Nom : The Shrouds
Père : David Cronenberg
Date de naissance : 30 avril 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Canada, France
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame, Science-fiction
Livret de famille : Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce…
Signes particuliers : Un tunnel d’ennui.
Synopsis : Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme, sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables.
LE CRASH DE CRONENBERG
NOTRE AVIS SUR LES LINCEULS

Dix bonnes minutes et puis le trou noir. Le très très très long trou noir. Pourtant tout commençait plutôt bien quand Cronenberg plantait son univers macabro-malaisant. Des corps en putréfaction, des chairs meurtries, une technologie qui brouille les frontières de la vie et de la mort en défiant la morale existentielle et les tabous culturels. On se positionne à la lisière du thriller horrifique et du drame philosophico-anthropologique questionnant notre rapport au sacré du corps mort. L’idée imaginée par Cronenberg est fascinante et porteuse de tous les possibles en terme d’histoire, de réflexions et de thématiques. Sauf que cette introduction génialement dérangeante et envoûtante ne survivra pas à la chienlit assommante qui la suit. David Cronenberg tenait une excellente piste mais ne savait manifestement pas quoi en foutre à échelle d’un film entier. La suite, ce sera deux heures qui en paraissent quatre, entre tunnels de dialogues interminables, scènes étirées jusqu’à la quintessence de l’ennui, inlassables répétitions et lenteur éteignant toute attractivité et/ou fascination. Dire qu’on s’emmerde serait un euphémisme, Les Linceuls faisant à peu près le même effet que cinq heures passées dans la salle d’attente des urgences d’un hôpital. Verbeux comme pas possible, récit tarabiscoté comme jamais, Les Linceuls tourne en rond et à vide, sans jamais captiver ou intéresser. Cronenberg passe complètement à côté de son histoire et signe un film apathique, certes fort bien interprété par le duo Cassel/Kruger, mais d’une pénibilité XXL, plus particulièrement dans son enquête laborieuse et sacrément confuse. Quelle plaie ! Et finalement de se demander si aujourd’hui, les meilleurs Cronenberg ne seraient pas ceux réalisés par ses héritiers spirituels comme Julia Ducorneau ou Coralie Fargeat avec The Substance, plus que les siens ?
Par Nicolas Rieux