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MOTHER LAND d’Alexandre Aja : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Never Let Go
Père : Alexandre Aja
Date de naissance : 25 septembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Horreur

Livret de Famille : Halle Berry, Anthony B. Jenkins, Percy Daggs IV

Signes particuliers : Pas un grand Alexandre Aja malheureusement.

Synopsis : Il était une fois une mère et ses deux fils. Ils étaient en sécurité tant qu’ils restaient reliés à leur maison…

 

LE RETOUR DU FILS PRODIGUE ?

NOTRE AVIS SUR MOTHER LAND

Ça commence à faire un bout de temps qu’Alexandre Aja ne nous a plus vraiment épaté avec un film à la hauteur du talent qu’on lui a jadis entrevu. Son dernier Oxygène distribué sur Netflix était mineur, juste avant Crawl avec ses crocos carnassiers avait tout du nanar de luxe, en 2015 La Neuvième Vie de Louis Drax était un exercice en demi-teinte et n’avait pas même connu les honneurs d’une sortie en salles… Il faut remonter dix ans en arrière pour trouver trace d’un film réussi avec son mésestimé Horns. Avec Mother Land, le cinéaste reprenait en mains une production américaine initialement prévue pour un autre. Emmené par Halle Berry, ce thriller horrifico-psychologique aux allures de huis clos à ciel ouvert en forêt nous piège dans le cauchemar d’une famille isolée dans les bois, cherchant à survivre dans un « nouveau monde » où un mystérieux Mal rôde. Mais à mesure que leur survie devient de plus en plus difficile, le doute s’installe. Ce fameux Mal tant redouté par la mère existe t-il vraiment ? L’un de ses jumeaux commence à se poser des questions, mettant en péril une existence jusqu’alors régulée par des règles très strictes.

Même s’il n’est pas avare en épouvante graphique, c’est surtout un thriller paranoïaque que déploie Alexandre Aja avec ce film d’horreur entretenant volontairement le mystère autour ce qu’il raconte. Depuis toujours, les jumeaux Samuel et Nolan ont suivi scrupuleusement les règles édictées par leur mère pour survivre au « Mal » qui règne au fond des bois dans lesquels ils ont trouvé refuge. Mais ce Mal, qu’elle seule peut voir, est-il dans sa tête ou est-il réel ? Le monde que l’on connaît a t-il réellement sombré ? Qu’est-ce qu’il y a au-delà de la forêt ? Ces questions on se les pose très vite et dieu merci, les personnages aussi, Aja ne cherchant pas à jouer de ce mystère-ci trop souvent. Mother Land tente de se montrer astucieux pour déjouer les attentes que l’on pourrait avoir. On pense avoir compris l’idée dès le début et ainsi avoir grillé trop tôt un projet lorgnant du côté d’un Shyamalan éventé, mais c’est sans compter sur la roublardise du cinéaste qui s’efforce de nous perdre dans un labyrinthe de mystères et de pistes sur fond de théologie entre présence prépondérante du thème de la foi et relecture du mythe biblique d’Abel et Caïn. Sauf qu’au final, Mother Land boitille sans jamais réussir à galoper. Alexandre Aja finit par se paumer lui-même dans ses indécisions et son envie de « laisser le choix au spectateur ». Un coup qui paraît à rebours bien commode voire un peu paresseux.

Si l’on admet qu’Aja a toujours du cinéma sous sa botte et que son film peut se montrer inspiré par moments dans sa mise en scène, Mother Land souffre d’une histoire qui peine à captiver, qui tourne beaucoup en rond sur elle-même, et qui nous laisse en plan avec plus de frustration que de contentement. À la fois semi-réussi et semi-raté, Mother Land ne parvient surtout jamais à vraiment crédibiliser son univers fantastique et passe à côté de son potentiel. Un peu à la manière de ces productions Netflix souvent alléchantes, souvent inabouties et décevantes.

 

 

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