ALIBI.COM 2 de Philippe Lacheau : la critique du film

Le succès est toujours au rendez-vous pour la sympathique « Bande à Fifi », porte-étendard d’un cinéma de comédie gaguesque aux allures d’injure à l’intelligentsia critique, mais qui ravit toujours autant les amateurs de joyeuseries neuneu ultra-décomplexées. On aurait pu penser qu’elle serait éphémère, un passage éclair dans le paysage trop fourni de la comédie française. Et pourtant, de film en film, la troupe confirme leur place dans le cœur du public. Février 2017, Philippe Lacheau et ses amis fracassaient encore le box office hexagonal avec Alibi.com, nouvelle récidive après leurs délirants Babysitting. Six ans plus tard et alors que le cinéma de la bande a monté en gamme (Nicky Larson, Super-Héros Malgré Lui), les voilà qui refont un petit pas en arrière, pour revenir vers leur plus gros succès. Et rebelotte. A peine sorti en salles, Alibi.com 2 a d’emblée poussé le Astérix et Obélix de Canet hors de son fauteuil de numéro un du box office, avant d’attirer plus d’un million de spectateurs en seulement quelques jours.

On prend les mêmes et on recommence. Le même concept, les mêmes acteurs (avec comme petits nouveaux, l’ami Gérard Jugnot et Arielle Dombasle) et les mêmes ingrédients. Alibi.com 2 est la digne suite de son prédécesseur. Peut-être un poil en-dessous car l’effet de surprise n’est plus, mais la recette, elle, fait toujours mouche. Parce que la Bande à Fifi a toujours cette générosité qui fait sa force, et son humour potache et débridé qui fait son style. Les gags débiles s’enchaînent comme les assiettes de steack-frites chez Flunch, sans aucun temps mort pour affaiblir l’indispensable rythme effrené (car c’est comme le ski nautique, si jamais ça ralentit, ça se pète la gueule). Tout le monde se donne avec entrain et envie dans ce tourbillon comique infatigable. Et là où il y a de la quantité, il y a forcément un peu de déchet. Tout n’est pas bon, tout n’est pas drôle, mais la balance penche en faveur de la bande car au final, plus que les ratés, on retient surtout l’amusement général procuré par ce gros bordel cocasse qui, certes, ne vole pas haut mais qu’importe puisqu’il n’en a résolument pas la prétention. On aime aussi parfois régresser en bas, loin de la prétention d’un certain cinéma de comédie française élitiste qui se croit plus malin qu’il n’est à systématiquement refuser d’assumer franchement le genre, d’où cette inclinaison permanente à vouloir glisser un propos social histoire de se dédouaner de vouloir « juste faire rire ». Lacheau n’a pas ce débat : il veut « juste faire rire ». Alors on laisse son sérieux au placard et on vient tranquillement tremper ses pieds dans la pure gaudriole assumant sa débilité burlesque. Cinématographiquement c’est sans doute insignifiant (en tout cas moins « réalisé » et soigné qu’un Nicky Larson) mais c’est rigolo et la Bande à Fifi n’entend pas proposer autre chose qu’une grosse marade pétillante.