Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Chacun sa vie
Père : Claude Lelouch
Date de naissance : 2016
Majorité : 15 mars 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique
Livret de famille : Éric Dupond-Moretti, Johnny Hallyday, Nadia Farès, Jean Dujardin, Christophe Lambert, Antoine Duléry, Elsa Zylberstein, Marianne Denicourt, Raphaël Mezrahi, Rufus, Julie Ferrier, Mathilde Seigner, Chantal Ladesou, Gérard Darmon, Ramzy, Stéphane de Groodt, Samuel Benchetrit, Jean-Marie Bigard, Déborah François, Liane Foly, Francis Huster, Michel Leeb, Vanessa Demouy, Philippe Lellouche, Béatrice Dalle, Vincent Perez, Zinedine Soualem, William Leymergie etc…
Signes particuliers : Lelouch a toujours été capable du meilleur comme du pire. Cette fois, c’est le pire.
LES ENFOIRÉS FONT LEUR CINÉMA
LA CRITIQUE DE CHACUN SA VIE
Résumé : Ils ne se connaissent pas, mais tous ont rendez-vous pour décider du sort d’un de leurs semblables. Avant d’être juges, avocats ou jurés, ils sont d’abord des femmes et des hommes au tournant de leurs existences, avec leurs rêves et leurs secrets, leurs espoirs et leurs limites, tous sous un même soleil, chacun avec sa part d’ombre. Dans une jolie ville de province, le temps d’un festival de jazz, la vie va jongler avec les destins… Claude Lelouch… Rien que le nom provoque des réactions, passionnées ou de rejet épidermique. Plus qu’aucun autre metteur en scène français, Claude Lelouch, c’est une patte, un style, presque une marque. En Cinquante ans de carrière (qu’il fête cette année d’ailleurs), le cinéaste aura tout connu, la gloire et l’enfer, la consécration ou la lapidation. Pour son nouveau long-métrage, le père d’Un Homme et Une Femme, l’un des plus beaux films de notre patrimoine hexagonal, revient avec le plus gros casting jamais conté. Impossible de lister toutes les stars qui apparaissent dans ce retour au film choral, et encore le mot est faible, registre auquel Lelouch s’est déjà frotté avec le formidable Les Uns et les Autres, pour ne citer que lui. Ca s’est bousculé au portillon pour tourner sous la direction de « monsieur Lelouch », la vieille comme la jeune génération, des chanteurs comme des humoristes, des animateurs télé comme des réalisateurs, des comédiens de premier plan comme des acteurs plus oubliés. Dujardin, Johnny, Bigard, Liane Foly, Ramzy, Huster, Dalle, Darmon, Lambert, Ferrier, Leeb, Rufus, Mathilde Seigner, Déborah François et tant d’autres. Tout ça… pour ça.On ne mettra jamais en cause la sincérité du cinéaste, que l’on n’a jamais senti prétentieux et qui ne va certainement pas commencer aujourd’hui. Lelouch, c’est la plus pure expression d’une passion indéfectible pour le cinéma, et avec Chacun sa Vie, il tente de proposer une expérience de narration originale et faussement déstructurée. Mais l’effort peine à faire monter une mayonnaise qui ne prend pas, s’embourbant dans les pires travers et idées d’écriture comme de mise en scène. Interminable capharnaüm grotesque et bouffi, Chacun sa Vie n’est pas un film, plus un amas de saynètes informes à la cohérence poussive. Comme dans tout bordel frénétique, il y a quelques petits moments de lumière (les scènes avec Johnny par exemple, toutes hilarantes) mais la sympathie que l’on peut avoir pour elles, ne suffit pas à faire oublier le bouillon général dans lequel trempe cette dernière partition « lelouchienne », insupportable et désordonnée.Pire, le propos général qui soutient toute cette périlleuse dissertation cinématographique, ne fait qu’enfoncer des portes grandes ouvertes, parlant de la vie avec un penchant philosophique proche de la conversation de comptoir. Chacun sa Vie, ou une réflexion sur l’existence à travers le jugement. Lelouch l’explique, son dernier film est né d’une audience au tribunal à laquelle il avait assistée. Il était là, face à ce procès en cours, et s’était demandé de quel droit, les gens présents dans la salle pouvaient juger un homme. Ils avaient sûrement tous leurs secrets, leurs rêves et leurs remords, leurs diables dans le placard. Curieux et à défaut d’avoir pu connaître leur passé, Lelouch s’était mis à se l’imaginer. Ainsi a mûri Chacun sa Vie, œuvre libre et fougueuse à sa manière, qui ambitionne de mettre les êtres humains sur un pied d’égalité à travers une immense galerie de personnages disparates, d’un notable à un chauffeur de taxi, d’une chanteuse à un médecin, en passant par un flic, un avocat, une actrice ou une prostituée. Tous ont une histoire, tous ont leur part d’ombre. C’est ainsi chez Lelouch, l’expression « l’homme et ses semblables » n’existe pas pour rien. Car tous les humains sont semblables devant la vie, tous ont leur propre poutre dans l’œil, alors à quoi inspecter celle du voisin ? Dommage qu’il ait fallu subir un tel calvaire pour en arriver à cette idée.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux