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YOROÏ de David Tomaszewski : la critique du film

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Nom : Yoroï
Père : David Tomaszewski
Date de naissance : 29 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h50 / Poids : 14 M€
Genre : Comédie, Fantastique

Livret de Famille : OrelsanClara Choï

Signes particuliers : Plutôt marrant pendant un temps.

Synopsis : Après une dernière tournée éprouvante, Aurélien décide de s’installer au Japon avec sa femme Nanako, enceinte de leur premier enfant. Alors que le jeune couple emménage dans une maison traditionnelle dans la campagne japonaise, Aurélien découvre dans un puits une armure ancestrale qui va réveiller d’étranges créatures, les Yokaïs.

ORELSAN COMBAT DES YOKAÏS

NOTRE AVIS SUR YOROÏ

Une comédie fantastique française qui se passe au Japon avec des monstres qui attaquent le chanteur Orelsan affublé d’une armure magique ancestrale qu’il a trouvé dans un puit… Heu… Kamoulox ! C’est bon, on l’a le projet hexagonal le plus surréaliste de l’année. Ça s’appelle Yoroï, c’est écrit, produit, musiqué et interprété par Orelsan, et réalisé par son pote David Tomaszewski, qui a signé plusieurs clips du chanteur.

L’histoire ? C’est un peu la vie d’Orelsan et les délires qu’il se fait dans sa tête. Épuisé et lassé par sa routine de superstar de la musique, Orelsan quitte la France avec sa femme enceinte jusqu’aux yeux et part se mettre au vert au Japon d’où madame est originaire. Téléphone éteint, petite akiya à la campagne, le silence, la paix, il va enfin respirer et prendre un peu le temps loin de la pression. Sauf qu’en remettant d’aplomb la vieille maison abandonnée qu’il a acheté via TikTok, Orelsan trouve une étrange armure au fond d’un puit. Nigaud qu’il est, il l’essaie… et se retrouve coincé dedans. Il va découvrir que ladite armure est une ancienne relique maudite qui oblige son porteur à combattre des Yokaïs (créatures monstrueuses du folklore japonais) toutes les nuits.

Ah on est sur du bien barré là. Yoroï s’offre comme une aventure fantastique délirante au cœur du Japon à base de comédie d’action et de monstres mythologiques… un peu comme si Jack Burton dans les griffes du Mandarin croisait sur la route Histoires de fantômes chinois au niveau du kilomètre Ghostbusters ou les Gremlins. Alléchant, n’est-ce pas ? Oui, et pas que. On peut le dire, Yoroï est même franchement cool… du moins pendant un temps.

Car deux films coexistent dans Yoroï et ils n’ont pas vraiment la même valeur. Le premier, c’est toute cette excentrique aventure fantastique portée par un humour et une légèreté fort amusante. Yoroï séduit par son délire régressif, presque enfantin même, et convoque autant les films fantastiques HK des années 80 que la culture nippone ancestrale, le manga ou le jeu vidéo. Très plaisante, cette première moitié confirme que Yoroï est une chouette bonne surprise et désarme nos préjugés incrédules. Et puis il y a la seconde. Ou le dernier tiers dira t-on. Yoroï veut avoir un sens et bascule alors dans l’énorme ego-trip d’un Orelsan qui s’offre une psychanalyse artistique en parlant de sa vie sous couvert d’une métaphore peu déguisée glissée dans les fondations d’un film dont on décroche complètement, parce que trop auto-centré sur ses traumas personnels. Le chanteur-acteur y livre ses angoisses de futur papa, son immaturité enfin acceptée, son insécurité, et en profite pour faire un point sur sa vie passée, présente et à venir… Bref, Orelsan se fait une petite crise de la quarantaine sauf que là où le commun des mortels fait chier son entourage, lui en fait un long métrage au ciné. Le pire, c’est que l’idée n’était pas mauvaise en soi. Mais l’exécution devient quelque peu pénible tant elle assène son allégorie avec la finesse d’un marteau-piqueur perçant un trou sur le mur des toilettes pour y accrocher un porte-PQ.

S’il finit par lasser sur la durée, précisément quand il lâche son pur délire japonisant pour entrer de plain-pieds dans le sur-explicatif existentiel, on n’oubliera pas qu’avant de briller du côté obscur de la force, Yoroï aura été une sympathique aventure fun et ludique, emmenée par un Orelsan bourré d’autodérision et une super Clara Choï (qui joue sa badass de femme avec une coolitude XXL).

 

Par Nicolas Rieux

One thought on “YOROÏ de David Tomaszewski : la critique du film

  1. Ego? Quel ego? Ces angoissent sont, me semble t-il, assez communes à la plupart des mecs devant la paternité et dans la réflexion sincère d’un quadragénaire…

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