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LES BONNES INTENTIONS de Gilles Legrand : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Les Bonnes Intentions
Père : Gilles Legrand
Date de naissance : 2017
Majorité : 21 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Agnès Jaoui, Alban Ivanov, Tim Seyfi…

Signes particuliers : Un film qui dénonce les clichés en faisant des clichés.

AGNÈS JAOUI FAIT DANS L’HUMANITAIRE

LA CRITIQUE DE LES BONNES INTENTIONS

Synopsis : Une quinquagénaire surinvestie dans l’humanitaire est mise en concurrence dans le centre social où elle travaille. Elle va alors embarquer ses élèves en cours d’alphabétisation, avec l’aide d’un moniteur passablement foireux, sur le hasardeux chemin du code de la route.

Réalisateur de Malabar Princess, Tu seras mon fils ou L’odeur de la Mandarine, Gilles Legrand s’attaque à la bourgeoisie qui essaie de se donner bonne conscience en s’engageant dans des causes humanitaires. Le cinéaste en profite pour s’exprimer sur le triste sort des immigrés en France, sur le racisme, les préjugés, le devoir de solidarité, voire la lutte des classes. Emmené par Agnès Jaoui, Les Bonnes Intentions est une comédie sociale qui s’essaie à l’ironie pour déployer son propos. Un exercice délicat dans lequel Gilles Legrand s’étale de tout son long.

Horrible. De Bonnes Intentions, Gilles Legrand en avait sûrement au départ, mais le cinéaste passe complètement à côté de son sujet et se risque même involontairement à flirter avec une limite moralement douteuse, sombrant exactement dans ce qu’il entend dénoncer. À vouloir se moquer des clichés sur les étrangers et les immigrés, Les Bonnes Intentions passe son temps à en créer de nouveaux, voire à exploiter cyniquement ceux qu’il évoque, le tout avec un mauvais goût coupable rendant l’entreprise pas loin d’être infréquentable. Dommage parce que quand il veut (soit une microscopique poignée de scènes), le film peut faire de l’esprit, comme quand il s’amuse de la différence entre cliché et racisme. Un propos dézingué par ce qui suivra. Dans Les Bonnes Intentions, les étrangers y sont presque tous présentés comme stupides, la chinoise fait des messages thaïlandais, le Rom a son astuce pour chiper des vélibs, pendant que la Russe est colérique et couche facilement. Sérieusement ? Par moments, on en viendrait presque à se demander si Gilles Legrand ne chercherait pas à démontrer que les clichés existent tout simplement parce qu’ils sont vrais ! Le fait que les cadrages soient maladroits, que l’image soit hideuse et que le film cumule les maladresses techniques devient finalement un ensemble de détails au regard d’un propos si mal maîtrisé, qu’il rend le film pas loin d’être idéologiquement malaisant, où les quelques sourires esquissés sont jaunes.


BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

2 thoughts on “LES BONNES INTENTIONS de Gilles Legrand : la critique du film

  1. Et bien moi, j’ai beaucoup aimé ce film drôle, cynique, lucide aussi, qui reflète l’engagement caricatural de bobos plus prompts à aider les autres qu’à apporter de l’attention aux leurs, tout cela au mépris de l’avenir du pays et de son peuple. Bref, une comédie qui donne à réfléchir. Un peu comme ‘A bras ouverts’ avec Christian Clavier, film honni par la presse bien-pensante, ce qui est finalement bon signe!

    1. Moi aussi j’ai adoré ce film que j’ai déjà vu deux fois et compte bien revoir encore et encore …Beaucoup de questions sur nos fonctionnements sociaux et familiaux sont soulevées dans ce film avec autant de subtilité que de drolerie sans parler de scenes a pleurer … de belle emotion !
      Un film qui emmene justement avec un humour fou tres au dela des « cliches » … ce que ce critique ne semble pas avoir saisi !
      Dommage/Tant pis pour lui
      Les spectateurs apprecieront d’eux mêmes une fois de plus !

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