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BATMAN V SUPERMAN de Zack Snyder : la critique du film

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Nom : Batman V Superman
Père : Zack Snyder
Date de naissance : 2015
Majorité : 23 mars 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h33 / Poids : 250 M$
Genre : Super-héros

Livret de famille : Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg, Gal Gadot, Amy Adams, Jeremy Irons, Laurence Fishburne, Diane Lane, Kevin Costner, Holly Hunter…

Signes particuliers : Le match tant attendu entre deux icônes de l’univers des super-héros, aura accouché d’une bien mauvaise plaisanterie.

UN DUEL DE LIGUE DES CHAMPIONS AVORTÉ

LA CRITIQUE

Résumé : Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…Batman_v_superman_2L’INTRO :

L’attente aura été longue, pour les fans de la saga The Dark Knight comme pour ceux de Man of Steel, de comics et des films de super-héros en général. Mars 2016, nous y sommes. Deux icônes du bestiaire des super-héros DC se rencontrent enfin sous l’œil de la caméra de l’esthétisant Zack Snyder. Vraie/fausse suite de son généreux Man of Steel sorti il y a trois ans, et qui aujourd’hui autant de partisans que de détracteurs, Batman V Superman est le choc au sommet entre le kryptonien rouge et bleu de Métropolis et l’homme chauve-souris de Gotham City. Zack Snyder derrière la caméra, David S. Goyer (la saga The Dark Knight) au scénario, Christopher Nolan à la production, Hans Zimmer et Junkie XL à la musique et surtout, Henry Cavill et Ben Affleck en Superman et Batman. Un duo star auquel s’ajoute Gal Gadot (la sexy Wonder Woman) et Jesse Eisenberg qui prête ses traits au célèbre Lex Luthor. L’empoignade promettait d’être dévastatrice, mythologique, puissante. Mal reçu par la critique américaine, on avait quand même envie d’y croire plus que jamais alors que l’heure du round n°1 avait sonné. Batman V Superman tient-il toutes les promesses espérées ? Relève t-il le défi de mettre face à face ses deux légendes ? Concrétise t-il les attentes placées en son sein ? Zack Snyder et Chris Nolan sont-ils parvenus à concilier le meilleur des deux sagas pour une rencontre épique et iconique ? L’attente était si énorme… que la déception n’en est que plus cruelle !Batman_v_superman_4L’AVIS :

