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SONS OF PHILADELPHIA de Jérémie Guez : la critique du film

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Carte d’identité :

Nom : The Sound of Philadelphia 
Père : Jérémie Guez
Date de naissance : 2020
Majorité : 26 mai 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France, USA
Taille : 1h45 / Poids : Budget NC
Genre : Polar, Drame

Livret de Famille : Matthias Schoenaerts, Joel Kinnaman, Maika Monroe…

Signes particuliers : Honnête à défaut d’être très original.

 

 

UN POLAR TRÈS RÉFÉRENCÉ

NOTRE AVIS SUR SONS OF PHILADELPHIA

Synopsis : Philadelphie. Il y a trente ans, la famille de Michael a recueilli Peter à la mort de son père, dans des circonstances opaques. Aujourd’hui, Peter et Michael sont deux petits malfrats aux tempéraments opposés. L’un est aussi violent et exubérant que l’autre est taciturne. Quand Michael est désigné comme « gênant » par la mafia italienne », le passé trouble de la famille ressurgit…

Révélé par l’honnête Bluebird sorti (en VOD) en juin dernier, le français Jérémie Guez passe déjà la seconde avec en prime un casting international pour Sons of Philadelphia, polar franco-américain porté par le belge Matthias Schoenaerts, entouré de Joel Kinamman et Maika Monroe. Le film nous embarque dans le Philadelphie de bas-fonds où règne la pègre locale et suit en creux des liens familiaux troubles sur fond de guerre inter-mafias et de passifs personnels compliqués.

Avec ce second long-métrage, Jérémie Guez confirme qu’il en a beaucoup sous le pied en matière de cinéma, qu’il a parfaitement digéré les inspirations qui ont construit sa cinéphilie et qu’il est aujourd’hui capable, malgré son jeune âge, de proposer un cinéma mature, fortement marqué par l’héritage d’un ancien temps où le drame et le polar faisait plus que bon ménage. On sent de toute évidence chez Guez un profond amour pour les polars des années 70 voire 80. Non pas que le cinéaste étale ses références ou joue la carte « nostalgisante » du old school tel qu’on nous le sert à toutes les sauces depuis quelques années, mais parce que ses œuvres sont habitées par une poignante mélancolie intrinsèque, par un nihiliste rugueux, par une authenticité très sombre où les sentiments sont au moins, sinon plus, importants que l’action elle-même. De l’action, il y en a d’ailleurs très peu dans Sons of Philadelphia, adaptation d’un roman de Pete Dexter (Brotherly Love). Souvent lancinant, tenue par une sensation d’oppression étouffée, le film fonctionne comme une cocotte-minute. A chaque minute, on sent que rien ne peut se terminer dans la grâce du beau, que la chute ne sera rien à côté de l’atterrissage comme le dirait le Kassovitz de La Haine. Il plane en permanence au-dessus des images, comme un terrible désespoir qui frappe tout le monde. A commencer par Peter (Matthias Schoenaerts), malfrat taciturne que l’on sent usé par ce milieu dont il se serait finalement bien passé mais qu’il a reçu en héritage au terme d’un douloureux cheminement fait de drames et de violence. Pas mieux du côté de son cousin, Michael, l’impulsif qui s’est retrouvé à la tête de la mafia irlandaise de Philadelphie et dont la soif de pouvoir trahit un besoin de reconnaissance et une volonté d’être à la hauteur de son héritage à lui. Autour d’eux, un ami qui doit du fric, une jeune femme paumée…

A défaut d’être très original sur la forme ou sur le fond, Sons of Philadelphia compense merveilleusement par sa solidité constante. Il se dégage une certaine puissance émotionnelle et explosive de ce polar crépusculaire. Jérémie Guez a su illustrer ce qu’il y avait de meilleur dans l’histoire qu’il raconte, la force des liens d’amour et de haine qui motivent ces deux cousins que tout oppose et surtout le sentiment d’inextricabilité qui les tient par la gorge.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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