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CRY MACHO de Clint Eastwood : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :

Nom : Cry Macho
Père : Clint Eastwood
Date de naissance : 2020
Majorité : 10 novembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Clint EastwoodDwight YoakamDaniel V. Graulau

Signes particuliers : Excusons Clint Eastwood, il a 91 ans.

 

LA TRISTE VIREE DE CLINT EASTWOOD AU MEXIQUE

NOTRE AVIS SUR CRY MACHO

Synopsis : Mike, star déchue du rodéo, se voit confier une mission a priori impossible : se rendre au Mexique pour y trouver un adolescent turbulent et l’amener jusqu’au Texas. Il lui faudra pour cela affronter la pègre mexicaine, la police et son propre passé.

 

Cry Macho est un dilemme pour la critique. D’un côté, on aurait envie d’épargner ce bon vieux Clint. Il a 91 ans et pour services rendus, il ne mérite pas un lynchage en règle à son âge. De l’autre, il y a la réalité. Cry Macho est probablement ce qu’il a pondu de plus mauvais en tant que cinéaste depuis très longtemps (Le 15h17 Pour Paris compris). Symbole d’un grand monsieur fatigué et à bout de souffle, ce 39ème long-métrage est une catastrophe artistique et parce que c’est Clint et non un vulgaire jeune auteur qui pourra toujours se rattraper plus tard, le sentiment de gêne est total et prend le dessus sur toute volonté de tirer à boulets rouges sur le naufrage de la chose. Alors on est indulgent. On parlera de ridicule pour ne pas dire grotesque. On parlera de naïveté pour ne pas dire bêtise. On parlera de ficelles narratives pour ne pas dire invraisemblable paresse d’écriture. Mais atténuer les mots ne sauvera en rien cette ennuyeuse aventure convenue errant entre le road movie, le western et la comédie dramatique.
Dès son entame, Cry Macho pose et agence son histoire de manière lapidaire et poussive avec une crédibilité proche du risible. Derrière, tout ce sera que facilités et improbables pirouettes trahissant un scénario écrit selon un je-m’en-foutisme assez hallucinant. Dès que le récit bute dur un écueil, pif paf pof la solution tombe de la table comme une serviette tombe des genoux. L’intrigue avance avec une étonnante nonchalance et l’on ne peut se raccrocher à rien, certainement pas au fond. Car Clint Eastwood n’a jamais eu autant rien à dire qu’avec Cry Macho, qui sonne terriblement creux en plus de ramasser et ressasser tout ce que le cinéaste a pu faire avant, en bien mieux (le film ayant parfois des allures de Gran Torino discount). Bon, l’esthétique au moins alors ? Même pas. Clint Eastwood a les bottes remplies de cinéma depuis un bon demi-siècle mais il avait visiblement laissé ses santiags à la maison pour tourner en chaussons. En plus d’être assez bête et vain, Cry Macho est laid, de ses cadrages peu inspirés à son horrible photographie digne d’une télénovela.
On pourra toujours sauver sa présence incarnée par sa silhouette décharnée qui tente d’encore bouffer l’écran, mais cette seule puissance iconique est maigre et ne rattrape pas la douloureuse prestation de son jeune acolyte qui peine à jouer une seule scène correctement. Le malaise est absolu. On espère qu’une chose, que le cow-boy pourra (et aura le temps) de se remettre en selle pour nous pondre un ou plusieurs ultimes films de la trempe de son Richard Jewell qui feront vite oublier cette embardée dans le fossé.

Par Nicolas Rieux

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