On ne saurait même pas par où commencer la liste de l’impressionnante quantité de défauts qui paralysent totalement le film fantasmé de Zack Snyder, au point de lui faire perdre pied dans ses ambitions pour le voir se noyer au final dans un égarement absolu. Peut-être en évoquant le fondement même du projet, à savoir la rencontre transcendantale de ses deux super-héros adulés. Une rencontre pleine de promesses sur le papier, promesses qui s’éventent comme les bulles évaporées d’une mauvaise eau gazeuse mal rebouchée. Gêné par l’hypertrophie constante chère au cinéma d’un Christopher Nolan que l’on retrouve partout dans les pores d’un projet dont il n’a certainement pas été « que » producteur exécutif, Batman V Superman réussit le pari fou de rater complètement sa confrontation par son incapacité démente à accorder une place prédominante tant à son Batman qu’à son Superman, les deux semblant être en permanence, le « second rôle d’un film sur l’autre ». Et tout le projet d’être perpétuellement balloté entre ses deux figures poids lourds, sans jamais au final leur permettre, à l’une comme l’autre, de pouvoir exprimer leur potentiel iconique à l’écran.Batman_v_superman_6Clairement, de Goyer à Nolan en passant par Snyder, personne n’a su comment gérer la densité du récit en présence. Et le drapeau de la fluidité d’écriture de se retrouver en berne, alors que les enjeux dramatiques sont déroulés dans une confusion narrative associée à une lourdeur des mécanismes terribles, impactant de fait, toute possibilité d’immersion dans ce baroud d’honneur qui vire à la foire d’empoigne bordélique. De là à se demander s’il n’y avait pas une petite guéguerre d’égo en arrière-plan, il n’y a qu’un pas. Pire, les ambitions foirées de l’histoire proposée finissent par étouffer un Zack Snyder aux abois, comme paumé au milieu de ce gigantesque délire errant entre l’incompréhensible, le bordélique et la prétention, là où davantage de simplicité linéaire ne lui aurait sans aucun doute pas fait de mal. Entre son récit indigeste et sa galerie de personnages sacrifiés sur l’autel d’intentions poussives, Batman V Superman finit par devenir aussi grandiose dans ce qu’il veut proposer, que profondément ennuyeux et agaçant par son absente d’humilité, de générosité et de spectacle. Car au-delà de son duo de choc, on ne pourra aussi que se lamenter du sort réservé à une Lois Lane (Amy Adams) transparente, à une Wonder Woman (pathétique Gal Gadot qui devrait arrêter la comédie, c’est définitivement pas fait pour elle) qui tombe dans l’affaire comme un cheveu sur la soupe ou à un Lex Luthor littéralement évidé de toute incarnation à l’écran en plus d’être insupportable.Batman_v_superman_3On l’aura compris, Batman V Superman est un petit monument d’échec dans son écriture qui, de surcroit, se perd littéralement dans sa quête d’un propos existentiel voire philosophique dès plus fumeux, et qui ne fait qu’alourdir encore plus un récit déjà ampoulé et pénible. Restaient alors le spectacle et l’action. Si l’on avait pu louer l’admirable cinégenie des morceaux de bravoure de Man of Steel, on ne pourra malheureusement pas en dire autant de Batman V Superman. Entre deux fulgurances artistiques typiques de Zack Snyder, c’est un magma souvent informe et foutraque qui inonde l’écran, piétinant la lisibilité au profit d’une orgie numérique repoussante au montage en souffrance, le tout déployé dans une 3D foutrement inutile.Batman_v_superman_5A l’arrivée, il y a aura sans doute des partisans de la première moitié de Batman V Superman, celle qui tente de développer des thématiques intéressantes, même si elle le fait fort mal. D’autres, préfèreront garder le souvenir de la seconde, plus dynamique et spectaculaire. Enfin, il y aura ceux qui défendront l’ensemble et ceux qui rejetteront en bloc l’œuvre toute entière. Batman V Superman n’a pas fini de faire couler des kilomètres d’encre et de surchauffer les claviers d’ordinateur en furie. On a voulu y croire jusqu’au bout, défendre Snyder, défendre ce que ce Batman V Superman allait proposer, défendre l’espoir qu’il allait peut-être même réinventer le cinéma de super-héros. Si, pour sa noirceur et la richesse qu’il tente maladroitement d’embrasser, il pourrait toujours surclasser bien des blockbusters formatés signé Marvel, on ne pourra que se lamenter d’avoir vu toute cette attente balayée en l’espace de deux heures et demi d’un film qui s’est fait plus beau qu’il n’est. La chute est encore plus douloureuse. Et parce qu’il était écrit que le chemin de croix se devait d’être vécu jusqu’au bout, Snyder enchaîne une succession de « scènes de conclusion » interminable, comme s’il ne savait même pas comment terminer sa sortie de piste, avec perte ou avec fracas. Des idées, il y en avait des tas dans ce Batman V Superman. Malheureusement, aucune n’est exploitée correctement et c’est le bancal qui surplombe tout cet exercice éminemment décevant. Du souffle, Snyder tente d’en insuffler mais le coffre n’y était pas. Le match attendu accouche d’une banderille loupée dans ses grandes largeurs, errant entre une complexité voulue mais bâclée, une tentative de spectacle qui l’est tout autant et la volonté de poser des bases au possible futur Justice League, bases très maladroitement disséminées. Une triste et cruelle désillusion qu’une poignée de plans fabuleux ne suffit pas à éviter.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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