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KRAVEN THE HUNTER de JC Chandor : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Kraven the Hunter
Père : JC Chandor
Date de naissance : 18 décembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h07/ Poids : 110 M$
Genre : Action, Super-héros

Livret de Famille : Aaron Taylor-JohnsonRussell CroweAriana DeBose, Alessandro Nivola, Fred Hechinger…

Signes particuliers : Quelle catastrophe !

Synopsis : Kraven The Hunter raconte la genèse sanglante et explosive de l’un des super-vilains les plus iconiques de l’univers Marvel. Kraven, un homme dont la relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolai Kravinoff, l’entraine vers une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l’un des plus redoutés.

CHASSEZ CE CHASSEUR MAL CHAUSSÉ

NOTRE AVIS SUR KRAVEN THE HUNTER

Madame Web avait mis la barre très haut dans la nullité et semblait promis à la victoire pour remporter haut la main le triathlon du navet 2024. Mais voilà qu’un outsider déboule dans la dernière ligne droite pour tenter de le challenger : Kraven The Hunter de JC Chandor. Ironie du sort, c’est un cousin puisque les deux films s’apparentent au même univers -déclaré mort clinique depuis par Sony- ce fameux Spider-Man Universe auquel appartenait aussi Venom et Morbius et dont la toile n’a jamais prise. Kraven The Hunter en sera le dernier film et sort en connaissant pertinemment sa tragique inutilité. De quoi peut-être expliquer (en partie) l’échec XXL du film au box office américain.
Pourtant, il y avait de l’espoir avec le nom de JC Chandor aux commandes. Une nouvelle fois, on appelle un véritable auteur pour le mettre aux manettes d’un film de super-héros. Sauf que ça n’a quasiment jamais marché ailleurs, ça ne marche pas plus aujourd’hui sur Kraven The Hunter. Le réalisateur de Margin Call et All is Lost se perd complètement dans un blockbuster qui réussit à s’autodétruire en 5 minutes. Cinq minutes, c’est tout ce que Kraven réussit à proposer de bien. Le temps d’une introduction qui ne renouvelle pas grand-chose mais dont l’efficacité dark et violente est respectable. Sony l’avait même dévoilée en ligne sur internet pour générer une hype aux abonnées absentes. Puis le film commence vraiment avec un flashback de seize ans. Et avec lui, le début des emmerdes et d’une impressionnante sortie de route. Kraven The Hunter, c’est deux heures de tonneaux spectaculaires pour un bolide complètement détruit à l’arrivée. Trouver quelque chose qui va dans ce long-métrage proche de l’accident industriel est une gageure. Et on peut d’ores et déjà prendre les paris, le film s’imposera dans un avenir plus ou moins proche, comme un gigantesque navet mémorable et exemplaire, un peu à la manière de Green Lantern il y a treize ans.

Ils s’y donc mis à six mains pour écrire et peaufiner un scénario pareil ?! Trois scénaristes pour tirer du comics créé par Stan Lee et Steve Ditko, un film aussi incompréhensible, mal pensé, mal structuré, mal raconté, avec des scènes et des dialogues repoussant les cloisons du ridicule.
Petit point de rappel pour les néophytes, Kraven c’est Sergei Kraminoff, le premier fiston d’un richissime et puissant chef criminel. Lors d’une partie de chasse en Afrique où il va croiser la route d’un lion redouté dans toute la région, Sergeï hérite de super-pouvoirs, notamment une force athlétique surhumaine. Pouvoirs qu’il va mettre au service d’une vendetta personnelle.
On est donc sur une énième origin story de super-héros, ou plutôt ici d’un super-vilain emblématique de l’univers Spider-Man. Sauf que rien ne fonctionne. À commencer par une histoire invraisemblable à laquelle on ne croit jamais. Rien ne fait sens dans la trajectoire des personnages et tout paraît emboîté aux forceps comme si le film avait subi le pire des production hell avec réécritures sur réécritures, reshoots et (re)montage massacré pour cacher la misère de l’accident artistique. Résultat, le projet est illisible, pas plus dans sa narration que dans ses intentions. On aurait pu, en dernier recours, se contenter des scènes d’action suivant un Aaron Taylor-Johnson musculeux et bondissant. Mais même là, rien ne va. La mise en scène est catastrophique, le montage n’aide pas. Pire, le film est d’un ennui mortel là où, théoriquement, il aurait dû à minima afficher rythme et intensité. Même pas. Kraven The Hunter est mauvais, mal fichu, parfois laid et surtout confus… et encore le « fus » est presque de trop.

Sans saveur et sans relief, on a l’habitude. Ce ne serait pas le premier film du genre à qui l’on pourrait coller ces étiquettes. Mais Kraven The Hunter ne s’en contente pas. Débâcle hallucinante cumulant ennui et grotesque (le dernier plan du film -censé être iconique pour les fans- est une masterclass de ridicule), le film de JC Chandor est une catastrophe thermonucléaire dont les radiations pourraient être dangereuses pour la santé mentale et oculaire. Le plus gros exploit du film est sans nul doute de réussir à nous raconter l’origin story d’un personnage dont on se contrefout du début à la fin, incarné sans nuance par un pauvre Aaron Taylor-Johnson qui a eu le malheur d’aller se foutre dans une galère intersidérale. Heureusement pour lui, il n’est pas le seul à jouer comme une patate bouillie vu que ça cabotine dans tous les sens autour de lui, Russell Crowe en tête.
Jamais passionnant, ultra-prévisible (on voit venir la fin dès le début), surchargé en personnages comme si l’on avait voulu faire rentrer deux films en un, souvent pas beau avec ses effets spéciaux commandés chez SFX Discount, Kraven The Hunter prend l’eau de toute part. La seule chose que le film assure, c’est l’humour. Problème, il est totalement involontaire. S’il provoque quelques waouh à la sortie, ce sont des interjections d’effarement devant l’ampleur du ratage d’une superproduction totalement à la dérive.

 

 

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