Nom : Coupez !
Père : Michel Hazanavicius
Date de naissance : 2021
Majorité : 17 mai 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Sébastien Chassagne, Lyes Salem…
Signes particuliers : Ne vous fiez pas aux apparences, Coupez n’est pas ce que vous pensez. C’est la comédie de l’année !
Synopsis : Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d’horreur à petit budget. L’irruption d’authentiques morts-vivants va perturber le tournage…
HAZANAVICIUS FAIT SON CINEMA ET C’EST HI-LA-RANT
NOTRE AVIS SUR COUPEZ !
Les rares personnes ayant pu voir
Ne Coupez Pas !, comédie horrifique nippone furtivement sortie dans quelques salles en France au printemps 2019 auront été très étonnées d’apprendre la mise en chantier d’un remake français par… Michel Hazanavicius. La filmographie du cinéaste des
OSS 117 et de
The Artist n’a jamais flirté de près ou de loin avec le cinéma de genre et l’on voyait surtout bien mal comment l’improbable radicalité du projet japonais pouvait être conservée dans un film plus « huppé ». Pour rappel,
Ne Coupez Pas narrait le tournage d’un film de zombies particulièrement médiocre, interrompu par l’apparition de vrais zombies. Sauf que ce n’était là que la première partie, les suivantes revisitant l’histoire autrement pour expliquer le pourquoi du comment sur ce tournage fleurant bon l’amateurisme minable. Mais au fond, tout cela parlait de cinéma. Voilà ce qui a intéressé Hazanavicius, dont l’amour du septième art et la cinéphilie ne sont plus à prouver.
La grande question était de savoir si Hazanavicius aurait le courage et l’audace de conserver la structure du long-métrage original. A savoir oser commencer son film par une trentaine de minutes… de série Z. Il l’a fait le dingue ! Coupez (allusion amusée au titre d’origine laissant supposer une antithèse) respecte bien le postulat en trois actes. D’abord, la série Z puis les coulisses en deux temps de sa fabrication.
Avec Coupez !, Michel Hazanavicius réussit un double exploit, respecter totalement le film original et le transcender pour en faire quelque chose de terriblement plus drôle, se moquant avec une hilarité jouissive de la fameuse « magie du cinéma ». Un thème qui explique sans doute pourquoi le film s’est retrouvé en ouverture du festival de Cannes. Mais Hazanavicius a de surcroît eu la bonne intelligence de ne pas s’inscrire dans un pur remake de l’original, plutôt dans une sorte de suite en cela qu’il assume le côté « remake à la française » au sein même du récit de son film. Le fait d’ainsi connecter son entreprise à la version japonaise lui permet de créer toute une couche d’humour supplémentaire, en plus d’émettre un commentaire sur le cinéma, le travail de remake et d’adaptation, et d’évoquer au passage, le formatage généré par les plateformes à l’heure actuelle.
A l’arrivée, Coupez est un pur plaisir jubilatoire. Comme son modèle japonais, il va falloir accepter de souffrir un peu pour savourer ce qu’il a de meilleur à proposer. En l’occurrence, il va falloir accepter de passer par ce premier acte un peu long (où l’on regarde ce qui ressemble à la confection d’un film amateur durant une demi-heure) mais nécessaire car tout découle de lui. Pour ensuite exulter devant les surprises qui vont suivre. Et quel programme derrière. Plus d’une heure d’hilarité totale. Après s’être vautré sur son Prince Oublié, Michel Hazanavicius retrouve le meilleur de son esprit rieur et signe une farce sur le cinéma délicieusement barrée et que l’on apprécie autant que l’on ait vu ou non l’original nippon. GE-NIAL (à l’image de son casting qui régale) !
PS : Ne vous fiez pas aux bandes annonces, au pitch du film, il était très difficile de vendre le film sans le spoiler. Il a été décidé de prendre le risque de ne rien en dévoiler. Courageux. Périlleux mais courageux. Donc croyez-nous sur parole, Coupez ! n’est pas ce que vous pensez sur le papier !