Nom : The Exorcist : Believer
Père : David Gordon Green
Date de naissance : 11 octobre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h52 / Poids : 30 M$
Genre : Horreur
Livret de Famille : Leslie Odom Jr., Ellen Burstyn, Ann Dowd…
Signes particuliers : Quel piteux hommage pour les 50 ans de l’original…
Synopsis : Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d’un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé… Dès lors, d’étranges événements s’enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes: Chris MacNeil.
LE DÉMON DE LA NULLITÉ
NOTRE AVIS SUR L’EXORCISTE : DEVOTION
Quelle bien mauvaise manière de rendre hommage à l’immense William Friedkin, récemment disparu. A peine entré, le pauvre doit déjà se retourner dans sa tombe toute neuve. 50 ans après la sortie de son chef-d’œuvre de l’épouvante, la saga L’Exorciste s’enrichit d’un sixième opus produit par Blumhouse et réalisé par un David Gordon Green qui, après avoir saccagé le mythe Halloween, défonce maintenant celui de L’Exorciste. Des années après les événements du premier film de 1973 (auquel il se rattache directement en oubliant volontairement tout ce qui a été fait depuis), deux familles se retrouvent confrontés au Mal quand leurs filles respectives sont possédées par le Diable.
Après trente minutes d’ennui soporifique digne d’une overdose de somnifères discount,
L’Exorciste – Dévotion se décide enfin à justifier sa qualification de film d’épouvante quand deux gamines décident de s’adonner à un p’tit coup de spiritisme pour parler à la mère disparue de l’une d’elle. Sérieusement les jeunes, le cinéma ne vous a donc jamais appris que les séances de spiritisme finissent généralement fort mal pour les ados fragiles ? Vous pouviez pas juste tirer deux lattes d’une Malboro au fond de la cour de récré au lieu de casser les burnes ? Disons poliment qu’on en a plein le séant de ce coup de scénario utilisé sans arrêt depuis des lustres (le récent
La Main ne date que de cet été). On pourrait trouver autre chose la prochaine fois ? Bref. Donc au bout de trente longues et pénibles minutes,
L’Exorciste – Dévotion s’arrime enfin au genre… pour mieux le lester d’une énième purge. Sauf qu’il y a purge et purge. Il y a celles du genre
La Nonne 2 qui brillent tant par leur nullité formatée que par leur inutilité et il y a celles du genre
L’Exorciste – Dévotion dont on peine à croire qu’elles sont réelles et non le fruit d’un mauvais trip sous ecsta. Outre l’effarant inintérêt qui conduit le projet et le fait chalouper dans un océan de vacuité tragique, outre l’ennui profond qui accompagne ce drame horrifique sous Lexomil dont le scénario ultra-light tient juste sur le recto d’une feuille de PQ,
Dévotion est aussi et surtout d’une pauvreté ahurissante. Pauvreté narrative (le film ne raconte rien et s’adosse sur un script plus basique qu’un t-shirt uni de chez Kiabi), pauvreté dans la mise en scène qui ne propose strictement rien (David Gordon Green a un peu plus de talent que ça quand même), pauvreté dans l’imaginaire horrifique qui ne fait que recycler des images vues 72.000 fois…
Profondément idiot, lisse et banal, L’Exorciste – Dévotion a autant de magnétisme et de personnalité qu’une vieille tringle à rideau en plastoc. Le film de David Gordon Green n’a rien d’une pièce de terreur commémorative destinée à tétaniser les spectateurs mais tout du téléfilm miteux produit à l’arrache juste histoire d’avoir un truc à proposer pour célébrer un anniversaire. Les 50 ans du classique de Friedkin (évoqué via la présence d’Ellen Burstyn et un caméo de Linda Blair) méritaient bien mieux que cet insipide spectacle mortellement chiant.
Par Nicolas Rieux