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DEUX MOI de Cédric Klapisch : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Deux Moi
Père : Cédric Klapisch
Date de naissance : 2019
Majorité : 11 septembre 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : François Civil, Ana Girardot, Eye Haïdara, Camille Cottin, François Berléand, Pierre Niney, Simon Abkarian, Paul Hamy, Rebecca Marder…

Signes particuliers : Cédric Klapisch illustre la solitude de l’homme moderne.

SEULS SUR TERRE

NOTRE AVIS SUR DEUX MOI

Synopsis : Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?

Deux ans après Ce qui nous lie, Cédric Klapisch retrouve deux des comédiens de son précédent long-métrage pour Deux Moi, une chronique douce-amère sur deux âmes en peine perdues dans l’immensité de Paris et dont les routes différentes mais parallèles mènent finalement au même endroit. Ana Girardot et François Civil (qui décidément ne s’arrête pas de tourner) sont les deux visages de cette 13ème réalisation de Cédric Klapisch qui déambule dans un quartier de la capitale, au point que l’on pourrait y voir comme une sorte de Chacun Cherche son Chat 2.0 même si le metteur en scène réfute la comparaison… tout en assumant la référence en cours de film.

Avec Deux Moi, Klapisch illustre la solitude de l’homme moderne. A l’heure du tout connecté, des réseaux sociaux et des villes gargouillantes de monde, curieusement, jamais l’homme ne s’est senti aussi seul et isolé. Pour preuve, cette étonnante proportion d’habitants des très grandes villes comme Paris, qui ne connaissent même pas leur(s) voisin(s) de palier. Dans Deux Moi, Mélanie et Rémi sont des exemples de ce paradoxe moderne. Ils habitent à côté, leurs balcons sont voisins, ils se croisent presque quotidiennement, dans la rue, dans le métro, à la pharmacie ou à la supérette du coin tenu par un sympathique épicier (adorable Simon Abkarian). Bref, leurs routes n’ont de cesse de se frôler et pourtant, ils ne connaissent pas. Ils vivent leurs angoisses existentielles et leur triste solitude déprimante chacun de leur côté et ne les partagent qu’avec leurs psys respectifs (Camille Cottin et François Berléand). Ils pourraient même être fait l’un pour l’autre, qui sait. Mais jamais leurs regards ne se sont croisés dans l’immensité de ces métropoles déshumanisées et déshumanisantes.

Plus les humains sont proches dans l’espace, plus ils sont éloignés dans leurs rapports. Plus ils ont tout à portée de main et plus leur mal-être est grand. C’est l’idée que Klapisch a voulu mettre en scène, mettre en images. Une idée qui se révèle très cinématographique à l’arrivée, le cinéaste s’amusant de ce ballet des va-et-vient où ses deux personnages-symboles se rasent, s’effleurent, se « mimétisent » sans jamais se rencontrer vraiment. Y parviendront-Ils un jour ? C’est le (trop) petit enjeu narratif qui soutient un film avant tout dans l’illustration des nouveaux rapports humains. Un film attachant, affectueux, pas loin de s’abîmer dans la niaiserie mais tout juste rattrapé au vol par la touchante sensibilité qui se dégage de ce joli conte teinté d’une douceur romantique tendre et bienveillante. Un conte qui prend à rebrousse-poil les codes de la comédie romantique pour rappeler au passage qu’avant d’aimer autrui, il faut déjà apprendre à s’aimer soi-même, car un couple ce n’est pas qu’un « nous », ça commence par deux « moi ».

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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