La Mondo-Note :
Carte d’identité :
Nom : 5 è il numero perfetto
Père : Igort
Date de naissance : 2019
Majorité : 23 octobre 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h53 / Poids : NC
Genre : Polar
Livret de famille : Toni Servillo, Valeria Golino, Carlo Buccirosso
Signes particuliers : Un beau polar (très) graphique… mais c’est tout.
POLAR À LA SAUCE NAPOLITAINE
NOTRE AVIS SUR 5 EST LE NUMÉRO PARFAIT
Synopsis : Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70.
Les aficionados de BD auront probablement déjà entendu parler de 5 est le Numéro Parfait. Pour les autres, il s’agit d’un roman graphique de l’italien Igort, que l’artiste adapte lui-même aujourd’hui au cinéma. Ce polar noir nous plonge dans le Naples des années 70 où Peppino est un ancien tueur à la solde de la mafia qui a raccroché les flingues pour profiter d’une retraite bien méritée alors que son fils a pris la relève. Mais quand celui-ci est tué dans un guet-apens, « Peppi » reprend du service et se lance dans une croisade punitive contre ses anciens employeurs. A l’écran, c’est le toujours excellent Toni Servillo (habitué du cinéma de Sorrentino et vu dans Il Divo, La Grande Bellezza ou Silvio et les autres), qui incarne le vieux tueur sur le retour affublé d’un grand nez aquilin et d’un air mélancolique.
Qui pouvait mieux adapter 5 est le Numéro Parfait que son propre auteur, d’autant que le film étant tiré d’un roman graphique, celui-ci est habitué à travailler des images très stylisées ? Dans l’absolu, Igort était logiquement la bonne personne pour retravailler son propre matériau. Dans les faits, c’est autre chose. Car si le scénariste-dessinateur est effectivement habile pour composer des plans magnifiques et s’il s’applique à rendre avec respect son propre travail, il n’a jamais été cinéaste auparavant et ça se sent un peu. Formellement, 5 est le Numéro Parfait est éclatant, beau, soigné, graphique. Côté scénario, il s’efforce de rendre l’absolu essence de son personnage, sa mélancolie, sa nostalgie de vieux cabossé, sa douleur de père effondré. Malheureusement, parce qu’Igort n’est pas cinéaste, il n’a pas toujours le recul sur son œuvre et la capacité à la remodeler pour le cinéma. Le cinéma, ce n’est pas de la BD et inversement. Bilan, 5 est le Numéro Parfait est partagé entre la réussite et la petite déception, faute de parvenir à atteindre ses intentions.
Si fun puisse t-il être du haut de son ton à cheval entre le polar violent et la comédie noire, reste que le film a tendance à tourner un peu en rond sur lui-même répétant parfois les mêmes passages, les mêmes images, comme victime d’une envie d’être justement trop cool, trop généreux, au point de ne pas se nourrir d’autre chose. A cela vient s’ajouter un scénario trop schématique qui manque de coffre et d’étoffe, une émotion qui s’évapore très vite, et le tout s’abîme dans un résultat qui se résume essentiellement à son formalisme tranchant. L’affaire est loin d’être déshonorante et convoque un côté plaisamment jubilatoire… mais seulement par intermittence car on finit par s’en lasser.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley