
Nom : Primate
Père : Johannes Roberts
Date de naissance : 21 janvier 2026
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h29 / Poids : NC
Genre : Horreur
Livret de Famille : Troy Kotsur, Johnny Sequoyah, Jessica Alexander…
Signes particuliers : Un slasher hardcore avec un singe tueur… On dit oui !
Synopsis : PRIMATE suit un groupe d’amis dont le séjour idyllique sur une île lointaine dégénère en un affrontement bestial.

DU FUN ET DU GORE !
NOTRE AVIS SUR PRIMATE
Un slasher ultra-sanglant avec un chimpanzé tueur qui défonce des ados coincés dans une super baraque luxueuse à Hawaï ? Stop, n’en dites pas plus, filez le papelard, c’est où qu’on signe ? Bon et sinon c’est réalisé par un spécialiste du genre, le britannique Johannes Roberts. Et bordel, fallait bien qu’il y ait une couille dans le pâté. Depuis plus de vingt ans qu’il fait des films d’épouvante, Johannes Roberts s’est très rarement illustré du bon côté de la pièce. Son Strangers : Prey at Night était un chouette slasher sympathique quoique très classique. C’est surtout l’arbre qui cache une forêt de navets enterrés dans les limbes du genre, de The Door à 47 Meters Down en passant par Storage 24 ou Resident Evil : Bienvenue à Raccoon. Mais une filmographie c’est comme la vie, ça tient à un fil. Et parfois, il en suffit d’un pour qu’on pardonne tout (enfin presque – Martin Campbell, ton Green Lantern, never forgive).
Primate, c’est l’histoire de Ben, un gentil chimpanzé adopté depuis son enfance par une famille de Hawaï. Enfin, c’est surtout l’histoire de la famille en question, qui va devoir affronter leur primate d’amour le jour où celui-ci est contaminé par la rage, devenant fou et violent.

Et c’est parti mon kiki comme on disait au siècle dernier (ouais on est vieux et alors ?!). Johannes Roberts sort le gros baril d’hémoglobine et les pinceaux XXL et repeint littéralement l’écran en rouge sang avec une aventure horrifique qui prend vite des allures de survival en huis-clos dans une luxueuse maison (maison complètement folle au passage). On va être honnête, on ne s’attendait pas à une telle débauche de gore dans un film de studio (Paramount). Cela dit s’il y en a bien un qui a une longue tradition dans le genre, c’est bien lui. Rappelons que Paramount, c’est Psychose d’Hitchcock, c’est Vendredi 13, Rosemary’s Baby, Simetierre ou Scream. Et ça fait du bien de voir un studio laisser les coudées franches à un cinéaste pour faire de la « vraie horreur », surtout à l’heure où le genre est gangrené par les productions fadasses et lissées du nabab Jason Blum, dont la soft horror gentillette ne s’adresse qu’aux jeunes ados en mal de micro-frissons. Primate, lui, n’a pas peur d’une interdiction aux moins de 16 ans et fonce tête baissée dans un gore au trash salvateur qui confère au film tout son cachet. Car en définitive, Primate est assez classique et ne réinvente rien. Mais ce qu’il fait, il le fait bien, et avec une efficacité indéniable.

Les fans et puristes de l’horreur le savent bien, l’âge d’or du genre remonte aux années 80, dont la générosité hallucinée n’a jamais été égalée. Et de nos jours, beaucoup cherchent à s’en sortir en brandissant une soi-disant inspiration eighties pour faire vibrer cette corde affective avec plus ou moins de cynisme. Sauf qu’il y a ceux qui revendiquent un esprit old school 80’s parce que ça séduit les amateurs et il y a ceux qui le font vraiment. Et pour le coup, Johannes Roberts signe une vraie série B à l’ancienne, du genre qui ne recule devant aucun élan gore, du genre qui use d’effets de maquillage old school plutôt que des SFX modernes, du genre qui s’amuse à faire des clins d’œil musicaux aux B.O vintage style Halloween ou L’Exorciste.
Alors tout n’est pas parfait bien sûr. Johannes Roberts n’est pas devenu Robert Eggers du jour au lendemain non plus. D’une séquence d’intro qui ne sert à rien (puisqu’elle est répétée plus loin dans le film) à quelques mini improbabilités narratives peu cohérentes, d’une partie dans une piscine un poil trop longue à quelques facilités d’écriture, Primate a ses petits défauts ou faiblesses. Mais globalement, le film vend ce qu’il propose, ou inversement. Johannes Roberts nous offre un bon petit roller coaster horrifique ludique et craspec, certes impersonnel et très conventionnel dans sa catégorie, mais pétri dans ses bonnes intentions d’un amusement jouissif dont l’inquiétante tension fonctionne plutôt bien même s’il y a peu de surprises dans la méthodologie. La façon de faire assez classique annihile un peu la peur quand on est coutumier de ce genre de codes de mise en scène, mais la flippe pure est remplacée par un fun à la lisière du cartoonesque, et c’est cool aussi.
Par Nicolas Rieux
