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TOY STORY 4 de Josh Cooley : la critique du film

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Spectateurs

La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Toy Story 4
Père : Josh Cooley
Date de naissance : 2019
Majorité : 26 juin 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille
: 1h40 / Poids : NC
Genre : Animation

Livret de famille : Avec les voix de Jean-Philippe Puymartin, Richard Darbois, Pierre Niney, Audrey Fleurot…

Signes particuliers : Un 4eme volet réussi.

VERS L’INFINI ET TOUJOURS AU-DELÀ

LA CRITIQUE DE TOY STORY 4

Synopsis : Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet… 

Les mordus de l’animation ont été pris de court lorsque Pixar a annoncé, aux aurores de 2015, une suite à l’une des trilogies les plus cohérentes qui soit. Le projet laissait supposer, à de nombreux égards, que la raison sous-jacente à l’existence d’un Toy Story 4 était purement mercantile. Toy Story troisième du nom avait clôt en état de grâce le cycle d’Andy et de ses jouets. Or, c’est cette relation qui cimente la saga, faisant un écho bouleversant au spectateur qui grandit en parallèle d’Andy, lui intimant à laisser, lui aussi pour un temps, son âme d’enfant. Qu’y avait-il donc à raconter encore qui n’avait pas déjà été dit, tout en énergie et en finesse ? Peut-être rien de neuf à y regarder, puisqu’en l’état Toy Story 4 ne fait que prolonger les thématiques de la peur de l’abandon et de l’envie d’être aimé propre aux trois premiers. Passé une ouverture en flash-back laissant filer une histoire d’amour jusque-là délaissée, le récit prolonge la découverte des jouets avec Bonnie, nouvelle propriétaire pleine d’innocence. 

La belle idée est de faire de Woody un chef d’équipe contrarié, Bonnie l’oubliant lors de ses folles escapades imaginaires. Il se dessine d’ailleurs dans ce premier tiers de multiples pistes seulement esquissées, quoique cohérentes au regard des nombreuses péripéties : la position centrale de Jessie, en conflit involontaire avec Woody ; la solitude de Bonnie dans son nouvel environnement, rappelant les plus belles heures de Vice Versa ; la posture de jouet recyclé de Fourchette, monstre de Frankenstein balbutiant ses premiers sentiments. Sans rien dévoiler, c’est vers Woody et sa place au centre de l’univers sur lesquelles se recentrent finalement le récit. Assurément, ce choix rend plus lisible l’ensemble des thématiques. Stéphany Folsom et Andrew Stanton font revenir Toy Story à ses premiers amours, celui du cow-boy «au serpent dans sa botte», malmenant sa fidélité légendaire au gré des rencontres qu’il affronte. Sa troupe en prend d’ailleurs un coup dans l’aile, en particulier Buzz L’éclair, relégué, à l’exception d’une bouleversante scène finale, à une position de second couteau comique. On regretterait ce choix si cela n’amenait pas une certaine clarté, à l’intérieur d’un film très fourni en péripéties. On observe d’ailleurs un certain paradoxe entre la générosité du film, peu avare en séquences actionnelles, et un lieu central exploité sur une mécanique de va-et-vient au bord du trop-plein. La structure de la deuxième partie du film reprend d’ailleurs la mécanique, usuelle au sein des Toy Story, de la rescousse / évasion, avec plan savamment orchestré et menace entre ombre et lumière. Un élément qui tisse une filiation réjouissante avec la trilogie originelle, autant qu’il perd par essence en originalité et en surprises.

Le coup d’éclat de ce Toy Story 4 se trouve sans doute dans l’’apport de la Bergère et de Gabby Gabby. Ce dernier personnage, reproduction en négatif de l’abnégation de Woody, inquiète autant qu’il émeut et fait dire que Pixar sait aussi brillamment construire des antagonistes fabuleux. Quant au premier, il rouvre la piste esquissée auparavant de la romance, culminant lors d’un final qui ose briser un moule confortable et fait ouvrir chez son spectateur une bonne valve d’émotion. La saga doit-elle pour autant continuer ? Ce Toy Story 4 parvient avec une certaine maestria à éviter bien des écueils qui lui tendaient les bras. Pourtant, il apparaît clair qu’il manque à ce bon opus un Andy, écho essentiel du spectateur à ses jouets et dont l’absence se fait cruellement sentir. Bonnie possède bien des éléments pour émouvoir, mais le final laisse deviner que la dispersion menace à l’ensemble de s’effondrer, ce qui pourrait être le cas dans l’optique d’un Toy Story 5. Après, un miracle n’est jamais à l’abri d’arriver…

BANDE-ANNONCE :

Par Jérémy Ponthieux

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