contraintes.
Redoutable dans l’angoisse grâce au talent de son auteur pour orchestrer des séquences d’épouvante ultra-immersives et jouant habilement avec l’ombre et la lumière, l’espace et le cadre, la peur la plus totale et le soulagement qui peut en découler quand rien ne se passe, Dans le noir parvient à faire oublier la faiblesse de sa trame narrative artificiellement rajoutée pour lui faire tenir sur la distance sur l’étendue d’un long-métrage. Une trame sans grande originalité, voire même un brin décevante à cause de sa redite clichesque, mais qui s’efface instantanément devant les moments de bravoure offerts par cette série B globalement réussie et remplissant allègrement ce qu’on en attendait, à défaut de s’imposer comme un excellent film à la hauteur d’un Conjuring.
Quand il suit les traces de son scénario, Dans le noir prends les oripeaux d’un film de genre assez archétypal du cinéma d’épouvante actuel, avec un énième histoire de fantôme aux os qui craquent et aux longs cheveux sales. Mais dès qu’il quitte la banalité de son récit trop explicatif pour plonger dans ses séquences frissonnantes, le film d’Adam F. Sandberg décolle au-dessus de la mêlée et propose un joli lot de séquences absolument terrifiantes et redoutablement efficaces. Tension à couper le souffle, angoisse paniquante, charme old school et sursauts foutrement bien pensés, sont au programme de ce festival de jump-scare qui fonctionnent tous mieux les uns que les autres, dans un effort éprouvant et adoubé par l’état de crispation intense dans lequel il met le spectateur. Dans le noir est au final un film à deux visages, d’un côté narrativement lardés de poncifs recycleurs dont on se serait bien passé et qui traduisent les obligations formulées auprès de son auteur, de l’autre, sensationnellement flippant et remarquablement mis en scène. Un bon roller-coaster dont on ressort essoré, avec le sentiment qu’il valait vraiment le détour, essentiellement pour ses embardées horrifiques capables du meilleur.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
POUR (RE)VOIR LE COURT-MÉTRAGE LIGHTS OUT :
J’ai passé un bon moment en regardant ce film : jeux d’ombres et de lumières vraiment bien faits, ambiance angoissante garantie, jeu d’acteurs pas mal… Malgré tout, il reste quelques détails un peu décevants comme en effet le cliché de la femme aux longs cheveux sales issu des légendes urbaines japonaises, quelques effet pas terribles du style les lumières de la bagnole et le mec qui retombe au sol ; ou encore la trame pas passionnante avec le boyfriend qui ne se pose pas trop de questions.
Bien analysé !
A voir : on sursaute et on frémit, cet objectif est atteint 😉