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LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Klifa : la critique du film

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Nom : La Femme la plus riche du Monde
Père : Thierry Klifa
Date de naissance : 29 octobre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h03 / Poids : NC
Genre : Comédie, Biopic officieux

Livret de Famille : Isabelle HuppertMarina FoïsLaurent Lafitte, Raphaël Personnaz, André Marcon, Mathieu Demy…

Signes particuliers : A la fois drôle et exaspérant.

Synopsis : La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.

LE PETIT THÉÂTRE DES RICHES

NOTRE AVIS SUR LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE

Cette année à Cannes, le cinéaste Thierry Klifa réunissait à nouveau Isabelle Huppert et Laurent Lafitte, neuf ans après le Elle de Paul Verhoeven. Et encore une fois dans une histoire perverse de tentative de domination et d’emprise, mais fort différente en revanche. Klifa s’est librement inspiré de l’affaire Bettencourt qui a défrayé la chronique dans les années 2000. Rappel judiciaire pour ceux qui en auraient un souvenir flou. Fin des années 80, le photographe François-Marie Banier fait la connaissance de Liliane Bettencourt, milliardaire héritière de l’empire L’Oréal, lors d’un reportage photo pour un magazine. Ils deviennent amis. Vingt ans plus tard, à la mort de son père, Françoise Bettencourt-Meyers, sa fille, découvre l’ampleur des sommes versées par sa mère à son prétendu ami et y voit un énorme abus de faiblesse d’un homme sans scrupules sur une femme âgée.

Thierry Klifa ouvre le rideau de son petit théâtre sur le décor d’une haute bourgeoisie où va se jouer une cruelle affaire tragi-guignolesque. Si l’affaire Bettencourt aurait pu donner lieu à un biopic, à un drame ou à un thriller sournois, le cinéaste décide d’en faire une farce bouffonne où le rire sera le bienvenu, boosté par la dynamique Laurent Lafitte dont le personnage fait l’effet d’une tornade grossière faisant valdinguer la rigidité immaculée du milieu artisto qu’il pénètre tel un bulldozer sur un site archéologique. Vulgaire, sans-gêne, grandiloquent, Lafitte incarne un Francois-Marie Banier (rebaptisé Pierre-Alain Fantin) dont le panache n’a d’égal que l’insupportable trivialité. Escroc extravagant et rusé ou ami profiteur mais sincère quand même, ce gai-luron haut en couleurs est du pain béni pour un Laurent Lafitte qui se régale de son obscène flamboyance, surtout face à la retenue d’une Isabelle Huppert capitonnée dans le rôle d’une Liliane Bettencourt (renommée Marianne Farrère) amusée d’être ainsi choquée par ce volatile qui agite son petit monde trop terne.

A travers sa farce à la lisière du vaudeville burlesque, Thierry Klifa peint un monde d’apparat terriblement hors sol, déstabilisé par l’arrivée tonitruante de ce pique-assiette qui rêve de richesse pour sauter d’une classe du bas vers l’autre plus au-dessus. Au fond, ce bal des pourris n’est qu’une parabole amusée d’une lutte des classes toujours aussi vivace, quelle que ce soit le monde où elle se joue. La médiocrité des petits face à l’arrogance des prétendus supérieurs, l’envie contre le cynisme, tels sont les enjeux d’un film mordant et enlevé qui essaie d’aller un peu plus loin que le jugement facile. Au fond, ce détrousseur de riche n’était-il pas sincère dans son amitié, tout en sachant néanmoins en profiter ? Et cette vieille aristocrate, était-elle si faible que ça ou n’aurait-elle pas juste accepter d’échanger quelques millions contre une bouffée de jeunesse et d’air frais dans son monde formaté ?

La Femme la plus riche du monde est une invitation à un spectacle provocateur et hautement cabotin où Lafitte profite à fond de la permission accordée d’en faire des tonnes face à une Isabelle Huppert frigide qu’il va dégeler au micro-onde irradiant. Tout ceci est ludique et amusant mais on regrettera, au-delà du manque de profondeur total de la chose, que l’effet hystérique finisse par en devenir le seul et unique argument. Et à la longue, il devient lassant de caricature.

 

Par Nicolas Rieux

One thought on “LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE de Thierry Klifa : la critique du film

  1. Un film décevant
    La grossièreté,la caricature trop poussé d’un homme qui cherche systématiquement à choquer fait que le film finit par lasser.
    Le talent et la bonne performance des trois acteurs principales ne suffit pas

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