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UNE INTIME CONVICTION d’Antoine Raimbault : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Une intime conviction
Père : Antoine Raimbault
Date de naissance : 2017
Majorité : 06 février 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Film judiciaire

Livret de famille : Marina Foïs, Olivier Gourmet, Laurent Lucas…

Signes particuliers : Un premier film très bien tenu qui relance le thriller judiciaire en France.

L’AFFAIRE VIGUIER AU CINÉMA

LA CRITIQUE DE UNE INTIME CONVICTION

Synopsis : Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son second procès, en appel. Ensemble, ils vont mener un combat acharné contre l’injustice. Mais alors que l’étau se resserre autour de celui que tous accusent, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession. 

Février 2000, les rubriques faits divers se font écho de la disparition de Suzanne Viguier, une mère de famille de 38 ans vivant avec son époux et leurs trois enfants du côté de Toulouse. Neuf ans plus tard, la France se passionne pour le procès du mari, Jacques Viguier, suspect numéro un qui n’a eu de cesse de clamer son innocence. Un an après un verdict qui a prononcé un acquittement, retour au tribunal pour un second procès en appel. Là encore, les médias suivront le déroulé avec intérêt, d’autant que d’énormes zones d’ombre entourent l’affaire et que Jacques Viguier est finalement accusé sans la moindre preuve établie. C’est sur ce second procès qu’est basé Une Intime Conviction d’Antoine Raimbault, thriller judiciaire inspiré des faits réels mais contenant une part de fiction. Marina Foïs y incarne une amie de la famille (personnage inventé) intimement convaincue de l’innocence du mari et Olivier Gourmet prête ses traits au célèbre avocat Eric Dupont-Moretti, qui avait alors accepté de défendre Jacques Viguier.On ne fait plus beaucoup de thrillers judiciaires en France, comme si le genre était perçu comme passé de mode. Avec Une Intime Conviction, son premier long-métrage après plusieurs courts, Antoine Raimbault le remet à l’honneur avec un film qui ne fait quasiment aucune fausse note majeure dans son déroulé. Le cinéaste réussit à se mettre à parfaite distance entre portrait, choix personnels et objectivité, et signe une chronique haletante que l’on suit passionnément comme happé par une enquête policière. Appliqué et évitant le piège des excès spectaculaires pour se concentrer sur le cœur d’une affaire complexe, Raimbault maîtrise son sujet et parvient à en illustrer toute la problématique fondamentale à savoir l’absurdité d’un procès sans preuves assujetti à un doute qui plane. Car au-dessus de chaque plan, scène ou dialogue, vole une « intime conviction ». Comprenez par là, une supposition forte mais… sans certitudes établies.Outre une facture très propre portant avec intensité à l’écran un scénario bien ficelé trouvant un juste équilibre entre la chronique judiciaire et la psychologie de ses personnages, c’est l’interprétation générale des comédiens qui achève de convaincre. A l’image de son personnage, Marina Foïs met beaucoup de conviction justement pour incarner cette vague amie de la famille obsessionnellement impliquée dans le procès pendant que Laurent Lucas prête son physique trouble au mutique Jacques Viguier et qu’Olivier Gourmet apporte toute son expérience volubile à l’avocat Eric Dupont-Moretti. Sans être un grand film, Une Intime Conviction est un bel effort, minutieux, consciencieux empruntant au documentaire son réalisme pour le conjuguer aux ressorts du thriller à suspens.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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