Nom : Private Property
Père : Leslie Stevens
Date de naissance : 1960
Majorité : 07 septembre 2016
Type : Ressortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Thriller, Drame
Livret de famille : Kate Manx, Corey Allen, Warren Oates…
Signes particuliers : Une rareté qu’il est très intéressant de (re)-découvrir !
THE LADY NEXT DOOR
LA CRITIQUE DE PROPRIÉTÉ PRIVÉE
Résumé : Duke et Boots sont deux voyous. Un jour, alors qu’ils traînent du côté d’une station service ils voient une jeune femme à bord d’une belle voiture et décident de la suivre. Ils s’installent à côté de chez elle dans une villa inhabitée afin de l’épier…C’est une oeuvre ô combien étonnante que Carlotta Films exhume aujourd’hui du cimetière des films ensevelis par le temps. Propriété Privée de Leslie Stevens est une rareté quasi invisible depuis sa sortie, et que l’on va pouvoir redécouvrir sur grand écran, dans une magnifique version restaurée en 4k. Une ressortie précédant bien entendu, une prochaine arrivée en vidéo qui s’annonce belle, comme d’habitude avec l’éditeur-distributeur cinéphile. Sorti en 1960 aux Etats-Unis, Propriété Privée fut le premier long-métrage de Stevens, ancien partenaire d’Orson Welles qui deviendra par ailleurs un célèbre créateur-producteur de séries télévisées (Galactica, Au-delà du Réel, L’homme invisible). Tourné dans l’urgence en seulement 10 jours dans la villa de son auteur, Propriété Privée affiche une inspiration très hitchcockienne et se frotte à des limites “thématiques, morales et visuelles” alors peu côtoyées par le cinéma américain de l’époque, limites qui lui ont valu de jouir d’un parfum de scandale à sa sortie.
A cheval entre le film noir, le drame “malsain” et le thriller de mœurs, Propriété Privée est une curiosité où prévaut une étrange sensation entre fascination électrique et tension suffocante, curiosité davantage due à son atmosphère de perversion quasi-hypnotique qu’à ses réelles qualités cinématographiques. Car artistiquement, mises à part quelques rares fulgurances post-modernes, le film de Leslie Stevens est limité. Techniquement aussi, alors que son criant manque de moyen s’affiche constamment à l’écran. Reste un film très en avance sur son temps, narrativement comme stylistiquement. Ses deux délinquants psychotiques avides de violence et de sexe, cette belle voisine sensuelle qui promène son corps érotique en ravalant sa frustration face à un mari désintéressé par “la chose”, la piscine au centre des désirs troublés… Propriété Privée se permet des choses osées pour son époque. Parler des désaxés névrotiques, sous-entendre une relation quasi homosexuelle, se nourrir d’une violence psychologique perverse, évoquer ces femmes désirées et désireuses, avec des besoins et des envies et frustrées sexuellement, voilà qui n’était sacrément pas courant dans le cinéma des années 60.
Dommage que sur l’ensemble, Propriété Privée sonne souvent comme une petite série B branlante pas loin d’un semi-amateurisme, car il aurait pu être un grand film, avec davantage de moyens et sous la direction d’un vrai talent du cinéma. Mais au-delà de ses maladresses, on retiendra de cet OFNI fiévreux et incandescent, un récit dévoyé et voyeur, sa bestialité ou son caractère frondeur à l’encontre des normes sociétales de l’époque qu’il met à mal (surtout l’Amérique successfull et insouciante du début des 60’s).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux