Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : 13 Sins
Père : Daniel Stamm
Date de naissance : 2014
Majorité : 1er octobre 2014
Sexe : DVD, Blu-ray et VOD
Nationalité : USA
Taille : 1h48 / Poids : 5 M$
Type : Thriller
Livret de famille : Mark Webber (Elliot), Devon Graye (Michael), Tom Bower (le père), Ron Perlman (Détective Chilcoat), Rutina Wesley (Shelby), Pruitt Taylor Vince (Vogler), Clyde Jones (Jerry)…
Signes particuliers : Plus un thriller de genre qu’un véritable film d’horreur, 13 Sins est une série B tout ce qu’il y a de plus divertissante et captivante, remarquablement emballée par un Daniel Stamm en forme. Si tous les DTV pouvaient ressembler à celui-ci…
ET VOUS, OBJECTIVEMENT, VOUS FERIEZ QUOI ?
LA CRITIQUE
Résumé : Elliot traverse une très mauvaise passe. Sur le point de se marier et de devenir père, il vient d’être licencié et accumule les dettes – entre un prêt étudiant de 90 000 $ et les frais engendrés par le handicap mental de son petit frère… Un soir, il reçoit un mystérieux coup de téléphone : s’il est prêt à relever 13 défis en 48 heures, il recevra la coquette somme de 5 millions de dollars… Mais plus l’enjeu est grand, plus les risques sont élevés… L’INTRO :
Quatre ans après son très remarqué Le Dernier Exorcisme, petit tour de force malin dans le registre du film de possession en cela qu’il avait su faire preuve d’une certaine originalité salvatrice dans un sentier pourtant traditionnellement ultra-balisé, le cinéaste Daniel Stamm est de retour non pas avec un pur film d’épouvante ou d’horreur mais avec un thriller seulement teinté de notes horrifiques. Et plus précisément, avec un remake puisqu’il livre une version américanisée du thaïlandais 13 Jeux de Mort, sympathique bisserie exotique signée Chukiat Sakveerakul (sortie en DTV en 2009). 13 Sins est de ces films dit « à postulat », ou en somme, reposant sur une idée forte résumable par un pitch court et efficace et une tagline accrocheuse en mode : « Et vous, vous feriez quoi pour 5 millions de dollars ? » Stamm nous intéresse à un pauvre quidam, looser professionnel qui le porte sur sa figure et que tous les malheurs du monde accablent. Un frère déficient mental, un père aux allures de vieux con aigri, veuf et raciste, une femme enceinte jusqu’aux yeux et bien sûr, pour couronner le tout, un licenciement qui tombe au plus mauvais des moments. Mais voilà, il y a cet appel téléphonique qui pourrait changer la donne à condition de…
L’AVIS :
En bon roublard qu’il est, Daniel Stamm signe avec 13 Sins, un thriller bien ficelé et redoutablement efficace, dont le possible grotesque du concept s’évapore en deux coups de cuillère à pot, grâce à une mise en scène et surtout une narration incisive soutenant quelques séquences sacrément inspirées. L’une des forces de ce thriller de série B, rarement génial mais toujours foutrement bien emballé en plus d’être d’une solidité à toute épreuve, est de savoir habilement jouer avec ses enjeux dramatiques, rendant le film à la fois empathique, haletant, crédible et immersif. Et le spectateur contemplant cette trajectoire-spirale infernale, d’en venir vite à se demander très objectivement : « Et moi, à sa place, jusqu’où je serai vraiment allé ? ». Car sur ce point, Stamm sait y faire. La descente aux enfers de son personnage, on y croit, on la vit et on s’auto-questionne sans arrêt sans pouvoir s’empêcher de calquer ses actions sur la façon dont on aurait réagi à sa place. Question implication, 13 Sins fonctionne à merveille et parvient bien malicieusement à impliquer le spectateur dans son aventure.
13 Sins a des objectifs. Et le film, comme son auteur, tape dans le mille sur la presque totalité du parcours. Modeste et humble, ce nouvel effort « stammien » est distrayant, sans prétention et sans temps morts, psychologiquement et dramatiquement plutôt bien amené dans sa progression narrative, et cerise sur le gâteau, visuellement soigné. On pourra éventuellement trouver à redire sur certains twists un peu tirés par les cheveux, sur quelques petites incohérences ça ou là ou sur l’interprétation de certains de ses comédiens, pas toujours des premiers de la classe à l’actor’s studio, mais le plus important est que 13 Sins fait le job. Et même mieux que ça. Car au final, ce DTV est certainement bien plus honorable que quantité d’idioties inintéressantes qui pullulent en salles. Parfait pour une bonne petite soirée détente, pizza-/coca/fun.
Bande-annonce :
l’original thaï était beaucoup mieux, j’ai même complètement oublié ce remake, désolée.