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GUTLAND de Govinda Van Maele : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Gutland
Père : Govinda Van Maele
Date de naissance : 2018
Majorité : 28 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Luxembourg
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre
: Drame, Thriller

Livret de famille : Frederick Lau, Vicky Krieps, Marco Lorenzini…

Signes particuliers : Une étrangeté venue du Luxembourg.

QUELQUE PART DANS LA CAMPAGNE LUXEMBOURGEOISE…

LA CRITIQUE DE GUTLAND

Synopsis : Au début de l’été, Jens trouve refuge dans un village luxembourgeois. Il s’acclimate et s’intègre non sans mal à la petite communauté et se rapproche rapidement de Lucy, la fille du maire. Qui de Jens ou des habitants de ce paisible village a le plus à craindre et à cacher ?

Après s’être fait remarqué avec plusieurs courts-métrages salués dans de nombreux festivals, le réalisateur luxembourgeois Govinda van Maele passe au long avec un curieux premier film : Gutland. Présenté par certains comme un Get Out à la française (allons-y mollo quand même sur ce genre de comparaison superlative), Gutland nous plonge dans la campagne luxembourgeoise profonde, où débarque l’énigmatique Jens. Avec ses cheveux longs, son look d’étrange baroudeur et son attitude peu bavarde, l’homme dit chercher un travail saisonnier alors que le temps des moissons se profile. Pas forcément bien accueilli par des locaux un peu méfiants vis-à-vis des étrangers, Jens séduira la fille du maire, qui va l’introduire dans ce microcosme que l’on sent bizarre. Et en effet, derrière ses airs de campagne normale, le coin semble cacher quelques secrets bien enfouis, comme Jens semble cacher bien des choses sur son passé.

Avec Gutland, Govinda van Maele évolue dans un espèce d’entredeux insaisissable qui offre au film son meilleur visage. Est-on dans un thriller, dans un polar noir, dans un film d’épouvante sourd, dans un drame ou dans une chronique teintée de romance ? De même, est-on dans un réalisme social, dans une étrange farce caustique, dans un univers hitchcockien, lynchien, onirique voire fantastique ? Gutland nous balade sans jamais vraiment dessiner ouvertement ses intentions et c’est cette audacieuse manière de procéder qui va lui permettre de retenir le spectateur curieux de savoir vers quoi on cherche à le mener. A condition que le film ne l’ait pas perdu avant d’être arrivé à destination. Car c’est un peu le problème. Le film prend son temps, déploie un récit lancinant et multiplie les couches de mystères, mais à force d’être si mystérieux, il prend le risque de devenir trop énigmatique et de lasser avant même d’avoir ouvert sa boîte de Pandore. En revanche, les plus patients pourraient bien être cueillis. Car loin d’être une fable sur la beauté de la campagne luxembourgoise (on s’en doute assez vite quand même), Gutland distille une étrange atmosphère de malaise constant, adossé à un climat assez déstabilisant. En attendant de savoir de quoi il en retourne précisément, le spectateur pourra profiter d’un univers très détaillé, de personnages élaborés, de belles images et de quelques scènes intéressantes, tantôt intimistes tantôt inquiétantes (l’oppressante séquence dans le champ de maïs). On regrettera seulement que la « promenade » aboutisse tardivement sur un final étonnant, mais surtout trop brutalement expédié.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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