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BIRDS OF PREY ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE DE HARLEY QUINN de Cathy Yan : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Birds of Prey…
Mère : Cathy Yan
Date de naissance : 2019
Majorité : 5 février 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h49 / Poids : 75 M$
Genre : Action

Livret de famille : Margot Robbie, Mary Elizabeth Winstead, Jurnee Smollett-Bell, Ella Jay Basco, Rosie Perez, Chris Messina, Ewan McGregor…

Signes particuliers : Un film à l’image de son héroïne : fou et débridé !

UN KIFF FANTABULEUX QUI FAIT OUBLIER SUICIDE SQUAD !

NOTRE AVIS SUR BIRDS OF PREY

Synopsis : Vous connaissez l’histoire du flic, de l’oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ? BIRDS OF PREY (ET LA FANTABULEUSE HISTOIRE D’HARLEY QUINN) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d’une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l’ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s’en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n’a d’autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…

Depuis ses débuts, le DC Comics Universe a toujours eu du mal à se mettre en place et à vraiment prendre forme. Longtemps abandonné à un enchaînement de tentatives disparates, certaines plus réussies que d’autres, il n’a jamais été frappé d’un franc succès, et quelques-unes de ses saillies sont même encore moquées aujourd’hui tant elles ont pu aller sonder les vastes tréfonds de la nullité abyssale. Le premier qui vient en tête à ce petit jeu, c’est Suicide Squad, impressionnante purge devant l’éternel où tout est allé de travers. Même l’idée (bandante sur le papier) de voir Jared Leto dans la peau du fou-furieux Joker a tourné à la catastrophe. Bref, le spectre du navet de David Ayer trotte toujours dans les esprits, et encore plus au moment d’appréhender Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, son spin-off axé sur l’ex-petite amie du Joker, à n’en pas douter la seule chose à sauver du naufrage Suicide Squad. Allez savoir comment au milieu d’un tel chaos, mais Margot Robbie a su imprimer au fer rouge l’image de cette Harley Quinn, sa tête blondinette et ses couettes colorées, ses tatouages partout dont son joli petit cœur sur la joue, sa batte de baseball comme arme préférée, ses bas résille et ce (très) mini-short si sexy… Très demandée aujourd’hui alors qu’elle a le vent en poupe, Margot Robbie se re-glisse néanmoins avec plaisir dans la tenue coloré de la folle Harley, prête à faire des étincelles devant la caméra de Cathy Yan (le film indé Dead Pigs).

Alors que Marvel a tendance à photocopier ses films en série selon une recette bien définie (mais qui marche avouons-le), DC Comics peine depuis des lustres à trouver une identité à son univers. Et si la solution était justement d’assumer cette absence d’identité et la dispersion artistique qui va avec ? Peut-être. Depuis quelques films, on a l’impression que DC a cessé de chercher à construire un univers cohérent façon Marvel, pour au contraire, offrir à chaque film séparément sa propre identité. Les succès conjugués du mégalo-bisseux Aquaman et du plus auteurisant Joker semblent leur avoir donné raison. Deux cartons pour deux longs-métrages diamétralement opposés. Avec Birds of Prey, c’est encore quelque chose de totalement différent qui nous arrive, quelque chose de non formaté dans un moule. Son identité ? Celle du personnage d’Harley Quinn tout simplement. Birds of Prey est à son image, complètement fou, coloré, pétillant, burlesque, limite cartoonesque même. Là où Suicide Squad naviguait à vue dans un bouillon infusé dans le n’importe quoi, Birds of Prey a vraie une personnalité affirmée, qui épouse pour notre plus grand plaisir, celle de son héroïne déjantée. Voix off en roue libres qui raconte « à sa manière » l’histoire, grigris à l’écran, couleurs criardes, allers et retours dans le temps et la narration… le film de Cathy Yan multiplie les motifs pour faire du divertissement second degré qu’il propose, une explosion de fun hyper réjouissante. Quelque part entre Deadpool et du Tarantino, avec une frénésie sur-maximisée pour dérouler tout ça, Birds of Prey a du caractère, et impose un vrai coté comics délicieusement doux-dingue, dynamité par une volonté affirmée de ne jamais se prendre au sérieux (tout le contraire du ratage Suicide Squad). Très drôle, joueur et ultra-pop dans son look de série B déchaînée, le film de Cathy Yan capitalise sur tous les éléments et arguments qui peuvent lui donner style et panache. Et il est très aidé faut dire.

D’abord par une Cathy Yan qui a eu les coudées franches pour emballer le spectacle avec sa vision. Alors que le choix d’une réalisatrice n’ayant à son actif qu’un drame indépendant très estampillé « Sundance » pouvait poser question, Birds of Prey valide vite le choix. La mise en scène de Yan affiche un clinquant qui régale et multiplie les effets cool & badass jusqu’à totale jouissance du public geek. Mais au-delà de Cathy Yan, la véritable attraction de génie s’appelle Margot Robbie, actrice-productrice qui y est pour beaucoup dans la réussite du film tant elle est littéralement énorme. La comédienne signe une performance hallucinante, fonçant tête baissée dans un cabotinage outrancier qui rend justice au personnage d’Harley Quinn, reine du show m’as-tu-vu taille XXL. Ses mimiques, ses moues impayables, son lâcher-prise, sa drôlerie cool, son rythme effréné, Margot Robbie éclabousse de son talent ce Birds of Prey, donnant tout et sans retenue pour incarner une fantabuleuse Harley Quinn. Sa performance ne sera pas forcément saluée à sa juste mesure car ce genre de spectacle pop-corn régressif est souvent regardé avec une forme de dédain, mais ce qu’abat la comédienne en terme de jeu relève vraiment de « l’extraordinairement hors norme » tant elle exploite tous ses arguments, physiques et émotionnels, jouant aussi bien avec son corps, qu’avec ses yeux, son sourire, ses postures, sa personnalité…

Jubilatoire de bout en bout, à la fois hilarant et ultra-spectaculaire (avec en prime l’une des scènes de baston les plus énormes de l’année), Birds of Prey pèche parfois par excès de tout et sa confusion assumée pourra en perdre certains en chemin. Mais pour ceux qui adhéreront à cette folie débridée au panache 100% halluciné, ce ne sera que régal et plaisir ultra-coupable. Emporté par une bande originale qui dépote, cette virée surexcitée est aussi attachante que sa « super-méchante », qui finalement n’en est plus une (le poste est repris par un génial Ewan McGregor) tant on a envie de l’aimer cette fantabuleuse Harley, propulsée tête d’affiche d’une équipée de nanas qui déchire… et qui va surtout déchirer du bad guys sans complexe. #GirlPower ! Au passage, merci Cathy Yan de prouver qu’on peut glisser un peu de féminisme sans avoir besoin d’en faire des tonnes.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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