Nom : Monkey Man
Père : Dev Patel
Date de naissance : 17 avril 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA, Canada, Inde, Singapour
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Action, Thriller
Livret de Famille : Dev Patel, Sikandar Kher, Sharlto Copley…
Signes particuliers : Efficace.
Synopsis : Ce film aborde la quête initiatique d’un homme qui cherche à se venger des dirigeants corrompus qui ont assassiné sa mère et maintiennent les pauvres et les plus vulnérables de la société dans une constante précarité. Inspiré de la légende d’Hanuman, l’homme singe, personnage mythique et véritable incarnation de la force et du courage en Inde, le film met en vedette Dev Patel lui-même, dans le rôle de Kid, un gamin des rues qui, après l’horrible massacre de son village natal, a grandi orphelin dans les bas fonds de la ville fictive de Yatana. Il finit par gagner sa vie dans un club qui organise des combats clandestins où dissimulé derrière un masque de gorille, il se laisse battre au sang par des adversaires pour de l’argent. Après toutes ces années à contenir sa rage le jeune homme trouve le moyen d’accéder à la sinistre élite de la ville. Subitement submergé par son traumatisme d’enfance il va se retourner violemment contre ceux qui lui ont tout pris et trouver ce que les mystérieuses cicatrices de ses mains cachent en vérité.
JOHN WICK A BOMBAY
NOTRE AVIS SUR MONKEY MAN
Dans l’imaginaire collectif, Dev Patel c’est un sourire communicatif, un charme indien, c’est un capital sympathie XXL et un petit lot d’émotions mémorables, on a en tête des Slumdog Millionnaire, Indian Palace ou Lion. Aujourd’hui, c’est une nouvelle facette du comédien né britannique que l’on découvre avec Monkey Man. Ces temps-ci, Dev Patel s’était fait plutôt rare à l’écran, tournant avec parcimonie. L’explication tient peut-être dans le fait que l’acteur de Chappie était occupé à autre chose. Profitant de sa notoriété internationale, Dev Patel signe son premier long-métrage en tant que réalisateur ! Un « John Wick à Bombay » pour reprendre les termes marketing décrivant le projet. Et outre le fait qu’il est tout à fait capable de tenir une caméra, Dev Patel montre aussi qu’il est parfaitement crédible en action guy vénère.
Tourné juste avant le Covid, Monkey Man a connu quelques péripéties dans son exploitation. Netflix devait le distribuer mondialement avant que Jordan Peele, convaincu par la qualité du film, n’en rachète les droits pour le distribuer plutôt au cinéma.
Direction Yatana, une ville fictive basée sur Bombay. Un repris de justice fraîchement sorti tente de survivre, participant notamment à des combats clandestins affublé d’un masque de singe. Mais son objectif est clair : infiltrer les élites corrompus de la ville pour se venger des assassins qui ont tué sa mère et l’ont mis en prison.
Le scénario de Monkey Man est simple, pour ne pas dire lapidaire : un homme hanté par un passé douloureux, se lance dans une une quête vengeresse et emprunte un chemin balisé par la violence pour atteindre se ennemis. Monkey Man porte bien son blase de « John Wick à l’indienne ». D’un bout à l’autre, le film réalisé par Dev Patel ne cache jamais ses inspirations et sa soumission à son modèle américain. Que ce soit dans son élaboration narrative ou dans sa mise en scène, Monkey Man est clairement un ersatz John Wick imaginé au milieu de la culture indienne. L’acteur-réalisateur reprend à son compte la mythologie du Hanuman, un homme-singe incarnant la force et le courage dans le folklore indien, et le croise avec un récit de vengeance linéaire fait de rage, de fureur désespérée et de violence hard boiled et nihiliste. Animé par une extrême vitalité, dévoré par une énergie décomplexée et intensément immersif grâce à une esthetisation cathartique de la violence, le tout saupoudré d’une noirceur féroce dans le sombre portrait sociétal dressé de l’Inde corrompue et/ou socialement injuste, Monkey Man vient finalement s’inscrire à la croisée de John Wick (on l’a dit) mais aussi du cinéma coréen hard boiled et d’un certain cinéma d’action asiatique brutal et efficace (on pense aux succès thaïlandais ou indonésiens à la The Raid ou Ong Bak). Malgré ses outrances, ses envolées très démonstratives ou certaines redondances, Monkey Man reste un bon plaisir régressif qui tabasse dans tous les sens et tient en haleine en mode « chasse à l’homme », mais avec ce petit plus d’être nettement moins bête qu’il n’en a l’air.
Par Nicolas Rieux