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LES LINCEULS de David Cronenberg : la critique du film

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Spectateurs

Nom : The Shrouds
Père : David Cronenberg
Date de naissance : 30 avril 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Canada, France
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame, Science-fiction

Livret de famille : Vincent CasselDiane KrugerGuy Pearce

Signes particuliers : Un tunnel d’ennui.

Synopsis : Karsh, 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leurs linceuls. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme, sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables.

 

LE CRASH DE CRONENBERG

NOTRE AVIS SUR LES LINCEULS

Comme quelques autres de son époque et de son acabit qui ont affiché pendant longtemps un cinéma fort et très marqué, David Cronenberg semble être passé de mode, comme s’il n’avait plus grand-chose à dire et avait le tour de son art. Cela fait longtemps que le père de La Mouche, Videodrome ou du Festin Nu n’a plus pondu une œuvre à la réelle valeur indéniable. Certains diront depuis (le super chiant) Cosmopolis, d’autres remonteront plus volontiers jusqu’aux Promesses de l’ombre en 2007, lequel s’écartait pourtant de son style passé. Et ce n’est pas son dernier Les Crimes du Futur qui allait affirmer le contraire. Présenté à Cannes il y a deux ans, le film porté par Viggo Mortensen et Léa Seydoux était déjà d’une rare faiblesse. Cannes, l’illustre réalisateur y était de retour l’an passé avec Les Linceuls, un nouveau long-métrage qui réussit l’exploit de faire pire que les précédents. Emmené par Vincent Cassel et Diane Kruger, le film explore les thématiques de la mort et du deuil à travers l’histoire d’un riche homme d’affaire à la tête de GraveTech, une société gérant des cimetières luxueusement hi-tech aussi révolutionnaires que controversés, dans lesquels il est possible de voir directement nos chers disparus dans leurs tombes pour mieux rester connecter à eux. Une idée née de l’incapacité de Karsh (Vincent Cassel) à faire le deuil de son épouse décédée d’un cancer. Quand plusieurs tombes d’un de ses cimetières sont violemment vandalisées, Karsh se lance dans une quête/enquête pour découvrir les coupables.

Dix bonnes minutes et puis le trou noir. Le très très très long trou noir. Pourtant tout commençait plutôt bien quand Cronenberg plantait son univers macabro-malaisant. Des corps en putréfaction, des chairs meurtries, une technologie qui brouille les frontières de la vie et de la mort en défiant la morale existentielle et les tabous culturels. On se positionne à la lisière du thriller horrifique et du drame philosophico-anthropologique questionnant notre rapport au sacré du corps mort. L’idée imaginée par Cronenberg est fascinante et porteuse de tous les possibles en terme d’histoire, de réflexions et de thématiques. Sauf que cette introduction génialement dérangeante et envoûtante ne survivra pas à la chienlit assommante qui la suit. David Cronenberg tenait une excellente piste mais ne savait manifestement pas quoi en foutre à échelle d’un film entier. La suite, ce sera deux heures qui en paraissent quatre, entre tunnels de dialogues interminables, scènes étirées jusqu’à la quintessence de l’ennui, inlassables répétitions et lenteur éteignant toute attractivité et/ou fascination. Dire qu’on s’emmerde serait un euphémisme, Les Linceuls faisant à peu près le même effet que cinq heures passées dans la salle d’attente des urgences d’un hôpital. Verbeux comme pas possible, récit tarabiscoté comme jamais, Les Linceuls tourne en rond et à vide, sans jamais captiver ou intéresser. Cronenberg passe complètement à côté de son histoire et signe un film apathique, certes fort bien interprété par le duo Cassel/Kruger, mais d’une pénibilité XXL, plus particulièrement dans son enquête laborieuse et sacrément confuse. Quelle plaie ! Et finalement de se demander si aujourd’hui, les meilleurs Cronenberg ne seraient pas ceux réalisés par ses héritiers spirituels comme Julia Ducorneau ou Coralie Fargeat avec The Substance, plus que les siens ?

Par Nicolas Rieux

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