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VOISINS DU TROISIÈME TYPE (critique)

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Carte d’identité :
Nom : The Watch
Parents : Akiva Schaffer
Livret de famille : Ben Stiller (Evan), Vince Vaughn (Bob), Jonah Hill (Franklin), Richard Ayoade (Jamarcus), Rosemarie DeWitt (Abby), Will Forte (le sergent Bressman), Mel Rodriguez (Chucho)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h40 – 68 millions $

Signes particuliers (+) : Une parabole maligne sur le sur-protectionnisme actuel très tendance. Un côté old school référentiel amusant.

Signes particuliers (-) : Insuffisant et pas assez drôle.

 

ALIENS PATIBULAIRES MAIS PRESQUE…

Résumé : Glenviwe, Ohio. Dans cette petite ville tranquille et idyllique où il fait bon vivre, le meurtre sanglant d’un gardien de nuit trouble la vie paisible de la communauté et choque Evan Trautwig, fier manager du supermarché Costco et citoyen très impliqué dans la vie de sa communauté qu’il adore. Evan décide de prendre ses responsabilités de citoyen et de mettre sur pied une brigade de nuit pour faire des rondes dans le quartier afin d’aider la police locale. Sa fine équipe va découvrir que la ville est envahie par des extraterrestres teigneux…

Voisins du Troisième Type est un film de bande tentaculaire dont les ramifications ramènent toutes, d’une manière ou d’une autre, à la fameuse bande dite « la bande à Judd Apatow » qui semble décidément être un pilier central de la comédie américaine actuelle par qui tout transite de près ou de loin. Tous les protagonistes impliqués dans l’affaire de cette comédie horrifico-SF ont été affiliés, à un moment donné, au réalisateur/producteur phare du moment. De même, tous se sont croisés, d’une façon ou d’une autre, soit autour du célèbre show télévisé Saturday Night Live (c’est le cas du plusieurs des comédiens mais aussi du producteur Shawn Levy, du réalisateur Akiva Schaffer ou des scénaristes Evan Goldberg et l’acteur Seth Rogen) soit dans le giron d’Apatow (les stars Jonah Hill et Vince Vaughn), soit sur les films des uns et des autres à l’image d’un Ben Stiller qui avait collaboré avec Shawn Levy, réalisateur de Ma Nuit au Musée. Au final, seul le britannique Richard Ayoade vient se rajouter à cette bande d’amis cinématographique, lui dont on avait eu l’occasion de parler ici lors de son expérience très réussie de metteur en scène sur le délicieux Submarine.

Après s’être retrouvé dans une critique du système cynique de la finance via le désastreux Le Casse de Central Park de Brett Ratner, Ben Stiller, la vedette star mise en avant sur le film, se retrouve dans un film traitant, toujours sur le ton de la plaisanterie, de la mode des brigades d’auto-surveillance auto-proclamées, ces groupuscules de citoyens décidant de protéger eux-mêmes leur quartier pour en assurer la sur-tranquillité et le calme en doublon avec les forces de l’ordre. Une mode de plus en plus répandue aux Etats-Unis et qui s’était retrouvée au centre de l’excellent et passionnant film sud-américain La Zona de Rodrigo Pla, posant le débat autour de cette épineuse question au Mexique par le récit d’un drame tragique. Les scénaristes Seth Rogen et Evan Goldberg prennent donc appui sur ce phénomène (aux conséquences parfois catastrophiques puisqu’une affaire avait défrayé la chronique américaine en février dernier lorsqu’un homme avait tué un adolescent après s’être auto-proclamé défenseur de son lotissement) et écrivent une comédie aux doux accents de films SF des années 80 implantant une invasion extraterrestre en plein milieu d’une petite ville paisible du fin fond de l’Ohio. On sent l’influence nostalgique de la production de genre des années 80 dans ce qui ressemblerait, en quelque sorte, à une transposition du britannique Attack The Block quittant les citées HLM anglaises pour les quartiers résidentiels aux pelouses yankees bien tondues, les trentenaires et quadragénaires branquignoles remplaçant les jeunes délinquants futés des banlieues. Et c’est parti pour une relecture du Super 8 de l’ami J. J. Abrams en un peu plus déjanté et rigolo où une association de quatre voisins hétéroclites (le gentil citoyen aimant tout le monde, le papa protecteur, le recalé de la police un peu taré et le doux mystérieux cachant bien ses déviances) vont devoir affronter des aliens visqueux et moches pour sauver à la fois, et leur ville, et l’Amérique et même par extension, le monde ! On retrouve tous les ingrédients d’une comédie « apatesque » dans ce Voisins du Troisième Type, bien que le gaillard n’y soit pourtant pas directement impliqué, seulement présent « spirituellement ». Car la clique souvent rattachée à lui a un style général identifiable dont on retrouve la recette de film en film : un humour jouant à la fois sur une forme de nostalgie clin d’œil, à la limite de la parodie, jouant également sur le potache et la finesse imbriqués l’un dans l’autre, parfois légèrement doux-amer, parfois critique, tout en sachant se laisser aller à quelques débilités bien assumées. Un humour finalement assez complet mais qui s’inscrit plus dans la généralité que dans le particulier. Traduction, un comique qui ne fait pas hurler de rire à fréquence soutenue, mais qui se retrouve plus dans le ton d’ensemble.

Ainsi, Voisins du Troisième Type est plus divertissant qu’hilarant, amusant que tordant. On ne rit pas vraiment, on sourit, pourrait-on résumer. Ce style donne au film un cachet indéniablement de « comédie » dans lequel on se sent plutôt bien, détendu, à condition de passer le cap de la déception de ce qui aurait pu être tellement mieux. Voisins du Troisième Type déroule très tranquillement son pitch, sans grande surprise et sans une imagination débordante pour satisfaire les zygomatiques. Réjouissant sans ennuyer, clairement, le film d’Akiva Schaffer aurait pu être plus réussi et ne s’impose pas comme un incontournable de l’humour débridé. En cause, un manque de gags efficaces dans un film privilégiant l’ambiance décalée générale à la drôlerie directe. Les quelques digressions burlesques incongrues et les personnages font que l’on se sent confortablement installé devant cette farce maquillée en presque-film d’horreur, à défaut de se poiler grassement. On retiendra du coup, plus un film attachant et sympathiquement gentillet (enfin, gentillet mais visant un public adulte car jouant sur un registre se laissant régulièrement aller vers l’horreur) qu’une jubilatoire comédie où l’on rirait à gorge déployée tout en lui reprochant son manque de rythme, un peu trop de remplissage inutile et un ton qui se cherche sans jamais trouver le bon équilibre et le bon tempo. Et même si l’on n’a pas passé un mauvais moment, même si tout cela était plutôt confortable, en partie grâce à un casting réunissant la crème de la comédie actuelle en croisant les générations (Ben Stiller et Vince Vaughn vs la relève Jonah Hill), on ne peut s’empêcher de rester un peu sur notre faim devant un film qui n’exploite pas vraiment son potentiel et qui passe à côté de la bonne grosse marrade espérée mais qui au moins le mérite de glisser une petite critique acide de l’Amérique actuelle et ses peurs paranoïaques sous-jacentes.

Bande-annonce :

2 thoughts on “VOISINS DU TROISIÈME TYPE (critique)

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