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LA PROIE (critique – thriller)

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note 2.5
Carte d’identité :
Nom : La Proie
Père : Eric Valette
Livret de famille : Albert Dupontel (Franck), Alice Taglioni (Claire), Sergi López (Manuel), Stéphane Debac (Jean-Louis), Natacha Régnier (Christine), Caterina Murino (Anna), Zinedine Soualem (Lucciani), Serge Hazanavicius (Lafay)…
Date de naissance : 2013
Nationalité : France
Taille/Poids : 1h42 – 9 millions €

Signes particuliers (+) : L’effort d’avoir essayé.

Signes particuliers (-) : Un policier pas crédible pour un sou, mal joué, mal écrit et sans cesse improbable faisant du ridicule presque un point d’honneur.

 

JEAN-LUC DELARUE PÈTE LES PLOMBS !

Résumé : Un braqueur se voit dans l’obligation de s’évader de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur psychopathe risquant de s’en prendre à sa famille…

culture

Eric Valette jouit d’une belle côté de popularité au point d’être considéré aujourd’hui comme l’un des réalisateurs à suivre d’une nouvelle génération de cinéastes français en devenir après la démonstration étonnante de son talent au sortir de son réussi Maléfique, petit film monté avec trois bouts de ficelles et pourtant incroyablement imaginatif et malin. Mais comme beaucoup, il sera immédiatement récupéré par le cinéma américain qui lui offrira de réaliser le remake américain du japonais La Mort en Ligne, véritable purge horrifique ratée et inédite en salles en France. Après quelques projets non aboutis, le voilà de retour en France. Une Affaire d’Etat le remet en selle avant de s’attaquer à un projet ambitieux, une tentative de thriller d’action nerveux made in France prouvant les aptitudes de notre cinématographie à concurrencer le cinéma ricain sur notre sol. Mais visiblement, on en est encore bien loin et c’est à se demander si nous sommes tombés bien bas à ce point, pour que certains ne s’extasient devant si peu. Faute de mieux peut-être ?

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Visiblement, dans la nuit, Derrick a bu du redbull, Julie Lescaut a des couilles qui lui sont poussées et RIS Police Scientifique a décidé de passer du petit au grand écran. Que s’est-il donc passé ? Eric Valette aurait-il vendu son âme au diable ? Non, pas au diable… à TF1 seulement. Car produit par la branche cinéma de la première chaîne française, il semblerait que La Proie ne soit qu’un produit parfaitement calibré et conçu par et pour la chaîne qui le diffusera ultérieurement. Alliant le dynamisme des équipes des vieillottes fictions téléfilmées de la chaîne, dont on a presque l’impression que les personnages ont inspiré ceux du film ici présent, à la noirceur des séries télé qui cartonnent (Criminal Minds, Les Experts, les New York unité ou section quelque chose et consorts), le petit dernier d’Eric Valette est une bouse indescriptible, enfonçant un peu plus le cinéma français dans le ridicule en essayant paradoxalement de le hisser à un niveau plus ambitieux. L’entreprise était casse-gueule et le résultat le confirme tristement.

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De facture très télévisuelle tant dans le déroulement de son intrigue, dans la mécanique du scénario, que dans le jeu des acteurs, la mise en scène et ses couleurs bleutées insupportables, La Proie rate complètement le coche. Valette sauve l’honneur au détour de quelques séquences d’action musclées et viriles mais ne sauve absolument pas son film de la déroute. Emmené par un Albert Dupontel ridicule, caricatural et mono-expressif et une Alice Taglioni pathétiquement mauvaise, digne des pire fictions du genre Le Juge est une Femme et autres Alice Nevers, le film évite l’ennui soporifique par quelques fulgurances (les bagarres en prison burnées) et encore, elles sont tellement rares… Très rares. Si la critique semble crier au film « viril et brutal », il ne lui en faut pas beaucoup décidément pour s’enthousiasmer. Car ce ne sont pas deux bastons sèches en début de film qui font d’un métrage, une oeuvre « virile et brutale ». Non, à la réflexion, tout est mauvais en fait. A commencer par un scénario qui ne s’embarrasse pas de détails, se fichant éperdument de la plausibilité de ses scènes et de son histoire où tout est côté de la plaque à commencer par ses personnages, amoncellement de facteurs de ridicule : la trajectoire surréaliste du personnage/flic campé par l’espagnol Sergi Lopez, le méchant ridiculement caricatural dans le genre « petit gentil à la tête de gendre idéal qui cache bien son jeu » et qui peine à nous ôter un pouffement de rire lorsqu’on se rend compte qu’il n’est ni plus ni moins qu’un croisement cheap entre Jean-Luc Delarue et Manu Payet. Et c’est sans oublier, le policier gay de l’équipe… Pourquoi ? Pour les quotas ?!

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Carton probable pour un dimanche soir sur TF1, il serait temps que les téléfilms restent une bonne fois pour toute à la télévision et cessent de venir polluer une cinématographie française déjà moribonde et aux abois souillant les écrans de nos salles. Valette valait sûrement mieux que ça, on le sait et il l’a déjà eu prouvé. La Proie est juste indigne du grand écran. Débile, aussi mal écrit (les dialogues, tout un poème) qu’il n’est shooté (mention à la photo à chier) et interprété, bourré de rebondissements risibles et parcouru de raccourcis, de facilités scénaristiques et d’improbabilités atterrantes, en voilà une belle purge qui participe d’accroître le manque de crédibilité du cinéma français. Et quand le cinéaste évoque ses intentions de faire un gros film d’action sans oublier le fond et l’émotion, on se demande bien où il croit avoir réussi dans les trois. Tout comme on se demande où il voit l’originalité de son héro « amoral » qui est au contraire, l’archétype des clichés du genre. Tout comme l’on se demande aussi où il perçoit dans « son intrigue à tiroir », une histoire « plus complexe qu’il n’y paraît ». Juste parce que le héros poursuit quelqu’un tout en étant poursuivi lui-même ? Il n’en faut visiblement pas beaucoup à Valette pour s’auto-masturber sur son piètre méfait vu et revu. Les interviews du cinéaste sont presque tout aussi risibles que son film en fait.

Bande-annonce :

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