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VOUS N’AUREZ PAS MA HAINE de Kilian Riedhof : la critique du film

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Nom : Vous n’aurez pas ma haine
Père : Kilian Riedhof
Date de naissance : 2022
Majorité : 02 novembre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Pierre DeladonchampsZoé IorioCamélia Jordana

Signes particuliers : Un sujet fort sous et mal exploité.

Synopsis : Comment surmonter une tragédie sans sombrer dans la haine et le désespoir ? L’histoire vraie d’Antoine Leiris, qui a perdu Hélène, sa femme bien-aimée, pendant les attentats du Bataclan à Paris, nous montre une voie possible : à la haine des terroristes, Antoine oppose l’amour qu’il porte à son jeune fils et à sa femme disparue.

 

VOUS N’AUREZ PAS UN BON FILM

NOTRE AVIS SUR VOUS N’AUREZ PAS MA HAINE

Et de trois. Après le Revoir Paris d’Alice Winocour puis le Novembre de Cédric Jimenez, les attentats parisiens du 13 novembre 2015 se retrouvent de nouveau au cinéma pour la troisième fois en l’espace de quelques semaines. Cette fois-ci, c’est l’histoire vraie d’Antoine Leiris qui est portée à l’écran. Pour rappel, Antoine Leiris était un jeune journaliste dont l’épouse fut l’une des 89 victimes du Bataclan ce funeste soir de novembre. Trois jours après, il publie sur Facebook un message poignant intitulé Vous n’aurez pas la haine, dans lequel il s’adresse aux terroristes. Son message avant tout personnel, deviendra viral et fera le tour du monde. Ce texte court donnera lieu à un roman dans lequel Leiris relatera son quotidien désormais à deux avec son enfant en bas âge. « Une vie à trois qu’il faut poursuivre à deux » explique t-il en note d’intention. Le livre deviendra ensuite un documentaire, puis une pièce de théâtre, et enfin un long-métrage aujourd’hui, incarné par Pierre Deladonchamps et réalisé par Kilian Riedhof.
Vous n’aurez pas la haine, ou quand un sujet est bien plus fort que le film qu’il a inspiré. C’est tout le problème avec ce genre d’adaptation. Impossible d’en critiquer la démarche, pas plus que le sujet ou le propos. Tout cela est trop grave, trop sérieux, trop important, trop inattaquable. Néanmoins, est-ce un soupçon de peur devant le péril de l’entreprise et l’obligation de dignité envers elle ou la volonté d’être très en retrait, très pudique, très respectueux devant le drame personnel, mais toujours est-il que le film de Kilian Riedhof ploie complètement devant l’écrasant matériau original qui l’a fait naître. D’un bout à l’autre, on sent le texte d’Antoine Leiris, on sent la douleur de ce mari soudainement veuf et père esseulé, on sent les difficultés engendrées, on sent l’injustice du drame. Mais Riedhof s’y soumet sagement, sans parvenir à porter son long-métrage au-delà de la simple illustration terne. Bilan, un sujet bouleversant dans un écrin bien trop petit pour lui donner l’ampleur qu’il aurait méritée. Le résultat a un quelque chose de trop simple, de trop plat, de trop anonyme et de trop impersonnel. Niché sous une simplification à l’extrême et filmé sans âme, Vous n’aurez pas ma haine tombe dans l’anecdotique. Un comble pour une adaptation d’un sujet qui était tout le contraire.

 

 

Par Nicolas Rieux

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